Voilà le joli mois de mai !
Une fois le versatile cap avril franchi, normalement, c’est la haute mer. La navigation « à vue » (entre les perturbations) n’est plus qu’un mauvais souvenir, l’horizon s’ouvre et les sorties VTT s’enchainent, ponctuées de chemins et de poussière. Oui, mais voilà, pour 2023, année « verte » par excellence, il suffit de jeter un coup d’œil aux prévisions de ces prochains jours pour rapidement voir que rouler sereinement (à tous les sens du terme) ne sera pas forcément d’actualité. Lisez en détail le bulletin de météo suisse et dites moi combien de sorties vous prévoyez pour la semaine prochaine ?
En attendant ce nouveau défilé de perturbations « bienfaitrices » (parait-il) nous avons mis à profit ce samedi « gris-bleu-gris » pour entreprendre un vaste « zig-zag-zig » entre plaine et coteau. 35 kilomètres de bisses et de chemins pour aller de Sierre à Loèche, puis revenir de Loèche à Venthône et enfin, retourner de Venthône à Cordona. Une belle journée en selle comme il n’y en aura pas forcément beaucoup dans les jours à venir, sauf à rouler à la mode « brito-colombienne », vestes et chaussures Gore-Tex « put on »
71 mètres de dénivelé et 6 lacets pour les vaincre : les premières collines du bois de Finges, une entrée en matière toujours forte en puls' et en « braquages » plus ou moins réussis.
Ne vous fiez pas à la photo : la dernière épingle ascendante est aussi le plus confortable. Certaines de ses « prédécesseures » sont d'un tout autre calibre.
Le chemin non cartographié traversant le bois de Finges et ses bordures fleuries : un met de choix pour avaler les 11 kilomètres qui séparent Sierre de La Souste.
400 mètres de dénivelé plus tard, l'incontournable Varen Grossi Wasserleitu déroule sa terre meuble et ses racines piégeuses sous nos roues cramponnées.
C'est toujours un bonheur de retrouver cette horizontalité parfois exigeante mais souvent joueuse, saison après saison.
La traversée du tumultueux Gulantschi : pieds mouillés ou pied tout court. Avec un tel manque de conviction, forcément, les deux !
Retour en terre « welsch » pour découvrir avec satisfaction la mise en place d'un panneautage plus intelligent qu'il n'y parait.
Même si cela ne saute pas aux yeux, ici l'eau fraîche coule dans le sens Est-Ouest et le Bisse-Neuf est au Varen ce que la peau d'un bébé est à une barbe de 3 jours.
A la louche, je dirai 84-85 cm entre garde-corps. Pas de quoi faire « pied » avec un cintre de 80 cm de large. Juste de quoi demander au pilote un soupçon de concentration.
Bon, après, en-dessous de 60 cm, il faut un vélo de course ou un peu d'imagination pour traverser sans frotter.
La sortie du Bisse-Neuf à Prarion : plus que les escaliers, c'est les arbres penchés qu'il faut penser à éviter.
Après l'aller, puis le retour, voilà le aller encore, direction le Haut-Valais via le toujours exigeant « wanderweg » du Pichiour.
Certains locaux parle de ce sentier comme celui d'un 3ème bisse. Si c'est le cas, ses constructeurs ont dû confondre pourmille avec pourcent, voire dizaine de pour-cent.
Un bisse qui aurait fait « ascension » en première langue, et « pièges en série » en option.
Pour espérer s'en extraire, il faut en permanence, relancer, viser et, surtout, aider le vélo à franchir ses innombrables obstacles. Du VTT, en résumé.
Et ce n'est pas la terrible montée finale sur Essilettes qui viendra au secours des jambes précédemment fatiguées. Bien au contraire.
Essilettes, c'est aussi la première descente depuis Venthône. Appréciable mais non caractéristique de la suite.
Car, malheureusement, jusqu'à la Fortsey, ça n'en finit jamais de monter.
La courte descente de Cordona suivie d'un retour sur le Grossi Wasserleitu pour retrouver le récemment « re-shapé » Ober Grabuweg, aussi appelé le « Salgesch Express ».
Direction Brinju, avec option tricotage en vue.
Et ça commence immédiatement avec une maille (plutôt facile) à droite (ou à gauche pour le commun des mortels).
Enchainant avec un rattrapage « on the fly » d'une maille perdue.
Suivi d'une succession de mailles, plus impressionnantes que réellement difficile à tricoter.
Brève incursion sur l'ancien tracé du célèbre « wanderweg », le temps de « claquer » la photo d'illustration de notre belle journée sellée.
Passer d'un vaste pierrier à l'adhérence précaire à un magnifique « trail », tracé avec soin et intelligence, ça booste la confiance...
... jusqu'au point de tenter un petit « Rock Slab » improvisé.
Le chemin du bonheur ou un bonheur de chemin. Peu importe l'ordre des mots, tout le monde s'y sent désormais très bien.
Chacun sa ligne, et les moutons n'auront pas à passer brouter.