Même si notre habituel menu « indien » est, cette année encore, au rendez-vous de ce nouveau septembre sec et tiède, l’automne a déjà mis un pied dans l’entrebâillement de la porte, bien décidé à ne pas « passer l’hiver » sur le palier. Herbages jaunis, myrtilliers écarlates, les signes avant-coureurs de son règne à venir sont déjà bien visibles sur les hauteurs. Si aiguilles et feuillages ont, pour l’instant, en grande partie conservé leur vertes parures, dans l’aubier qui les alimente, la sève est déjà en mode « repli ». Le somptueux camaïeu d’ocre, de pourpres et d’ores n’est plus qu’une question de jours, ou plutôt, de nuits froides. Alors, avant que nos projets de VTT en altitude ne se mettent à refluer lentement, comme la lumière du jour, il est encore temps de profiter de la robuste stabilité imposée par ces anticyclones successifs pour assouvir notre soif de chemins alpins.
Et tant qu’à profiter, autant le faire sur l’un des plus célèbres chemins alpins, Maitre Europaweg, roi du Mattertal. Météo de rêve, panoramas inouïs et programme « extra-ordinnaire » y ont sublimé notre journée. Du soleil et de la douceur comme seul septembre sait désormais nous en gratifier, loin des éprouvantes canicules estivales. Du « Matter » à chaque virages, d’autres « Horn » à peine moins célèbres, en voisins de palier, nos panoramas n’avaient rien à envier à « feues » toutes les cartes postales qui ont fait la célébrité de ce fond de vallée.
Et côté chemins ? Eh bien, côté chemins, d’abord du connu, du fréquenté et du roulant. Puis, en poussant au-delà du vallon de Täschalp, du plus rugueux, plus vertigineux et, surtout, plus velu. Du chemin proscrit aux bikers de « salon ». Accéder à l’âpre et cassant toboggan plongeant sur « Randa Beach », ça se mérite. Tout comme, l’opportunité de poser ses roues sur l’étroite et longiligne passerelle chère à Charles Kuonen.
Un dernier jour de l’été 2019 à l’image de la saison : le bonheur n’est jamais le but, mais toujours le chemin qui y mène, sur l’Europaweg encore plus que partout ailleurs !
De trains en trains, et de gares en gares, jusqu'à la dernière, celle du funi de Sunnegga. Rouler à Zermatt, ça se mérite.
Mais rouler à Zermatt, ça déchire, aussi. Face au Cervin, tous les chemins sont beaux...
Même si les premiers hectomètres de celui de Blauherd demandent à ce que vos yeux soient rapidement en face de leurs trous respectifs.
Quand le premier lacet du matin est passé, tout peux arriver, même la réussite du second.
Rejoindre l'Europaweg à partir de Blauherd reste un entremets particulièrement délicieux à se mettre sous le crampon pour entamer une journée de selle.
A ceux qui pensent que le chemin européen est intégralement descendant, j'aimerai qu'ils s'essaient à son premier D+, celui de Trufta.
C'est pas forcément conseillé, mais ici plus qu'ailleurs, c'est difficile d'éviter de grignoter du Toblerone, quand chaque virage vous incite à y croquer.
Europaweg, un chemin avec vues multiples et toutes plus renversantes les unes que les autres. Zermatt n'est pas le fond de vallée du Valais le plus renommé pour rien.
Dès Galen, nous laissons les "courageux" randonneurs "funiculairiens" derrière nous pour nous enfoncer dans la (très) longue vallée du Mattertal.
Si Saint Cervin continue à veiller sur nous, c'est en partie grâce à la puissance de l'objectif du HX90...
... car notre journée tourne irrémédiablement le dos à la perle des Alpes valaisannes.
Les ravins ombragés seront bientôt sujets au givre nocturne. Ils sont, pour le moment, seulement recouverts d'humidité résiduelle, pour notre bonheur.
Si l'Europaweg n'est pas avare de points de vue spectaculaires, certains sont plus exposés que d'autres.
Hightower, mon (ex-)amour ! Ou comment rajeunir de cinq ans en cinq cents mètres.
D'abord particulièrement terreux, notre divin chemin commence à montrer ses premiers signes de rugosité, à l'approche de Täschalp.
Pas au point de nous forcer à mettre pied à terre, mais à quand même à ouvrir l'oeil et à redoubler de mollets.
La foire aux Horn ! Après son altesse Matter, voilà ses voisins de quartier, Weiss et Bisch, peut-être moins célèbres, mais pas moins imposants pour autant.
Et comme la fenêtre de Täschalp est restée ouverter, le défilé continue : Strahl, Rimpfisch et Allalin. Les Horn défilent, les 4000 s'empilent.
Pas vus, pas pris ! Mais surtout, avec un casque c'est (peut-être) permis.
Changement de versant, mais pas de menu. Divin chemin, épisode N°2, Täschalp-Wildikin.
Toujours de la poussière, du soleil et des puls, mais aussi, toujours en selle. Pourvu que ça dure.
S'ils ne sont pas racistes, les mélèzes ne partagent pourtant pas, ici, leur terre acide avec d'éventuels épicéas en quête d'aventure. Non mais ! Chacun chez soi et les aiguilles seront bien gardées.
De plus en plus fumant, cet étonnant sentier valaisan, de là-haut.
L'option habituelle de descente via le Militärweg de Täsch n'étant pas à l'ordre du jour, c'est confiant que nous abordons les protections (partiellement effondrées) contre les chutes de pierres, de Brand.
Ici, plutôt que de poser d'aléatoires passerelles permettant de passer d'une rive à l'autre des nombreux torrents coupant le tracé, on a choisi de passer sous leur lit, par l'intérieur du versant.
Encore jamais vu un panneau comme celui-ci. Faut peut-être que je repasse ma théorie ?
Sherpa, Stage One : les 250 mètres à remonter pour atteindre le promontoire de Springelboden.
Si la vue n'a rien à envier à celle des secteurs roulants, ses pierriers aux marches naturelles bien velues n'y facilitent pas l'exercice du portage.
Un pas après l'autre, on finit pourtant par en ressortir, par le haut...
... pour entrer dans le vertigineux ravin de Wildikin à la poussette et le souffle court.
Au royaume de la verticalité, les cordes de sécurité sont reines et les tronçons à rouler, aussi brefs qu'engagés.
Pourtant, en passant de la rive sombre à la rive ensoleillée du Wildibächji, nous finissons par moins user nos semelles que nos crampons.
A condition d'avoir le coeur bien accroché et le pilotage sûr, les tronçons de selle s'y succèdent.
Gravité bien gérée ne prive pas le biker de tours de roues engagés.
Si les ores, les ocres et les rouilles n'ont encore pas jeté leur dévolu sur les feuillages, ils ont trouvé, dans les rochers de Kinacher, de quoi marier leurs chaudes tonalités.
Biker un jour, guide les autres. Certains peuvent dire qu'ils ont vu ces géants blancs de dessus. D'autres pas.
Mais au final, tous doivent porter et lutter contre la gravité pour ressortir du Wildikin, marches après marches.
Grüengarten, à la croisée des chemins, prenons celui qui va bien.
Et celui qui descend sur Höüschbiel est d'abord du genre engageant ...
... avant de montrer son caractère louvoyant, puis carrément cassant.
Ce n'est pourtant pas une raison pour couper à une petite visite de Charles Kuonen et sa célèbre passerelle suspendue.
Pu... de caillou, Invité dans ma chaussure depuis le matin, il est temps de lui rendre sa liberté. Passer de Sunnegga à la gare de Viège, sacré destin. Ou pas ?
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