La fin de saison vététiste se profile-t-elle déjà en ce début d’automne? Tout biker engagé aurait pu le croire en ce premier week-end d’octobre à l’aune d’une météo jurassienne ou alpine bien hivernale, en particulier au-dessus de 1200m. Mais qu’importent les conditions, pourvu que les sensations soient retrouvées après un court intermède vacancier sans monture. Heureusement l’après-midi dominical ensoleillé laisse bien augurer d’une petite sortie jurassienne au départ de notre domicile, malgré un sol gras et glissant, et de nombreux promeneurs germaniques fort peu sympathiques et grognons (une spécialité des régions biennoise et soleuroise).
Le but du jour consiste à rejoindre la Montagne de Granges (Grenchenberg dans l’idiome local) par les crêtes, puis de basculer sur la chaîne de Montoz et de dominer la vallée de Tavannes. Le Plateau et les Alpes au loin composent un panorama extraordinaire depuis les Rochers de Granges, alors que du côté jurassien la vue s’étend aux Vosges (la ligne bleue des Vosges n’est pas un mythe) et à la Forêt Noire. La surprise vient de la neige recouvrant encore les flancs de l’envers dès 1300m, l’occasion de rouler à nouveau dans la masse blanche. Drôle de sensation pour un début octobre sur une crête jurassienne! Mais le froid précoce a aussi des avantages: le bétail en estivage est déjà descendu en plaine, d’où l’absence de nombreux obstacles posés par la gent agricole sur le passage des pauvres vététistes et randonneurs.
Au final un grand moment de bonheur, le désir de continuer les sorties VTT le plus longtemps possible cette année… et un copieux lavage de monture car veaux, vaches, taureaux ont laissé sur les hauteurs une quantité phénoménale de bouses bien grasses et déjà parfaitement camouflées dans l’herbe brunissant de la saison.
Pâturages et chemins blancs composent un début de rando facile, idéal pour une reprise après vacances et bombances.
5km et déjà un bon dénivelé dans les jambes à l'approche de la Montagne de Romont, lieu d'agapes bien connu des vététistes locaux. La meringue y est sublime et gargantuesque.
Chemins larges mais cassants, et surtout glissants. Le calcaire jurassien se révèle traître dès qu'il est humide et le mélange pluie/neige du jour précédent y est pour beaucoup.
A l'approche de la frontière BE-SO un premier obstacle modernisé et enfin €˜roulable' rappelle que les crêtes jurassiennes sollicitent autant les muscles jambiers que ceux de la ceinture scapulaire du vététiste.
Technologie agricole high-tech ou l'art de rendre les obstacles séculaires enfin franchissables.
Premier objectif atteint: encore quelques mètres et la frontière entre les cantons de Berne et de Soleure sera atteinte. Le BMC retrouvera son canton d'origine.
Fascinant grimpeur à cheval sur la barrière de roesti, ou chercheur d'or (Golddigger) en zone vierge.
L'été bien arrosé a modelé la forêt en fascinante jungle humide. Ne manque que le loup au coin du bois, encore que la rencontre avec le grand canidé pourrait bien se produire à brève échéance dans le Jura.
Vitesse extrême ou art de tromper l'automatisme d'un APN?
Deux kilomètres de bitume quasi incontournables et bien raides pour rejoindre l'Unter Grenchenberg.
Aspect des lieux 24 heures avant notre passage: il était difficile hier matin de croire au miracle d'une belle sortie ensoleillée, et pourtant la température aujourd'hui serait bien agréable, ne serait ce fort vent d'ouest qui rappelle que la saison avance inexorablement.
Chasseral et ses 1607m semble bien loin depuis le sommet du Grenchenberg à 1375m et pourtant 27km séparent les deux sommets.
Sueur, équilibrisme et pulsations au max composent le cocktail indispensable à tout biker qui se respecte.
Réminiscences de tempêtes pré-hivernales et vtt-stimulantes.
Fantastique panorama depuis les Rochers de Granges dominant le Seeland et l'Aare avec en toile de fond une chaîne alpine allant des sommets autrichiens au Mont-Blanc. La récompense est à la mesure de l'effort consenti.
Un coin mythique trop souvent ignoré par les bikers locaux avides de performance et trop peu concernés par un environnement qui n'a rien à envier à des régions plus alpestres.
La métairie de l'Ober Grenchenberg attend la saison d'hiver avec philosophie: les randonneurs en raquettes et autres adeptes de la peau synthétique (le phoque est peu présent en ces fonds de vallées...) continueront de suer pour atteindre ces crêtes sauvages.
La bascule sur le versant nord de la chaîne de Montoz est l'occasion d'un changement de végétation: pturages tondus sur l'adret et jungle épaisse sur l'envers. Les fortes odeurs végétales de l'automne sont autant de rappels que la saison de la chasse et de la vendange est bien entamée.
Les crêtes de Graitery et de Raimeux, hauts-lieux de singles très exigeants, ne cachent plus les sommets bleutés des Vosges.
Il est temps de reprendre le chemin de l'ouest pour un retour avant la fin du jour: le balcon du Buement incite à la méditation, le lieu est un havre de paix dominant tout le fond de la vallée de Tavannes.
Derniers regards sur Court et l'entrée des gorges du même nom, alors que Moron et sa célèbre tour conçaue par Mario Botta domine toute la vallée.
Salut c'est nous... les Cookies ! Nous aimerions t'accompagner pendant ta visite. C'est OK pour toi ? Plus d’informations
Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.