Notre cinquième jour « valdotain » nous a, pour la première fois, emmené en rive droite de sa colonne vertébrale, la Dorea Baltea, dans le célèbre vallon de la Thuile. Mais ce ne sont ni la réputation de son « bike park », ni celle de son col transfrontalier du Petit-Saint-Bernard qui nous ont attiré du « côté envers » de la vallée principale. C’est tout simplement le prodigieux panorama et les incroyables chemins de son « colle della Crocce ».
A chacun sa façon de rouler et, par conséquent, à chacun sa façon de choisir les itinéraires qui contribuent à rendre les journées plus belles et plus intenses. Les bonheurs du « deux-roues » sont multiples, même si le nôtre est simple : pédaler, admirer, savourer.
Goubelin, l'arrêt qui va bien, après les 750 premiers mètres de notre ascension matinale.
Après la visite d'Arpy et une ascension en goudron jusqu'au Colle San Carlo, nous entrons dans le vif du sujet avec le superbe chemin du Colle della Crocce.
D'abord forestier et ondulant, il se fait ensuite sinuant à flanc mais toujours engageant.
A grands renforts de lacets séparés par de longues transitions, il s'élève, mètre après mètre, au-dessus du somptueux Lago d'Arpy.
Quand le massif du Mont-Blanc revient dans notre champ de vision, nous avons déjà laissé Arpy 700 mètres en dessous de nous.
L'ombre, la lumière et les premières teintes automnales concourent à créer un tableau de toute beauté.
L'automne est la saison des contrastes, comme notre chemin, désormais le royaume des à-pics et du rocher.
Deux grands des Alpes réunis sur un cliché : les Jorasses et le Combin.
En entrant dans le versant sud de la Punta della Crocce, nous retrouvons aridité et douce chaleur d'automne.
Octobre et son légendaire été indien, la meilleure saison pour le VTT ?
Après 1'500 mètres d'ascension, nous entrevoyons enfin notre objectif du jour, le Colle della Crocce.
Plus qu'une vue panoramique, c'est carrément un balcon sur Mont-Blanc.
Des « Spe » un peu fatigués mais des yeux qui brillent.
Après l'incontournable « pannino » à l'abri du vent, nous nous remettons en route, ou plutôt, en chemin.
Une courte transition en direction des anciennes fortifications ...
... nous permet de plonger dans le versant de la Thuile.
Spongieux et fuyant, il demande beaucoup de doigté pour être désescaladé (à peu près) en sécurité.
Au petit jeu des versants méconnus, un Mont-Blanc vaut largement deux Cervins.
Patrik, notre guide, et le désormais célèbre « vélo postal », le duo « win-win » de notre semaine aostienne.
Fume, c'est de la bonne (terre instable et piégeuse).
A chaque difficulté, sa ligne qui passe. Il faut juste être assez concentré et rapide pour la trouver avant de faire « pied ».
Au pays des « ardoises relevées », il faut de la légèreté pour ne rien casser.
Né sur ces sentiers, l'ami Patrik y excelle de dextérité et de facilité.
Alors que pour d'autres, moins en confiance, tout n'est que sueur et difficultés.
Le chemin de retour vers le Colle San Carlo : une longue et douce transition à flanc réhaussée d'une vue imprenable.
Arrêt « fuel » à la pittoresque station-service de Petosan.
Histoire de ne pas mourir desséchés dans la longue et parfois vertigineuse plongée sur Pré-Saint-Didier.