Attendre le 23 janvier pour entreprendre une première rando « orientée ski » ! Y a pas à dire cet hiver 09/10 n’a qu’un lointain lien de parenté neigeuse avec ses deux prédécesseurs. En même temps, la saison n’est pas encore terminée et ce millésime avare en « fraîche » peut éventuellement encore réserver quelques bonnes surprises.
Un soleil qui resplendit enfin au-delà de la mi-journée, une perturbation hebdomadaire plus généreuse sur l’ouest des « Bernoises » que sur le centre ou le sud du Vieux-Pays, le choix de la Dent de Morcles pour notre sortie « poudre » a vite fait l’unanimité. Considérée à juste tître, comme une sortie « autoroute » au départ des installations d’Ovronnaz, cette rando réserve néanmoins quelques superbes pentes à skier, surtout en optant pour la remontée vers Tita Seri sur sa branche retour. Ni mes joyeux compagnons habituels, ni mes « mid-fats » enfin de sortie, n’ont regretté ce choix « facile » tant les conditions de ski ont été enfin conformes à nos attentes.
Si vous n'avez jamais expérimenté ce qu'est un lac d'air froid, je vous recommande une petite escapade hivernale du côté d'Euloi et de sa glaciale cuvette naturelle du Grand Pré. Vous risquez de ne pas être déçu.
Tita Seri et ses pentes tentatrices n'arrivent pas à infléchir notre itinéraire d'ascension. Pour la descente... ce sera une autre histoire.
Les derniers mètres dans la froidure du versant nord du col de Fenestral..
... avant d'émerger dans la réconfortante lumière d'un soleil bien décidé, une fois n'est pas coutume, à nous accompagner au-delà de la mi-journée.
Au prix de quelques conversions, nous nous hissons rapidement au-dessus de la cabane du Fenestral et du bassin naturel de Sorniot.
Petite procession pour un déchaussage momentané.
Grâce à quelques pas bien marqués dans la neige gelée l'acès à l'épaulement du Petit Cor est une simple formalité.
Soleil quasi printannier pour une première courte descente "peautée".
Ca s'appelle une marche d'approche, et celle qui mène au pied de la Dent de Morcles, même si elle est relativement longue, est de toute beauté.
La trace qui s'attaque enfin aux premiers contreforts de la Dent proprement dite ...
... cumule quelques points de vue superbes avec une élévation par paliers successifs.
Quelques lacets pour contourner les nombreuses barres de rochers et le sommet est déjà en vue.
Le resserrement rocheux qui donne accès à la pente sommitale.
Les abrupts faces Ouest du massif des Muverans et l'obscur vallon de Nant : une austérité réhausse encore la douceur des adrets.
Le cairn sommital face au Salantin, à la Tour Salière et aux Dents-du-Midi.
Le Chablais, le Haut-Léman et plus loin, l'habituel stratus hivernal du plateau suisse.
Une demi banane, quelques gorgées de thé, avant de rapidement quitter l'habituel attroupement sommital.
Une effervescence que certains sont visiblement plus pressés que d'autres de laisser derrière eux.
Un début de descente entre neige soufflée et rochers affleurants.
... avant de dénicher un premier champs de fraîche à déguster.
Les pentes sud de Tête Noire, la bien nommée, sont encore peu transformées... pour notre plus grand bonheur.
Un dilemme qui se lit sur les visages : sourire ou reprendre son souffle.
Chaque traversée successive nous offre un champs de poudreuse supplémentaire à tracer...
... avant de devoir remettre les peaux en vue de nous hisser vers Tita Seri.
Si le coup d'oeil embrasse facilement toute la combe de la Dent de Morcles, le corps, lui, cherche encore son second souffle.
Vue la déclivité choisie pour la trace, son initiant ne devait pas être beaucoup plus frais que nous au moment d'attaquer cette remontée.
Une seconde ascension éprouvante mais finalement presque aussi vite expédiée que le changement de tenue exigé...
... pour franchir la corniche nous permettant de basculer dans les pentes Est de Tita Seri...
... dans lesquelles nous retrouvons une épaisse couche de "peuf" qui visiblement n'attendait pas que nous.
Une appellation bizarre, les Blettes d'Euloi, pour un versant absolument phénoménal.
Une neige peu transformée...
...une déclivité quasi parfaite...
... pour une descente finale absolument inoubliable.
Après la retraversée du lac d'air froid du Grand Pré, les exigeantes poussées pour en franchir le verrou naturel sont un excellent moyen de se réchauffer.
La liaison finale Grand Pré-Petit Pré ne se résume qu'à un long concours de glisse.