Une vallée plus loin que la frontière linguistique valaisanne et une vallée plus loin que l’extrémité orientale du Grand Raid Cristalp, mais une vallée moins loin que la célébrissime station touristique de Zermatt, engoncé entre certains 4000 les plus notoires du Valais, Weisshorn Bishorn, Zinalrothorn, il y a le Turtmanntal. Inaccessible du 31 octobre au 1er juin l’étroit vallon de la rive gauche est réputé pour sa beauté sauvage.
De la plaine du Rhône, on y accède généralement à partir du village de Turtmann, via les bourgades de Unter- et Oberems. L’étroite route s’y élève en lacet sur le versant puis s’insinue dans la profonde vallée pour laisser le voyageur découvrir les hameaux d’estive de Tschafil, Pletschu, Rotigu, Simmigu, Gruben, Meiden et finalement au petit barrage sommital sur la Turtmänna.
L’itinéraire habituel, tel que décrit ci-dessus présente évidemment peu d’intérêt pour le VTT. Nous avons donc opté pour une entrée dans le Turtmanntal à partir du Val d’Anniviers, via un de ses cols latéraux. Tous situés à plus de 2750 mètres d’altitude, nous aurions pu choisir la Forcletta à partir d’Ayer ou le Pas du Boeuf à partir de Chandolin, mais nous avons décidé d’emprunter le Meidpass, à partir de Vissoie/St-Luc, pour être, linguistiquement parlant, directement dans le vif du sujet, mais surtout parce que ses deux versants sont les moins escarpés et donc plus à adaptés au VTT. Dans un concert de foudre et d’éclairs, mais loin des hordes de Cristalpiens énervés par le chronomètre et les embouteillages single-trackeux, la rando nous a permis de découvrir les attraits d’une région isolés et préservée, à la beauté sauvage et brute.
Une courte visite à notre Mère la Terre.
Alpage du Chiesso - La piste n’en finit pas de s’élever et la lointaine vallée du Rhône de s’enfoncer entre les versants du Val d’Anniviers.
Le début de l’ascension vers le Meidpass, à travers les alpages, est exigeant et demande force, condition physique et motivation... Au demeurant, un 22x34 sera ici particulièrement apprécié par vos mollets chauffés à blanc.
Les pâturages de la Montagne du Touno redonnent le sourire à JP qui retrouve son élément de prédilection : le single-track alpin technique et pentu.
Le single-track devient assez heureusement vite moins escarpé et plus ludique. Déjouer ses quelques pièges donne un peu de piment à la longue grimpette en direction de la Bella Tola.
Refuge de La Roja (non, non ce n’est pas en Espagne). Et si on faisait un petit crochet par le lac de Combavert ? C’est juste-là. Aussitôt dit, aussitôt fait ! Comme il n’y a, parmi nous, jamais personne pour remettre en cause un détour improvisé, l’idée fait rapidement son chemin, comme nous grâce à l'accessibiltié du sentier.
Une fois le chemin du Meidpass retrouvé, nous gagnons à nouveau de l'altitude, d'autant plus aisément que notre aptitude aux portages s'est aguerrie au fil de la saison. Au fond, sur le versant opposé, l’orage sévit déjà sur le Pas de Lona et les retardataires du Cristalp.
Après un rapide arrêt casse-dalle sur les berges du lac de montagne, nous décidons de couper directement à travers champs, ou plus précisément à travers les pierriers, pour récupérer le chemin menant au Meidpass. Mauvaise option.... 45 minutes d’effort, d’équilibrisme et de sens de l'orientation seront nécessaire pour nous extraire de ce dédale de roches instables.
Un biker perdu dans un univers minéral. La pente finale menant au Meidpass n’est qu’une succession de pierriers et d'éboulis, à travers lesquels ce surprenant single reste partiellement roulable.
Le versant oriental du col n’a rien à envier à son pendant occidental en matière de minéralité. De la pointe de la Corne du Boeuf jusqu’aux rives du Meidsee, tout n’est ici qu’éboulis et amas de roches.
Sans prendre le temps d'admirer le Pigne de Combavert, nous plongeons immédiatement dans la descente du flanc Est du Meidpass, sous les premières gouttes de pluie et les grondements assourdissants du tonnerres.L'entrée dans la vallée de Turtmann est apocalyptique.
La tempête a déjà envahi toute la vallée lorsque nous atteignons les rives du Meidsee. Etonnamment nous sommes encore relativement épargné par la pluie grâce aux contreforts de l’arête que nous venons de quitter.
La descente reste localement délicate en raison des nombreux tronçons de caillasse humide et glissante qui parsèment le sentier.
L’orage poursuit sa folle course vers l’Est. Par chance, il a déjà une vallée d’avance sur nous, lorsque nous débouchons sur les hauts pâturages du Meidtälli. Sur le versant opposé, l’AussStellihorn se dégage rapidement de sa gangue humide et brouillardeuse.
La seconde partie du single-track, tracée à travers les pâturages, est beaucoup moins piégeuse et cassante que le tronçon supérieur, très caillouteux.
Après 500 mètres de D-, nous retrouvons la civilisation. Enfin, une certaine forme de civilisation : MeideObStaffel, ses 11 bâtisses, ses 3 familles saisonnières et sa centaine de moutons n’est pas à proprement parlé le coeur des chaudes nuits valaisannes.
Le soleil qui éclaire à nouveau les fiers 4000 garnissant les flancs Sud du Turtmanntal redonne le sourire à notre JP... A moins que ça ne soit plus simplement le single-track de plus en plus joueur qui le mette dans cet état de béatitude.
A MeideMittelStaffel nous retrouvons un peu à regret la piste.
L’endroit est pittoresque à souhait, et à chaque tournant du chemin nous nous attendons à tomber nez à nez avec Heidi et son grand-père.
La piste désescalade la rive gauche du Turtmanntal à grand renfort de lacets
De Gruben/Meiden à Oberems/ Unterems, une longue transition bitumineuse nous ramène finalement vers la plaine du Rhône inondée par un soleil qui ne semble pas l’avoir quittée.
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