Généralement, quand on décide de rejoindre Albinen à VTT, c’est en démarrant de Jeizinen et en passant par ses alpages, Fäsilalpu, Niwalp, Bachalp et Oberu. Malheureusement, la partie supérieure de cet itinéraire mythique étant encore momentanément prisonnière des neiges, nous avons choisi, une fois n’est pas (encore) coutume, d’atteindre ce pittoresque village haut-valaisan, accroché aux flancs du Torrenthorn, en venant de l’ouest, par Cordona et le grand bisse de Varen. Une variante inédite, insolite et à peine moins généreuse en chemins que sa grande soeur habituelle, qui pourrait rapidement obtenir le statut de « classique de printemps » tant son D+ est raisonnable et son tracé, à mi-coteau, toujours ludique mais ne cédant à la facilité pour autant.
Fête de l’Ascension oblige, ce jeudi était férié pour toute la Suisse. L’occasion était donc rêvée de partager un peu de soleil avec ceux qui, six mois par an, en sont privé, de la poussière et de la caillasse avec ceux qui sont habituellement condamnés à la gadoue et quelques pans de « vraies » montagnes avec ceux qui doivent se résigner à appeler les leurs, colline, bute ou tertre. L’occasion rêvée de faire un bout de chemin, ou plutôt, des bouts de chemins, avec deux sympathiques « dzodz » sur leurs drôles de machines bleues. Et si après ça, on ne va pas directement au paradis, sans passer par le « start », c’est à n’y rien comprendre à l’utilité des fêtes religieuses.
Hein, quoi ? On y est déjà au paradis…
Mais alors, ça veut dire qu’on a fait tout ça pour rien ?
Pas tout à fait, parce qu’au paradis plus qu’ailleurs, tous les chemins finissent par mener aux incontournables « Caves Ouvertes ».
La corvée du matin : plonger d'Aminona sur Cordona, sans passer sous la Tièche. Les jours se suivent, les programmes se ressemblent, mais les itinéraires varient.
Enfin, une gorge reste une gorge, qu'on la contourne par l'amont ou par l'aval.
Le Varen Grossi Wasserleitu à l'envers, ou à l'endroit si on s'apelle H2O : tout y est plus facile, plus coulé et (encore) plus jouissif.
Après une mise en jambes aussi ludique qu'horizontale, la remontée de la Varnerwald prend des allures de mini Ventoux, entre chant des cigales et chaleur accablante.
Deuxième plongée de la journée, celle de Varner Leitern, débute par l'habituelle passerelle sur sa conduite forcée...
... et se poursuit par une succession de mailles à gauche ...
... et à droite.
Certaines (rares) falaises semblent faites pour le bike.
A condition de ne pas avoir à compter sur son frêle garde-corps pour vous sauver d'une erreur de trajectoire.
Les blues brothers sur leur "drôles" de machines.
Des lacets et du gaz.
Albinen downtown : c'est aussi pittoresque qu'abrupt.
L'habituelle marche d'accès à la forêt brûlée d'Hohwald. Au fil des années, on apprend à l'apprivoiser.
Le "green" est un art de vivre.
Et certains l'ont compris avant les autres.
Petit nouveau au programme, le Wiler Runderweg...
... nous ramène rapidement en terre pas inconnue.
Du biker comme s'il en pleuvait. Doit y a avoir un nid.
Le biker concentré ne craint pas les ronces, sous le lacet, amassées.
... et encore moins, le wanderweg creusé.
Il manque juste le bruit de la Ducat' qui rétrograde.
Ober Rothafen : petite séance de bike villageois.
Après la Howald, voilà le Hohe Brücke : tout est décidément haut dans cette belle journée de l'Ascension.
Si les trajectoires, parfois, divergent, les sourires, eux, convergent vers un même but : encore du single.
La science du bike exige de savoir autant jouer du braquet ... que du braqué.
Oulà, va p'têtre falloir envisager de revenir dans le droit chemin...
... d'autant qu'il est possible de le suivre sans tenir le cintre et (presque) les yeux fermés.
L'art de faire adhérer sa roue arrière au rocher expliqué aux nuls.
Reste bien sur ta carre amont, et laisse déraper.
Et s'il faut mettre un pied, plutôt que de plonger (dans le ravin), mets un pied, même s'il est gauche.
De l'ardoise et du flow.
De la terre et du grip.
Des chemins et des sourires.
Une inédite procession pour la fête l'Ascension.
Le bike c'est avant tout un peu d'entraînement et beaucoup de la diététique.