En entamant ce nouveau et singulier septembre en mode « hiver avant l’heure », Mère Nature a aussi rapidement déclenché l’enthousiasme précoce, et peut-être prématuré, des mordus de glisse, que forcé, par la même occasion, les fans de bike à réduire leur voilure et à restreindre leur terrain de jeu.
Oui, mais voilà. C’était sans compter sur notre désormais fidèle « été indien ». Souvent au rendez-vous de nos automnes continentaux, cette cinquième saison, généralement appréciée quand elle s’installe, parfois détestée quand elle perdure, a aussi vite remis en selle les « bikers », que déjà insinué le doute d’une nouvelle saison « semi sèche » chez les adeptes d’or blanc.
Du coup, en attendant que nos cols préférés finissent à nouveau de se délester de leur maigre tapis humide et gris, nous avons dépoussiéré un tronçon de notre grande classique printanière, Jeizinen-Ablinen, pour la revisiter à l’aide d’une sauce d’inédits « wanderweg » automnaux découverts (presque) par hasard. Un point culminant à 2’100 mètres, un coteau inondé de soleil et un chapelet de sentiers connus ou inconnus, un menu de choix à se mettre sous le crampon en attendant que la première, ou la dernière, neige finisse de fondre.
« L’automne est un second printemps où chaque feuille est une fleur ». Albert Camus
Le "S" d'un nouveau dimanche matin en selle. Pas l'ombre d'un nuage, juste celle du photographe perché.
Après l'habituelle et rugueuse ascension goudronnée jusqu'à Untere Feselalp, le non moins rugueux premier tronçon de chemin.
Niwenalp, bruit de casserole et ressort de plaquettes envolé.
Quand le parc à moutons est ouvert aux bikes c'est que leur saison est terminée mais que la nôtre continue.
Toutes les passions sont estimables, même si certaines sont plus anachroniques et bruyantes que les autres.
Venu pour contrôler notre changement de plaquettes "on the fly" et resté pour les câlins, le chien à moutons de Niwenalp, orphelin de ses amis laineux.
Une longue et ludique transition à flanc, et puis, soudain, une brutale plongée. Ca y est, les lacets d'Unnerfäld sont annoncés.
Chaque saison plus caillouteux, l'ombrageux empilement de lacets reste un menu de choix pour réveiller le pilote qui sommeille en chacun.
Réveillé, Ollie l'est, mais, grippe automnale oblige, convalescent et en manque de synchro, il subit la trace plus qu'il ne l'enroule.
Y a une route pour monter à Bachalp ? Première nouvelle ! Chemin un jour, chemin toujours.
Le toboggan d'Oberu, plus sec que prévu, mais toujours aussi exigeant et compliqué à vaincre dans son intégralité.
Yes, we did it (again) !
L'éclaircie annoncé se confirme, le panorama décoiffe.
Le bonheur est (de nouveau) dans le pré et la neige reportée aux calendes grecques ?
Myrtilliers ensanglantés et divin chemin ...
Quand l'environnement se met au diapason du tracé, le bonheur des yeux rehausse celui du pilotage.
Si au sol le rouge est mis, en l'air le vert résiste. Les vaillants mélèzes n'ont pas encore revêtu leur parure d'automne...
... au contraire du Hightower, aux coloris parfaitement raccord avec le milieu ambiant.
Tapis coloré pour une armée morne et décimée.
Notre chemin plonge enfin...
... et, accessoirement, marque la frontière entre zône brûlée et forêt préservée.
Certaines voies (voix) de Tschärmilonga sont impénétrables, mais notre chemin déroule enfin.
Même quand notre François n'est pas des nôtres, un Crucifix, ça se salue.
Quand la gentiane retourne à la terre, c'est déjà un avant-goût de l'hiver.
Forêt brûlée, épisode 2. Le jaune est mis.
Tapis d'or et chemin furtif.
Après les myrtilliers ensanglantés, les genêts mordorés. Ou quand Dame Nature joue aux impressionnistes.
Comme égarée au milieu de ce versant écrasé de chaleur, une tache de turquoise et de fraîcheur.
Vous connaissiez déjà la Guttet Highway, voici sa petite soeur, la Feschel Scenic Road.
Souches desséchées et ciel échevelé pour une ambiance de toute beauté.
Voilà l'explication du "Scenic" précédemment cité.
Conifère desséchés VS feuillus envahissants.
Quand le Feschel Scenic joue à la machine à coudre ...
... le point zigzag est à l'honneur.
Quand rocher et chemin ne font qu'un, le bonheur est rapidement plus rugueux.
S, double S et virages relevés. Ce n'est plus un chemin, c'est carrément une piste de dual.
Bratsch, ce n'est pas le bruitage de notre folle dégringolade, mais le nom du village frôlé.
Lâchez les chevaux, la A9 est (partiellement) ouverte.
Mais gardez un oeil sur le tracé et un doigt sur les leviers, tous les lacets ne sont pas répertoriés.
L'arrêt "binch" à MettjeHus est forcément incontournable pour qui connait l'accueil de ses hôtes.
Le chanvre, pardon le houblon, en pleine digestion, la folle plongée reprend.