Des contingences « barbecue » dans la région d’Ovronnaz, un chemin inconnu qui nous fait les yeux doux depuis trop longtemps et un manteau neigeux qui s’accroche encore et toujours au-dessus des 2’200-2’300 mètres d’altitude : les raisons étaient nombreuses et pertinentes pour enfin aller poser nos roues à crampons sur l’étroit ruban de terre qui relie l’alpage de Chamosentze au hameau de Grugnay, via les pâturages des Pouays et les impressionnants contreforts du Haut de Cry.
Le projet ficelé, la météo finalement meilleure qu’annoncée, restait à nous mesurer à la première et principale contrainte de l’itinéraire : les 1’300 mètres de D+ à vaincre avant de pouvoir découvrir et savourer ce nième « sentier valaisan de là-haut », ne conduisant pas, comme nous avons pris l’habitude de les parcourir, vers un ciel toujours plus beau, mais plongeant vers la plaine du Rhône, ou plus précisément aujourd’hui, vers les eaux tumultueuses de la Losentze. Sœur Marie-Rémy et Georges Haenni devraient peut-être adapter les paroles de leur célèbre hymne au Vieux-Pays, pour tenir compte des nouvelles façons d’en apprécier les beautés naturelles et le phénoménal réseau de sentiers pédestres. N’en déplaise à mes « amis » de Valrando, qui pensent avoir un droit de propriété exclusive sur cette inestimable œuvre de la nature et des hommes.