Entreprendre un itinéraire de début d’été, flirtant avec les 2’200 mètres d’altitude, avec trois semaines d’avance sur le calendrier le plus optimiste, est un projet habituellement voué à l’échec. Pourtant, avec un peu de chance, on peut simplement avoir à affronter quelques épisodes humides et froids, ou mieux, avec beaucoup de chance, parvenir à boucler sans se mouiller les pieds. Convaincus d’être né sous une bonne étoile et anticipants sur une fonte rapide du manteau neigeux assez peu conséquent dont le dernier hiver a bien voulu nous gratifier, nous avons opté pour un retour avant l’heure, sur la kyrielle de « wanderweg » reliant Jeizinen à Albinen. Finalement, hormis la température fraîche et l’atmosphère très venteuse, nous les avons retrouvés comme nous les avions laissés, à la mi-juin de l’an dernier, tortueux, exigeant, ardus, exaltants, mais encore plus secs et poussiéreux.
Les cinq premières heures tout en « single » de la saison sont, à la fois un menu de choix et un « petit » challenge. Premier véritable jalon de l’été (à venir), l’effort et la motivation nécessaires pour boucler ce circuit de moyenne montagne sur « voie étroite », mais ne nécessitant pas de portage, nous ont fait entrer de plein pied, ou plutôt de pleine pédale, dans une nouvelle saison de « mountain bike » Finies les sorties à mi-coteaux. Terminées les itinéraires de remise en jambes. Aux orties, les altitudes commençant par le chiffre un. Place désormais au « vrai » VTT, alpin, escarpé, dur, exigeant, mais tellement transcendant.