Tita Sèri

Avec un mois de février aussi généreux en chutes de neige et aussi avare en journées ensoleillées, les plans échafaudés pour nos sorties hebdomadaires s’accumulent à un rythme inversement proportionnel aux occasions de les concrétiser. Pas grave ! La saison est encore longue et notre mémoire suffisamment vive pour ne pas oublier de les remettre sur le tapis (neigeux) d’ici à notre retour en selle. Après les habituels échanges téléphoniques destinés à dénicher une destination dominicale censée convenir à tout un chacun, nous avons finalement opté pour un grand classique des Alpes Bernoises, (ou Vaudoises, c’est pareil…) que nous avions un peu boudé durant ces derniers hivers, la Dent de Morcles. Un itinéraire très couru, voire carrément « autoroutier », mais comportant des étapes, Fenestral, Tita Seri, qui offrent l’opportunité à un groupe hétérogène d’y trouver sa distance et son bonheur.

L’hiver étant désormais ce qu’il est, une saison fort capricieuse, même en ayant démarré avant la « marée » humaine qui avait choisi la même destination que nous, nous n’avons finalement pas pu échapper aux affres de cet incroyable redoux pour un dimanche de fin février. En plus d’avoir constaté les dégâts causés par la pluie de la nuit précédente sur le manteau neigeux menant au col de Fenestral, le changement de versant nous a littéralement fait changer de saison. Un coup de chalumeau qui nous a incité à renoncer à continuer en direction de notre but initial, dans des conditions évoluant aussi rapidement, pour bifurquer directement vers Tita Seri, avec l’espoir d’y trouver encore un peu de neige skiable. Pari à demi-gagné ! Si le vaste versant plongeant vers Euloz, était encore peu tracé, ses 30 centimètres de neige tombée entre vendredi et samedi étaient déjà, soit en phase de ramollissement avancé, soit imprégnée de pluie, soit, pire encore, humidifiée et recroûtée en surface. Un cocktail aussi varié que peu engageant et exigeant à skier, mais que nous avons néanmoins avalé « cul sec » et jambes sciées.