Après dix jours d’Espagne et une semaine de canicule suisse, quel bonheur de découvrir, au rendez-vous de notre dimanche matin en selle, des nuages bas, du brouillard et une atmosphère gorgée d’humidité. Même si, comme beaucoup, je préfère le soleil à la pluie, trop c’est trop. Surtout pour faire du vélo. Au-delà des 35°, le plaisir devient calvaire, la motivation, langueur, et l’entrain, apathie.
La vraie nature du « Half » consisterait-elle à n’être qu’une « roue de secours ». Saison après saison, quand la météo est incertaine, les idées de rando, en panne, ou l’envie de grands espaces, en berne, cet itinéraire nous sert de solution de repli. A la fois parce qu’il est proche de nos bases, facilement accessible via une ligne postale et « single-trackeux » en diable. Pourtant, sa succession de chemins de montagnes aménagés ou naturels, méritent largement mieux qu’un simple second rôle. Exigeants mais jamais méchants, tortueux mais jamais piégeux, ils incitent en permanence à tout tenter sur le bike, même, parfois le déraisonnable. Au bout du compte, après cinq heures de selle, on se dit que pour un itinéraire au caractère principalement descendant, il demande bien plus de sueur et de puls’ que ne pourrait le laisser supposer son tracé sur le papier d’une carte.