On a coutume d’appeler « été indien », un début d’automne durant lequel le beau temps règne en maître, en référence au prolongement d’une météo estivale douce et ensoleillée. Si cette période, opposée aux fameux « Saints de Glace » printaniers, n’a pas la même appellation* partout, les Allemands la nomment « Altweibersommer » ( été des vieilles femmes ), les Suédois « été de la Toussaint », les Italiens « estate di San Martino », les Anglais « été de la Saint-Luc », les Espagnols « veranillo de San Miguel », les ressortissants d’Europe Centrale « été des bonnes femmes » et les Bretons « an hanv c’hraden », ( été des fougères ), elle fait toujours référence au terme « été », même si, comme cette année, il n’y a pas réellement eu de saison que l’on peut qualifier d’estivale. Alors, sur AlpAvistA, on a décidé de faire plus simple. On a choisi de l’appeler « la saison du Saflischpass », en hommage à ce grandiose itinéraire, lové au coeur des Alpes Valaisannes orientales et pour lequel dame météo semble toujours disposée à nous honorer de ses meilleurs sentiments, quelle que soit la date, souvent automnale, à laquelle nous fixons nos retrouvailles.
Des retrouvailles débutées avant l’aurore, avec une liaison routière aussi froide qu’obscure, histoire d’attraper la dernière cabine matinale qui finira de nous hisser jusqu’à la petite station de Rosswald. Ne restait ensuite plus qu’à savourer le déluge de soleil et de ciel bleu, à admirer la beauté et l’incroyable majesté des paysages du Saflischtal et du Binntal et à déguster la foisonnante brochette de « wanderweg » que ces vallons et vallées perdus collectionnent. Une véritable ludothèque de chemins variés, ondulants, sinueux, souvent terreux mais surtout, incroyablement bien adaptés à la pratique du bike. Un must ! Mais un must avec une petite contrepartie quand même, huit heures de selle. Oui, mais voilà, quand on aime, on compte parfois, mais on aime surtout !
* Wikipedia peut aussi être ton ami, si tu lui demandes gentiment.
Premiers rayons d'un timide soleil, sol givré et déclivités à deux chiffres sont au menu de notre atterrissage sur l'épaulement de Rosswald.
Ombre et lumière, selon le versant, mais froideur nocturne omniprésente.
Le spectacle du lever de soleil sur le Ganterbrücke méritait à lui tout seul notre démarrage avant le lever du jour.
Les premiers piquent la peau, le second, les yeux, mais chardons et paysage rivalisent ici de beauté.
Le Runderweg dans le crissement des pneus sur le givre matinal, une véritable symphonie pour les sens.
Beaucoup moins sensuelle, l'incontournable remontée des revêches pistes de ski de Rosswald.
Emerger des ténèbres pour mieux capter la lumière...
... et déguster un chemin d'emblée divin.
Un pâturage magique ...
... pour une traversée d'anthologie.
Quand on aime la terre, généralement elle vous le rend bien.
Lumière d'automne et festin de rois.
Les kilomètres défilent, les mètres de D+ s'empilent...
... la dégustation continue.
Le Grosse Huwetz et son impressionnant Risand vous saluent bien.
Chaque ruisseau duquel s'extraire est un nouveau défi...
... chaque raidillon un nouveau challenge.
Avant un peu d'horizontalité et de douceur retrouvées.
Les austères ubacs nous écrasent alors que notre délicieux adret nous régale.
Des petits airs de Hoggar, l'altitude en plus.
Revoir le Saflisch' et sourire.
On rentre au Saflischatal comme on rentre en religion, confiant mais forcément impressionné.
On a juste envie de dire "Gruepi". Ca tombe bien, c'est comme que ça s'appelle.
Un dédale de crêtes et de moraines ...
... obligent notre chemin à sinuer délicieusement.
Le gâteau est gargantuesque et la cerise délicatement sucrée.
Juste un paysage et un chemin, le Saflischtal est un bonheur profondément simple et grandiose.
Mister Milihorn jette un ultime contrefort pour essayer de nous faire dévier.
Peine perdu, nos maintenons résolument le cap à l'Est.
La grande muraille de Chine ? Pas encore, mais tout aussi imposante.
La plongée sur Bru et son alpage au toit bordeaux.
Qu'importe le nombre de pistes à remonter et de bugnes à escalader quand il y a tant de belles choses à admirer.
Mêmes fatiguées, les jambes continuent à tourner...
... si bien que la cuvette de Furgerschäller finit par se dévoiler.
Au Breithorn, ce ne sont pas ses bâtisses fortifiées qui nous attirent, mais ses flancs potelés...
... et ses côtes millésimées.
Encore et toujours des histoires d'ubac et d'adret, de roches et de pâturages.
J'ai déjà évoqué sa muraille, voici maintenant son ombre (chinoise)
Tant qu'il reste un chemin, aussi furtif soit-il, il restera toujours une bonne raison de pédaler, sans se retourner.
Même Maître Bitschhorn décide de pointer sa cime immaculée pour saluer cette prodigieuse journée.
Ce n'est pas le biker qui fait le chemin ...
... mais bel et bien le chemin qui fait (sourire) le biker.
Quand, au détour d'une crête, le Binntal vous saute au visage, il faut savoir se taire et admirer.
Cerné de gorges et de ravins, notre chemin n'en reste pas moins divin.
Quand le décor et le sentier sont au diapason...
... rouler est bien plus qu'une simple passion.
Filer jusqu'à Hola, mais surtout pas au-delà !
Une croix, une flèche, un jalon, chacun y voit le symbole auquel il croit.
Il n'empêche que c'est comme support a vélo qu'il a trouvé sa vocation du jour.
Voir Saflischmatta et plonger (en apnée)
Crête panoramique et chemin déversant.
Il faut toujours y garder la foi ... et un doigt de Hope.
Surtout quand les lacets ...
... se suivent ...
... mais ne se ressemblent pas forcément.
L'éloge de la ligne droite (ou presque).
Ici, plus qu'ailleurs, la vie ne tient qu'à un fil (et un peu de technique).
Génévriers odorants et bike park naturel.
Après Saflischmatta, voilà sa cousine Grummela.
Un petit risotto aux champignons vénéneux du Binntal, ça vous requinquerait le plus fatigué des bikers.
Il y a plusieurs façon de quitter le Binntal.
Toutes ne se valent pas, et certaines ne se partagent pas, "Secret Spot" oblige.
Vallée de Conches : le retour à la civilisation. (faut le dire vite)