Challand, Azerin, Creux du Mâ, Boveire, le Cœur, la Vuardette, Erra, les petites bâtisses des alpages se succèdent, notre chemin se rétrécit, se raidit, ondoie, gigote, mais n’en finit pas de se maintenir au-dessus des 2’000 mètres d’altitude, des hauts de Bourg-St-Pierre au Col de Mille, pour une traversée ascendante quasi exclusivement en monotrace.
Mille, Mont-Brûlé, le Basset, Tête de la Payanne, Six Blanc, les alpages cèdent places aux cols et aux sommets. D’ascendante, notre traversée devient « ondulante », mais son itinéraire persiste à rester intégralement single-trackeux.
Chéserey, l’Arpalle, le Vernay, la Biolle, avec la perte d’altitude finale, les alpages reprennent la main, mais notre rando, maintenant descendante, voire localement plongeante, persévère sur les sentiers.
« Single Tracks Day – Higher, Farther, Longer »
Oublié le printemps 08 trop pluvieux !
Oubliés les habits chauds pour la descente !
Oubliées les sorties de remise en forme à moyenne altitude !
En 7 heures de selle, nous avons renoué avec le véritable « Mountain Bike », celui qui nous motive à réenfourcher nos spads poussiéreux à peine l’hiver terminé, celui qui nous pousse à nous retrouver week-end après week-end pour partir à la découverte de nouveaux « spots », celui qui sollicite parfois durement nos corps mais comble toujours nos âmes.
Chronique d’un solstice d’été caniculaire dans un environnement somptueux et exigeant.
Après une douce mise en jambes ombragée le long de la Dranse d'Entremont, nous émergeons au déjà chaud soleil de Bourg-St-Pierre.
Comme souvent, le début d'ascension via le vallon de Valsorey, est malheureusement bitumeux.
Dès l'entrée de la forêt des Rames, nos VTT se retrouvent sur leur élément, la terre.
Alpage de Challand : notre rando tourne définitivement le dos aux routes et aux pistes. Place désormais aux chemins.
Traversée du Torrent de la Croix : panorama grandiose, mais itinéraire déjà incertain.
Après quelques hésitations nous finissons par dégotter un passage nous permettant de changer de rive.
Agréable transition herbeuse à travers les vastes pturages d'Azerin.
Nouvelle traversée, plus humide cette fois, d'un afluent du torrent d'Allèves.
Alpage de Boveire : notre itinéraire serpente à travers un impressionnant dédale de moraines glacières.
Boveire d'en Bas - les Toules : le single est visiblement peu fréquenté, mais parfaitement roulable dans sa première partie.
Explosion florale pour le premier poussage/portage de la journée.
Sherpa JP dans l'ascension vers les Toules. Difficile d'en juger, mais on jurerait qu'il sourit.... (intérieurement)
Retour en selle assez vertigineux à travers l'alpage du Coeur.
Swiss Mountain Bike ! (special dedication for Lou, from Briarcliff Bike Works, the most friendly US Bike Shop)
Le single du Coeur est très sympa, mais son étroitesse oblige à garder en permanence un oeil sur le tracé et beaucoup vigilance pour tourner la manivelle amont.
Plutôt que de contourner la Vuardette par la piste, nous décidons de l'escalader par le sentier.
Bonne pioche ! Après une entrée en matière un poil pentue, le chemin devient parfaitement roulable. Enfin, parfaitement n'est peut-être pas l'adverbe le plus approprié...
La Vuardette-Col de Mille : si à vol d'oiseau, la cabane paraît toute proche, la vaste combe du Torrent d'Aron va copieusement rallonger notre parcours.
Quand on aime, on ne compte pas ! Plutôt que de plonger vers Erra pour récupérer le chemin habituel, nous choisissons de passer par celui de Plan Souvéreu, plus typé et plus aérien.
Les premiers hectomètres semblent nous conforter dans notre choix.
Avant que certains versants mal exposés nous imposent le franchissement de leurs névés....
.... et que le tracé du chemin plonge résolument, nous faisant perdre l'altitude durement gagnée.
... nous forçant à un second stage de sherpa pour nous rehisser aux 2563 mètres de son point culminant.
Plan Souvereu, son replat, sa caillasse et son vaillant single. Retour en selle unanimement apprécié.
Le point culminant est en vue. Malgré la déclivité croissante, il est juste hors de question de mettre pied à terre.
Souvereu-Col de Mille : une seconde partie de traversée absolument géniale.
L'arrivée au col se fait en slalomant entre les nombreux résidus neigeux de son versant nord.
A la pause Coca de la Cabane de Mille, tout le monde nous souhaite une bonne descente. Esprit de contratiction oblige, nous décidons de poursuivre notre ascension, objectif le sommet du Mont-Brûlé.
Les panoramas offerts par le chemin suivant l'arête sont vraiment impressionants....
et, cerise sur le gteau, son tracé quasi intégralement roulable.
Voilà l'explication du *quasi\ de la photo précédente..."
L'ascension du Mont-Brûlé proprement dit est une pure formalité.
Dès que le sommet est franchi, l'arête filant vers la Tête de la Payanne et le Six Blanc nous dévoile son prometteur programme de descente.
Cette fois, le sourire n'est pas qu'intériorisé...
Six-Blanc, Catogne, Dents-du-Midi, massif du Mont-Blanc : si le sentier ne nécessitait pas autant de concentration, quel bonheur se serait d'admirer un tel panorama.
Notre arrivée au Basset nous offre l'oportunité d'un dernier regard sur Verbier et la vallée de Bagnes.
... avant de plonger dans la vaste combe des Arpalles.
Le terme *plonger* prend ici vraiment tout son sens.
C'est encore plus beau quand c'est inutile : l'improbable transition Chéserey - Chalet de l'Arpalle pour tenter de suivre un hypothétique traitillé du SwissMap 25.
Jardinage souriant, mais jardinage quand même. Le départ du chemin menant à Chandonne est difficile à trouver dans les hauts herbages de l'alpage de Cheserey.
Après quelques aller-retours éreintants, nous finissons enfin par poser nos crampons sur le single filant vers Liddes.
Usés par la longue journée et la forte chaleur, nous filons rapidement vers le Vernay et la Biolle.
Cette superbe clairière posée sur un replat de la forêt du Vernay offre une vue parfaite de toute la Combe de La. Le traceur de ce chemin ne doit pas lire souvent le verset de la Bible *Tu ne tenteras point, le Seigneur, ton Dieu*....
Last Stop : le village de Chandonne, dans la douce tiédeur d'une fin de journée caniculaire.