Avec un manteau neigeux aussi maigrichon que régulièrement mis à mal par le vent ou la douceur, des chutes neige souvent annoncées mais rarement au rendez-vous, les « bons plans » à se mettre sous les carres se font de plus en plus rares et les conditions de ski de moins en moins payantes pour justifier de longues heures d’ascension. 2017, une année sans hiver ? Encore trois petites semaines et on pourra peut-être définitivement l’affirmer, sauf si la semaine de Carnaval reste fidèle à sa réputation et ramène quelques dépressions bien dodues sur nos contrées. En attendant, on essaie de trouver un peu de « motiv » pour persister sur nos skis et des idées pour continuer à randonner.
Alors, si on m’avait dit, ce matin, au départ d’Ovronnaz (si, si, encore), qu’on allait, à nouveau trouver un pan ou deux de poudreuse à skier, j’aurai signé les yeux fermés. D’autant, que le matin, c’est généralement dans cette configuration que mes prunelles sont réglées. Du coup, après avoir tracé quasiment la moitié des 1’350 mètres de dénivelé dans une neige aussi fraîche que profonde, on peut le dire (à nouveau), Aufalle, quel sacré bon plan ! En tout cas jusqu’au goulet de Tsalan, parce qu’en-dessous, il faut composer avec une neige digne d’une fin avril, molle, lourde et parfois collante. Rien de rédhibitoire, mais quand même largement de quoi vous « casser » des jambes déjà bien mises à mal par la longue et, localement, rude ascension.
Piste de ski de fond d'Ovronnaz : une déclivité rêvée pour les petits papotages du matin.
Bien renseignés, nous avons renoncé au torrent et opté pour le chemin jusqu'à Saille.
Du coup, c'est tout sourire, ou presque, que nous avons émergé sur le vaste plateau de l'alpage.
Si la trace est regelée, la fine pellicule de neige tombée vendredi la rend agréablement adhérente.
Peut-être même trop adhérente, pour les peaux humidifiées de certains qui "bottent" déjà.
Orientée est, la longue approche du goulet de Tsalan est déjà en neige bien molle.
Et c'est plutôt un bon point, vu la déclivité et les nombreuses conversions nécessaires pour s'y hisser.
A la moitié du boyau rocheux, tout le monde choisit de déchausser plutôt que d'empiler conversions sur conversions, toutes les 3 foulées.
La suite se passe un pas après l'autre, voire, un pas dans l'autre si la neige mouillée s'enfonce au moment d'y prendre appui.
On entend voler les mouches ! D'autant que la température est désormais propice au réveil de ces insectes.
C'est trop bon d'enfin émerger à Tsalan. Même notre "vaudoise" du jour en retrouve son sourire.
Après cet intermède pédestre, notre remontée du vallon reprend sur ski et dans un vent fraîchissant.
Tracée "patrouille", la dernière partie de l'ascension nous élève très rapidement vers les 2'724 mètres convoités.
Un petit coucou à notre Combin habituellement proche voisin...
... un rapide coup d'oeil vers le prochain "bon plan" ...
... et le rescapé de notre team du jour en finit avec l'ascension.
Deux bouchées de sandwich, un selfie de mal rasés ...
... et go ! Il faut déjà songer à replonger.
Sauf qu'on avait pas prévu que ce serait en apnée, sinon on aurait emmené nos tubas.
Bien protégé des assauts du soleil, le flanc nord du Six Noir recèle une étonnante couche de "peuf".
Incroyable ! De quoi s'en mettre jusque dans les narines.
Un rapide coup d'oeil vers les petites pyramides des Tours d'Aufalle ...
... et le "delectable diving" reprend de plus belle.
Récupération "on the fly" des attardés ...
... trop ravis de partager notre plongée.
Et "plongée" devient rapidement un mot judicieusement choisi ...
... à l'approche du goulet de Tsalan.
Un petit coup de carres pour repérer la meilleure trajectoire ...
... et banzaï ! Enfin, tout au moins pour ceux qui parlent couramment le japonais et, accessoirement, le virage à l'ancienne.
Ce n'est pas à proprement parlé une piscine, mais le vaste plateau de Saille prend, au fur et à mesure de notre perte d'altitude, des allures de marécage alpin.
Une neige digne d'une fin avril... le 26 février. Dis papa, c'est quand l'hiver. Tais-toi, et patauge !
Ou mieux, mets-toi au ski nautique.
Même pas besoin de bateau-tireur, avec la vitesse on a l'impression de surfer sur l'eau.
Et eau, cette neige va rapidement le redevenir, si Dame Météo persiste dans sa douceur de vivre.
Ouais, on aurait carrément pu venir à vtt jusqu'à Saille, en passant par la rive gauche du torrent.