Après une Fête-Dieu trop arrosée pour espérer pouvoir aérer nos bikes, nous avons inscrit au programme de ce pont du vendredi, un pèlerinage itinérant d’ « alp » en « alp » pour fêter à notre façon la période d’inalpes qui a bat actuellement son plein à travers tout le Vieux-Pays : un véritable chapelet d’alpages posés autour des 2’000 mètres d’altitude, en sommet de coteau, entre Jeizinen et Albinen, et reliés entre eux uniquement par des chemins, la plupart à flanc.
Et du chemin, on en aura rarement autant bouffé. Après l’inévitable ascension sur bitume jusqu’à Fäsilalpu, nos roues n’ont plus eu l’occasion de s’ébattre ailleurs que sur ces étroits rubans de terre, caractéristiques des sentiers de montagne qui sillonnent les hauteurs entre Loetschental et Leuktal. Du sentier ondulant et roulant, du sentier plus étroit, du technique, du sentier herbeux, du boueux, du caillouteux, du cassant, du montant, du très montant, du descendant, du gras et traître, du mal pavé, du bien fauché, du broussailleux, du torride et poussiéreux, du sentier fleuri, du forestier, du villageois, de l’authentique, du récent, de l’ancestral, mais toujours du sentier, parfois 3 étoiles, parfois plus « terre à terre » (quelle belle expression), mais jamais aussi inintéressant qu’un large ruban asphalté grouillant de bagnoles puantes et de conducteurs agressifs et irascibles.
Fäsilalpu : premier cliché de la journée mais dernière photo de route ou de piste.
Bordure fleurie de gentianes pour un single initial (trop) facile mais loin d'être désagréable : Fäsilalpu-Niwenalp.
Facile, certes, mais aussi régulièrement parsemé de coups de c.. bien sentis.
Le pâturage de Niwenalp et son extraordinaire point de vue sur la vallée du Rhône.
Ouupps ! Le premier gymkhana de la journée s'annonce déjà.
Gymkhana ovin en l'occurence.
Le fabuleux single Bachalp-Oberu et son entrée en matière bien gratinée. Pas de quoi désarçonner le binôme JP / SC.
Paradoxalement, plus aucun résidu neigeux ne recouvre ce fond de vallon mal exposé. Malgré l'abondance d'or blanc de cet hiver, le généreux foehn printannier semble avoir parfaitement jouer son rôle de dévoreur.
Très gratifiant, mais jamais donné...
... c'est "the" single ultime, sur lequel tout VTTiste devrait avoir posé ses roues au moins une fois dans sa vie.
Recto...
...Verso. Ici plus qu'ailleurs, il est difficile de choisir le meilleur angle de vue. Tant pis, on gardera les deux.
Rapide coup d'oeil vers l'Ilsee, sur l'autre versant de la vallée du Rhône, pour constater que ce n'est pas encore demain que nous y poserons nos crampons.
Nouvelle entrée en matière carabinée : l'attaque du sentier Oberu-Chermignon. Cette fois, le vaste pierrier et sa caillasse mouvante auront finalement raison de JP et de son Blur.
Emersion herbeuse ou fin de la nième bugne d'alpage. Quelle que soit l'appellation choisie, ce sont surtout vos mollets qui l'apprécieront.
Les pâturages de Guggerhubel et leur divin chemin : un répit apprécié simultanément par les jambes et l'esprit.
L'arrivée dans la partie sommitale de la forêt calcinée d'Höhwald.
L'étroit chemin qui slalome entre les souches désséchées est particulièrement piégeux, en raison de ses innombrables marches masquées par l'abondante végétation qui a repris possession du sol.
C'est presque dommage d'avoir à se concentrer sur la trajectoire, pour une fois qu'un chemin forestier offre, bien malgré lui, un superbe point de vue.
Nouveau pâturage, plus descendant cette fois : celui de Chermignon. Pour la prononciation, vue sa situation géographique, je ne m'aventurerais pas à proposer ma version.
Effet d'optique du puissant zoom du Lumix, le Trubelstock et ses impressionnantes falaises orientales semblent carrément nous barrer le passage.
Juste s'arrêter, se relever, respirer et ... admirer. Les joies du VTT alpin ne sont pas que physiques ou techniques.
Le chemin Tschärmilonga-Torrentalp est une pure merveille dans son écrin de verdure et de mélèzes.
Les derniers coups de pédales ascendants ? Presque, en tout cas, les derniers avant la première véritable descente de la journée.
La plongée vers Albinen, après un début humide et traître, ne recèle ensuite que peu de difficultés...
... hormis la traversée de quelques tumultueux torrents de montagne.
Ce qui est frappant dans cette région, ce sont les incroyables saignées que les rivières ont réussi à creuser dans le relief meuble avant de se retrouver engoncées dans les couches rocheuses.
Quand je vous parlais de descentes fleuries, ce n'était pas qu'une métaphore poétique due à mon inspiration du jour.
Le single de Guttet est probablement le tronçon le plus exigeant de l'itinéraire : technique, rocailleux, encombré de bois mort et terriblement exposé aux brûlants rayons du soleil. Une vrai sinécure pour fin de rando moelleuse.
Le contraste entre le sol foisonnant de végétation colorée et les souches mortes est ici saisissant.
Repéré par hasard, il y a peu, le chemin Guttet-Wiler-Rotafen est étonnamment bien entretenu, malgré sa visible désafection par les randonneurs.
Le Hohe Brücke sur le Feschilju : point d'acrobaties sur son vertigineux parapet pour aujourd'hui. Autre temps, autres fantaisies.
Ce n'est plus un simple chemin, c'est maintenant carrément devenu notre salon personnel.
Salon à l'ameublement sobre, moderne et très minéral.
Notre (très) long circuit single-trackeux du jour sur le point d'être bouclé.