Pas « d’Indian », ni « d’Endless Summer », à se mettre sous la dent de nos cassettes, cette année. Juste un bref été, probablement d’origine scandinave, vu sa durée, de la mi-juillet, date de fin de la mousson, au 11 septembre, date du retour de la neige en moyenne montagne. 58 jours pouvant être qualifiés d’estivaux, et, désormais, un automne qui s’installe chaque jour un peu plus.
Une météo de saison, voire carrément hivernale, selon les secteurs, pour notre deuxième petit Mont-Bonvin de la saison, mais une session de rattrapage bien plus fréquentée que celle du 5 juillet. En effet, les retardataires étaient nombreux, au départ du « funi SMC», à Sierre, sur le coup des 9H42, en ce dimanche matin humide, froid et brumeux. L’espoir d’un retour du soleil chevillé au corps et l’envie de dévouvri cet itinéraire hors-norme a motivé le groupe à s’élever pour aller voir si le soleil promis était bien au rendez vous de l’autre côté de l’épaisse couche de stratus. Sans surprise, au-dessus du gris, le bleu était bien installé, réhaussé du blanc de la fine couche de neige tombée ces derniers jours et du noir de la gluante couche de boue, formant un tableau inédit et particulièrement contrasté.
A l'entrée du vallon de la Tièche, le soleil promis à cette unique belle journée de la semaine semble enfin ne mesure de vaincre l'épaisse couche de stratus matinal.
Même si rien ne semble acquis, notre petit groupe semble vraiment décidé à continuer de s'élever pour s'extraire du gris.
Un gris froid et humide, qui incite à ne pas s'y attarder.
A l'approche de la Vache Noire, le restaurant, pas le bovidé, le pari « soleil » semble enfin gagné.
Et, de fait, une fois les 2400 mètres atteints, toutes les « Valaisannes » exhibent fièrement leurs blanches dentelles sous nos yeux émerveillés.
Mais, sur l'autre versant, le chemin de l'alpage de Bèveron, nous donne rapidement un avant-goût de la suite de notre journée.
Au menu de la traversée initiale, boue collante et nappes brumeuses navigantes.
Et, en guise de cerise sur ce gâteau bien collant, les premiers résidus de la neige tombée durant la semaine précédente.
Ambiance vaporeuse pour un chemin aussi aérien que glissant.
Plus nous nous enfonçons vers les Outanes, plus la nouvelle neige recouvre notre chemin.
A chaque orientation du terrain moins favorable, la couche s'épaissit.
Quand le chemin bascule enfin vers le Creux de la Tièche, nous découvrons toute l'étendue neigeuse qui nous attend. « As Usual, Here », diront ceux qui ont suivi nos aventures du 5 juillet, ici même.
L'entrée dans la descente, section la plus pentue, demande autant de doigté que de précautions pour être abordée en sécurité.
Un pied pas çi, un autre par là, et, avec de la conviction et de l'équilibre, ça finit par passer.
Le bonheur est dans le pré, mais quand il est enneigé, mieux vaut privilégier la relative stabilité du chemin.
Surtout quand celui-ci se retrouve à moitié dégagé.
L'arrivée dans les pierriers inférieurs, ne change rien à l'affaire.
Au passage des roues cramponnées, le sol continue à crisser.
Et comme il n'y a pas grand chose à espérer de ce pâle soleil d'octobre, seule la perte d'altitude vient peu à peu à notre rescousse...
... et nous permet d'hausser le rythme (presque) en sécurité.
Tiens, tiens. Jean-Alex, le roi du pilotage fin et précis crève aussi ?
Si le débit de la cascade de la Tièche s'est bien calmé depuis juillet, sa hauteur de chute n'en reste pas moins impressionnante.
Du blanc au vert, et du crissant au gluant. Notre menu évolue, mais l'art du pilotage reste un sujet brûlant et un terrain glissant.
Chacun l'aborde à son rythme et selon ses compétences.
Même si certains y démontrent d'indéniables compétences semi-aquatiques.
Malgré que la petite passerelle sur la Tièche n'ait pas encore été retirée pour l'hiver...
... ce n'est pas vers elle que se dirigent nos roues de plus en plus garnies de boue.
Nous persévérons en rive droite, malgré les appréhensions « pédestres » de l'ami Alex.
Est-ce parce que les touristes russes sont des habitués de Crans-Montana, que leurs fameuses montagnes ne sont jamais absentes des itinéraires de la région ?
La plongée finale dans le Vallon de la Tièche, version humide, est bien moins périlleuse que sa version « juillettiste », sèche et particulièrement glissante.
Changement de rive et changement de climat, de saison et de tenues.
Mais pas de changement de style pour autant.
Qui peut encore croire que nous avons débuté notre journée dans l'humidité et le froid ?
Seules les stigmates que portent nos montures sont encore là pour en témoigner.
A partir de la 3ème crevaison de la journée, certains commencent à douter de la précision de pilotage de Jean-Alex, autant que de ses choix de lignes propres.....