Couvinir

Encore de la rive droite, encore du mi-coteau, mais plutôt supérieur cette fois, et encore du terroir caillouteux et aride. Avec un pedigree pareil, notre nectar du jour ne pouvait, certes, pas renier sa précocité et son parfum printanier, neige en altitude oblige, mais pas non plus nous priver de quelques premières saveurs gouleyantes et prometteuses. Les sorties s’enchainent, les kilomètres s’additionnent, le D+ enfle et notre millésime 2015 commence gentiment à prendre corps. Au niveau visuel, c’est forcément encore le vert qui domine. Côté olfactif, on persiste dans le terreux, le boisé et l’épicé. Et au goût, malgré son âpreté juvénile, on commence peu à peu à deviner quelques notes plus fruitées, plus capiteuses et plus tanniques.

Entamer une dégustation directement avec la plongée dans les gorges de la Tièche pourrait facilement assécher le plus aguerri des gossiers, surtout si son propriétaire est sujet au vertige ou qu’il craint l’eau froide et tumultueuse. Mais pourtant, c’est bien la longue ascension suivante, de Cordona à Couvinir, par l’interminable et poussiéreuse piste serpentant sur son versant écrasé de soleil qui risque de définitivement irriter les gorges les plus fragiles ou les plus mal humidifiées, en particulier à cause de ses derniers kilomètres, tracés « dri ho ». Heureusement, en matière de descente, le superbe final saura lui redonner assez de « flow » et de moelleux pour lui laisser un petit arrière goût de reviens-y.

Cheers ! Tièche, Cordona and Couvinir, and see you next spring.