Encore de la rive droite, encore du mi-coteau, mais plutôt supérieur cette fois, et encore du terroir caillouteux et aride. Avec un pedigree pareil, notre nectar du jour ne pouvait, certes, pas renier sa précocité et son parfum printanier, neige en altitude oblige, mais pas non plus nous priver de quelques premières saveurs gouleyantes et prometteuses. Les sorties s’enchainent, les kilomètres s’additionnent, le D+ enfle et notre millésime 2015 commence gentiment à prendre corps. Au niveau visuel, c’est forcément encore le vert qui domine. Côté olfactif, on persiste dans le terreux, le boisé et l’épicé. Et au goût, malgré son âpreté juvénile, on commence peu à peu à deviner quelques notes plus fruitées, plus capiteuses et plus tanniques.
Entamer une dégustation directement avec la plongée dans les gorges de la Tièche pourrait facilement assécher le plus aguerri des gossiers, surtout si son propriétaire est sujet au vertige ou qu’il craint l’eau froide et tumultueuse. Mais pourtant, c’est bien la longue ascension suivante, de Cordona à Couvinir, par l’interminable et poussiéreuse piste serpentant sur son versant écrasé de soleil qui risque de définitivement irriter les gorges les plus fragiles ou les plus mal humidifiées, en particulier à cause de ses derniers kilomètres, tracés « dri ho ». Heureusement, en matière de descente, le superbe final saura lui redonner assez de « flow » et de moelleux pour lui laisser un petit arrière goût de reviens-y.
Cheers ! Tièche, Cordona and Couvinir, and see you next spring.
Si tôt le matin et déjà une belle descente ! Y a vraiment des gens qui sont pas faits comme tout le monde.
Pas la peine de chercher, la corde de sécurité pour touristes hollandais n'est pas encore installée. Accroche-toi plutôt à ton cintre.
A propos de corde, y a quelqu'un qui aurait pensé à prendre des descendeurs, histoire de faire quelques rappels ?
Non. Bon, tant pis, du coup, on va essayer directement sur les vélos.
Trop fastoche ! Ok, essaye donc de lâcher une main, pour voir s'ils savent voler ces nouveaux C'dale.
Notre retour sur la terre meuble est emprunt de douceur ...
... et de suavité.
Mais pas que !
Toutes les gorges ont normalement un fond, sauf celles de la Tièche qui en ont un double : une rivière et un chemin caché en-dessous.
Et en période de fonte des neiges, son double fond est particulièrement bruyant ...
... tumultueux...
... et humide.
Voilà ce que communément on appelle un épingle "jockerless".
Je n'ai pas vraiment de préférence en matière de hold-up, mais à choisir entre braquer ou voler, je choisis de braquer, surtout ici.
Les rives des gorges de la Tièche sont un peu comme les berges de la Seine : la gauche n'a rien à voir avec la droite.
Au lieu d'avoir à désescalader ses falaises abruptes, en rive gauche, on peut simplement se faufiler en-dessous.
On sait déjà d'où l'on (re)vient, mais on ne sait toujours pas où l'on va.
C'dale fabrique des bikes si lents, que même les escargots tournent plus vite que leurs roues.
Si les qualificatifs les mieux adaptés à la piste menant à Couvinir sont interminable et étouffant ....
... pour ses derniers hectomètres il faut prendre son dico de synonymes et chercher sous abrupt, escarpé, revêche, voire même, acariâtre.
Pas encore vraiment de chemin, mais déjà un moelleux tapis d'herbe tendre pour entamer notre seconde descente du jour.
En fait, il suffisait de demander. Dans le Haut, les wanderweg ne sont jamais bien loin.
Et le nôtre aujourd'hui, quasiment dépourvu d'épingles dans sa partie initiale, est un pur régal avec un gros vélo.
C'est marrant, tu me colles, mais pourtant je ne t'entends pas. Peut-être que le cliquetis de la roue libre DT n'est pas étranger à cette soudaine surdité ?
MET est connu pour faire des casques résistants, mais les pins haut-valaisans, à mon avis, ont l'écorce bien plus dure encore que le polycarbonate italien.
Toujours pas de virages à se mettre sous le cintre, mais quelques belles vues panoramiques sur les bois de Finges et le bassin sierrois, au gré des clairières.
Même si les indicateurs ne respirent pas la stabilité, je pense qu'on doit être sur le droit chemin. Et c'est vraiment le cas de le dire.