Le Haut-Plateau de Crans-Montana, réputé pour son ensoleillement, son golf, ses pistes de ski et ses hôtels de luxe, recèle quelques itinéraires VTT particulièrement alléchants. Nous en avions découvert les prémices de la partie Est, en transitant de Varneralp en direction du Vallon de la Tièche. Nous avons choisi cette fois d’en parcourir les pentes et falaises Ouest, de la Cabane des Violettes, en passant par Cry d’Er, Bella Lui et le col de Pochet. L’endroit regorge des trésors vttistiques à condition d’avoir de bonnes jambes, une motivation sans failles et quelques vocations pour les parcours engagés.
En effet, à partir du Col de Pochet, nous avons choisi de rejoindre l’alpage de Mondralèche sur les hauts du barrage de Zeuzier, puis d’utiliser l’itinéraire du Bisse du Rô pour revenir sur le Haut-Plateau. Les paysages y sont grandioses et les panoramas à couper le souffle, tout comme les falaises et les apics vertigineux dans lesquels sont taillés sentiers et chemins.
L’ascension à partir de Montana-Vermala vers la cabane des Violettes et ses 2209 mètres, est loin d’être une partie de plaisir. Emprunter les pistes de ski à l’envers demande comme à chaque fois une grosse dépense physique pour en vaincre les pourcentages élevés.
Après 2 heures d’efforts très soutenus, nous voici enfin au pied du Mont-Bonvin. Le répit d’une petite traversée en pente douce pour rejoindre la cabane est bienvenu.
A peine le sandwich avalé, nous voilà déjà reparti en direction de Bella-Lui. Finies les larges pistes de gravier poussiéreux, place désormais aux sentiers. La déclivité n’y est pas moins forte mais nous nous y engageons avec beaucoup plus de plaisir.
No comment : le cliché qui dit tout de ce que j’aime en VTT: effort physique et communion avec la nature.
A mi-parcours de la montée finale en direction du Col de Pochet, nous choisissons de bifurquer pour un petit crochet par le splendide point de vue qu’offre la crête de Bella-Lui.
Retour en selle le long de l’arête vallonnée et douce en direction du Col de Pochet. La versant Est est vertigineux mais le terrain ne comporte quasiment aucune difficultés techniques. au fond de l’image, le lac de Zeuzier et l’alpage de Mondralèche, but suivant de notre randonnée
L’aménagement d’une échelle permet au randonneurs de descendre directement dans l’étroite fissure pour rejoindre le pied des rochers, et poursuivre le chemin. Malheureusement, l’échelle installée est équipée d’un dispositif anti-chute qui ne permet pas d’y accéder avec le VTT sur le dos... Qu’à cela ne tienne ! Spyderman, alias JP, jamais en panne d’idées folles, s’occupe du transfert des bikes : pilote sur l’échelle, à l’intérieur du système de protection, et engins à l’extérieur, tenus à bout de bras. Une lente et prudente descente d’engage, échelons par échelons. De la haute-voltige.
La première portion de la descente du Col de Pochet, versant Est, est très impressionnante en raison de la forte pente. Heureusement le chemin y est « propre » et roulable, au contraire de l’énorme masse instable du pierrier environnant. Ce qui n’empêche pas le couple de japonais encordé qui vient juste de le remonter, de rester « scotché » d’effroi en nous voyant nous y élancer sur nos spads.
Magnifique descente dans un décor grandiose : les versants Est de la chaîne allant ce Cry-d’Er au Tubang sont un succession de pics rocheux érodés et de gigantesques éboulis.
L’arrivée sous les premiers contreforts de la Plaine Morte marque à nouveau le début d’un passage plus délicat. Coupant à travers les éboulis en bordure de falaises, le sentier nécessite une nouvelle fois concentration et précision.
Après un tronçon assez technique, mais très engagé en raison des conséquences d’une éventuelle chute, l’étroit sentier traverse un large pâturage en pente douce. De quoi se régaler sans arrière-pensées.
Par contre état très convenable permet de l’emprunter presque entièrement sur le VTT. Seuls quelques ravines trop profondes ou quelques rochers trop escarpés nécessitent de mettre pied à terre pour de courtes séances de portage.
Les verts pâturages de l’alpage de Mondralèche nous accueillent dans leur douceur herbeuse, après une superbe traversée finalement moins délicate que prévue. Les eaux du petit barrage de Zeuzier semblent encore plus turquoises qu’à l’accoutumée.
Après un second arrêt ravitaillement, la randonnée se poursuit par la longue descente du vallon de la Lienne en direction du bisse du Rô, itinéraire déjà emprunté et que nous avons choisi pour retourner sur le Haut-Plateau de Crans-Montana.
Pourtant, dès que nous abordons les premières falaises, l’étroit chemin devient beaucoup plus aventureux. Si vous êtes sujet au vertige ou manquant de confiance dans votre technique VTT, choisissez un itinéraire plus sage.
Le plus délicat dans ce genre de traversée, n’est paradoxalement pas le fait d’avoir plus de 300 mètres de vide sous ses crampons, mais bien de se coller suffisamment au guidon, pour ne pas heurter le rocher en surplomb avec la tête....