Avril est versatile, on le sait, et le retour sur les chemins qui y est associé, jamais dénué de surprises. Aux résidus neigeux, bien présents dès 1700-1800 mètres, malgré un hiver sans hiver et aux ravines et autres coulées de boue plus nombreuses qu’à l’accoutumé, vestiges de l’incroyable mousson dont nous avons été gratifié, l’automne passé, se sont ajoutés, cette année, un grand nombre d’arbres déracinés. Probablement plus par l’ameublissement des sols que par les tempêtes de vent, finalement rares, avant celle de foehn, du week-end passé.
La première Dent, c’est important !
Dans une vie, évidemment, mais aussi, dans une saison de VTT. Dans le premier cas, c’est l’accès à une nourriture plus « solide », et, dans le deuxième, c’est le juge de paix de la quantité de feeling au guidon perdue durant la pause hivernale.
Mais dans les deux cas, cette première Dent n’est qu’une étape, suivie habituellement de nombreuses autres.
Depuis mon dernier passage, il y a 15 jours, la neige a fondu, mais pas au point d'accéder aux Charrières sans se mouiller les pieds.
Ce qui nous oblige déjà à commencer à piloter avant d'aborder le premier chemin de la journée....
.... mais ne nous empêche pas d'avoir une petite pensée pour les victimes (et les rescapés) de l'accident d'hélicoptère de mardi passé.
Le premier chemin de la journée est aussi le premier de la saison pour certains.
Pas de quoi l'aborder avec plus de respect, mais quand même de quoi l'apprécier à sa juste valeur.
Mais, quand ce premier chemin est trop boueux, il faut parfois savoir privilégier le pré, juste à côté.
L'herbe est souvent plus verte dans le jardin du voisin. La preuve par l'image. Mais ici, ce n'est qu'une question de saison et d'altitude.
Notre premier « chandail » du jour est (heureusement) un modèle à mailles ajourées. Parfait pour se remettre à la pratique du « tricot » en douceur mais néanmoins avec doigté.
Le « feeling » revenant, les leviers de freins sont moins « brûlants ».
A défaut d'une transition directe et encore « neigeuse » vers Clambin, nous optons pour continuer de plonger en apnée.
Direction les Mayens de Sarreyer, même si ça implique de s'infliger une belle remontée.
L'entrée en matière donne le ton : douceur, sinuosités et volupté.
Il n'y a plus qu'à se laisser glisser... Enfin presque.
Presque, parce qu'il reste quand même quelques granges autour desquelles il faut slalomer.
Dans l'art du mikado, il y a des joueurs nettement plus méticuleux que d'autres.
Ca y est, la première Dent est sur le point de percer sa gencive.
En matière de tricot, notre deuxième tortillard du jour est lui, à mailles beaucoup plus resserrées.
Du coup, concentration et doigté, redeviennent d'actualité.
Mais sur un sol légèrement humide à l'adhérence avérée, tout est à tenter.