– Echangerais volontiers, expérience VTT hors des sentiers battus contre connaissances approfondies de la neige et de la montagne.
– Echangerais par la même occasion et sans regrets, journée terne et humide, climat printanier, redoux et pluie verglaçante contre vrai hiver d’anthologie, températures négatives, brouillard et « peuf » en abondance.
– Echangerais également en supplément, si affinités, camaraderie, spontanéité et un brin d’humour contre convivialité, bonne humeur et sourire.
– Finalement, pourquoi ne pas demander ?
Crevacol, 7 janvier 2011, ou l’histoire d’une journée placée sous le signe du troc.
Apprendre ou se remémorer les différentes étapes et phases techniques de la recherche de victimes d’avalanches devrait faire partie du parcours obligé de tout randonneur à ski dès l’entame d’une nouvelle saison. Avoir l’opportunité de le faire avec un petit groupe d’amis encadré par un guide aussi zen que compétent est déjà une chance à laquelle tout un chacun ne peut pas forcément prétendre. Mais en plus, rajouter une session de « peuf » parmi les plus mémorable de ces 3 derniers hivers, alors que tout le Vieux-Pays se morfond dans une semi-pénurie d’or blanc, conséquence du défilé de dépressions sèches et de redoux assassins d’un décembre 2010 vraiment particulier, c’est un peu comme croire aux miracles…
Eh bien non, même pas. En fait, pour résumer cette journée mémorable, j’ai juste envie de dépoussiérer ce vieux slogan issu de nos sympathiques et turbulents débats sur l’antédiluvien NGVtt :
« Des potes et des spots ».
Des pelles, des sondes, des DVA, quelques vieilles pierres valdotaines et un Maître de Cérémonie. Le décor est planté, le scénario écrit et les acteurs ... encore un peu déboussolés par les conditions.
En fait il y a tellement de brouillard, que ça ne vaudrait même pas la peine d'enfouir nos DVA sous la neige pour nous exercer à les retrouver.
Et pourtant si. Après la théorie, la pratique. D'abord un, puis deux, puis trois DVA à localiser. Au petit jeu des ondes circulaires émanant de la neige, concentration, méthode et réactivité sont reines.
Mais ensuite, il faut encore creuser. Notre JP a tous les vices. Après celui de multiplier les "victimes" rapprochées, il a même envisagé de creuser le sol pour mettre à l'épreuve nos talents de "secouristes" en herbe. Heureusement pour nous, sous son mètre cinquante de neige, le terrain était gelé.
"Se faire un toit". C'est tellement hors-contexte actuellement en Valais, que s'en est que plus tentant sur ce versant sud royalement garni d'or blanc.
Trois chocolats chauds et deux capucinos plus tard, quelque part sur les hauteurs de la "Bosses Old Toll Express".
Comment quelques kilomètres à vol d'oiseau peuvent-ils remplacer une neige aussi rare que molle par une si énorme couche de "peuf" ? Décidément, les subtilités de la météo alpine ne finiront jamais de m'étonner.
A ce stade-là, ce n'est plus de l'appétit, juste du gavage.
Et plus on perd d'altitude, plus la couche de fraîche s'épaissit. Si ça continue, on va finir au tuba.
Ouaip, bon, ça va ! Après tout, c'est juste une couche de neige fraîche.
En fait, pour ne pas trop nous dépayser, il y a même quelques secteurs enneigés à la Valaisanne. Trop forts, ces Valdotains.
Dire qu'on flirte avec les 1'500 mètres et qu'on a de la poudreuse jusqu'aux genoux, c'est juste indécent.
Pas grave ! Un (aussi bon) moment de honte est si vite oublié.
Bosses Downtown en vue ! Veuillez adapter votre vitesse et préparer votre retour sur terre... Le capitaine et son équipage vous remercie d'avoir choisi JP Airlines et vous souhaite un bon retour chez vous.