Dans la famille des itinéraires valaisans à l’appellation « sud-américaine », il faut, en premier lieu, citer feu le célèbre « Brazilian », usé jusqu’à la corde et, aujourd’hui, décapité par l’interdiction faite aux bikes de traverser le vallon de Réchy. Pour pallier à la sur fréquentation de sa période glorieuse, certains avaient déjà choisi de s’attacher les services de son lointain cousin « Bolivian ». Plus secret, plus authentique, plus velu aussi, il fait toujours le bonheur des adeptes de bike insolite, plus confidentiel, mais aussi plus exigeant.
D’autres, au contraire, ont opté pour contourner le « problème » posé par l’interdiction au plus court, en démarrant de la limite supérieure du vallon de Réchy, la cabane des Becs de Bosson, et en passant par le versant « Hérens » de la Pointe de Tsavolire, pour mette à profit certains tronçons du « Maurice Zermatten » et rejoindre Nax puis la vallée du Rhône à flanc de coteau. Cet itinéraire bis, appelé « Argentinian », cousin germain de l’épilé(e) « Brazilian », est peu à peu devenu son pendant officiel pour tous les bikers respectueux de la loi. Et il y en plus que ce que l’on pourrait penser…
Au final, « dentro » o « fuera » (le vallon de Réchy), peu importe par où passe le chemin, tant que ça reste un chemin sud-américain.
Rejoindre Sierre à la pédale n'empêche pas d'admirer les vapeurs matinales de Mr. Rhône.
Une petite heure et 3 cars postaux plus tard, nous voilà (enfin) en selle, quelque part au fond du vallon de Moiry.
Et en parlant de fond de vallée, celui-ci est un des plus majestueux que je connaisse, entre le turquoise de son lac et le blanc éternel de ses 4000.
Accéder au Pas de Lona sans quitter la selle. Sur ce versant, c'est possible, mais loin d'être facile.
La déclivité impressionnante et le mauvais revêtement de la piste rendent l'exercice extrêmement exigeant.
Souffrir en silence, c'est assez courant sur un bike. Mais souffrir et sourire, faut être belge, je pense, pour associer les deux.
Le Basset, ça c'est fait !
Courte descente bien cassante pour égayer la fraîcheur d'un versant qui n'a pas encore eu droit au soleil du matin.
Le vallon de Lona et son tracé du Grand Raid : un pur bonheur à traverser, quel qu'en soit le sens choisi.
Reste qu'il faut un peu (beaucoup) pulser pour quitter les rives de son lac et gravir les contreforts du Pas.
La marmotte Milka, elle pourrait pas entreposer les déchets de son petit intérieur ailleurs que sur notre chemin ?
Face aux forts pourcentages, l'ami François se rend compte que sa chaine ne monte pas jusqu'à son grand pignon. C'est con !
Deux ou trois minutes de mécanique improvisée et ça repart (avec le sourire).
La chasse à la gazelle est un exercice redoutablement exigeant, quand cette dernière possède les jambes de Mlle Nancy.
Du Basset (que l'on voit au fond) au Pas, il n'y a qu'un pas mais souvent plus de sueur qu'on ne pourrait le penser.
Et du Pas à la cabane, on remet ça, mais en souriant, cette fois.
Certaines lignes de crête sont plus exigeantes que d'autres. Celle que suit le chemin qui mène aux Becs de Bosson est dans la catégorie "hard"...
... malgré une courte descente intermédiaire ...
... et un beau S pour contourner son petit lac couleur d'émeraude.
Son final s'entame épaules meurtries et souffle court ...
... sur un chemin s'apparentant souvent plus à l'échelle qu'au sentier de randonnée.
Exigeant mais insuffisant pour nous priver d'une arrivée à la cabane en selle...
... ni d'en repartir, désaltérés, repus et avec la banane.
L'habituelle horde de locaux affamés toujours à l'affût d'une erreur de pilotage ou d'une défaillance physique.
La Pointe de Tsavolire, jalon natuel entre légalité et illégalité.
A droite c'est le vallon de Réchy, désormais interdit au VTT, à gauche le début d'un très long chemin menant jusqu'aux rives du Rhône.
Pas de quoi vraiment hésiter. Mais pas non plus de raison de se priver d'admirer.
Et c'est parti ! Barre à gauche, toute !
Une descente qui s'entame par une remontée ?
Ca aurait pu en décourager certains, dont nous ne faisons heureusement pas partie.
En selle, la vie est (souvent) plus belle !
Même les vastes pierriers sommitaux ne sont pas suffisamment piégeux pour nous contredire.
Le Grand Bandon est au chemin de crête ce que le champagne millésimé est au mousseux sans alcool.
Ca pétille et ça pique les yeux !
Il y a quelques jours, c'est juste en face que l'on cherchait un chemin parmi l'habitat dispersé des hauts d'Hérémence.
Et aujourd'hui on frôle à la fois l'extase et la Maya.
Même si certains secteurs méritent qu'on les roule avec un peu de doigté...
... dans l'ensemble, tout ici fait dans le "flowy" cher à l'ami Guy.
Après de longues circonvolutions crêtales, notre divin chemin se décide enfin à plonger dans le versant.
Direction Bella Luette, option "Drè" où vous savez.
Avec juste ce qu'il faut de lacets piégeux pour agrémenter la rectiligne quand elle devient trop monotone.
Pas fan de "Vieille" ? Allons donc voir à quoi ressemblent les "Communaux" de St-Martin.
Le bébé se présente bien : tout en rondeurs, potelé juste là où il faut.
Chemin de crête, épisode 3 d'une journée bénie en la matière.
Hérens, Hérens, petit chemin !
Un peu trop petit même, pour certains.
St-Martin n'est pas généreux qu'en agape pour nos amis jurassiens, son pendant valaisan, l'est aussi en matière de chemin.
Le petit tortillard de Zornive : juste sinueux comme il faut, juste malicieux comme on aime.
Comme le bon pain, il se déguste sans fin (faim ?)
A partir de l'alpage de Lovegno, nous sommes de retour en terrain connu.
Connu mais pas au point de se priver d'un bref point GPS, pour rejoindre les Mayens de Mase, puis ceux de Vernamiège et enfin Nax sans avoir à trop pédaler.
L'art de remettre une pédale arrachée dans un pas de vis foiré, expliqué aux nuls en 2 leçons d'une minute chrono. Santé !
Comment rajeunir d'une vingtaine d'années ? Simplement en retournant rouler le toboggan de Pramagnon, plus ancien chemin VTT du Vieux-Pays (?).
Souvent creusé, rarement défoncé, il reste super ludique à dévaler.
Déjà, le vignoble de Pramagnon : le pédalage retour s'annonce caniculaire.
Heureusement les divins nectars du Castel de Daval sont là pour pallier aux effets du soleil sur l'organisme.