Dernier recoin du Vieux-Pays n’ayant pas encore eu l’heur de voir passer nos roues cramponnées, la vallée de Conche a, au dernier moment, trouvé une place inespérée dans le programme de notre saison VTT. Même s’il n’est pas forcément très estival, cet épisode « indien » qu’octobre a finalement choisi de nous octroyer, était l’occasion rêvée d’explorer ce fond de vallée et, accessoirement, de Valais. Température fraîche, mais soleil radieux étaient au rendez-vous de notre première rencontre avec « Obergoms », paradis du ski nordique et du VTT (mais cela se sait moins).
Je vous souhaite de découvrir un jour, le col du Grimsel et son Totesee, en émergeant, par son versant sud, des 800 mètres de dénivelé et des 14 épingles de la piste qui démarre à Oberwald, face à une bise glaciale frôlant les 50 km/h et avec de l’eau regelée qui crisse sous vos roues. C’est un sentiment aussi magique qu’inoubliable. Devant le panorama grandiose offert par cet épaulement rocheux « berno-valaisan », vous aurez probablement, vous-aussi, le souffle coupé, et pas seulement à cause des raidards et des innombrables pièges que l’ancestral et minéral chemin du Sbrinz vous aura réservés.
En attendant que les futurs F35 de Viola Amherd s'y posent (ou pas), nous profitons de la piste de l'ex-aérodrome militaire d'Ulrichen pour filer vers Oberwald loin de sa route cantonale surfréquentée.
La longue ascension vers Nassbode finit par être moins forestière, pour le plus grand bonheur de nos yeux écarquillés.
Le spectacle offert par la piste sinuant à travers l'Oberwalder-Grimsle est simplement éblouissant, saison et premières neiges obligent.
Et que dire du chemin qui la prolonge en direction du col du Grimsel proprement dit ? Schön Ksi !
Un peu collant, très fréquenté par les « marcheurs » du dimanche, ce tronçon de la célèbre Sbrinz-Route est juste un « must » (be ride).
Même si ce vaste balcon herbeux, posé face à la Furka et au glacier du Rhône, est aujourd'hui très ventilé, y rouler reste extrêmement gratifiant.
Je vous laisse juger par vous-même !
D'autant qu'en devenant plus rocailleux, il devient aussi beaucoup plus joueur. Mieux, ce serait trop demander, je pense.
Pourtant, même s'il sont mis à mal par la bise tempétueuse, il vaut mieux y garder les yeux ouverts, tant ses pièges topographiques et climatiques sont nombreux.
La lutte y est permanente, mais les petites réussites d'autant plus gratifiantes.
Avant le Lac Mort, ce n'est pas encore le Lac Mort. Mais ça n'en est pas moins beau pour autant.
Grimsel, hier sind wir ! Le Lofoten débute aux portes du canton de Berne et on ne nous le dit pas ? C'est bien dommage pour notre bilan carbone.
Cafés perchés vite ingérés, nous retrouvons déjà le chemin du retour vers le Valais, ciel voilé et vent forcissant encore, nous incitant à ne pas prendre racines.
La route du Sbrinz dans toute la splendeur de ses pavés ancestraux...
... ne nous dissuade pourtant pas de jouer avec ses minéraux environnants.
Du coup, ses ingénieux constructeurs décident de faire d'une pierre, deux coups. Et, ici plus qu'ailleurs, c'est vraiment le cas de le dire.
Direction Gestler-Grimsle et son « wanderweg » célèbre dans tout ce que la Suisse germanophone compte de bikers inspirés.
Très connu, donc très couru, il est, aujourd'hui, comme réservé pour nous. Météo et saison obligent.
Tracé pour le commerce du fromage entre Engelberg et Domodossola, il fait désormais le bonheur des randonneurs, mais surtout des bikers.
Plus ou moins pavé de bonnes intentions, il est toujours intéressant à rouler.
Et largement mieux entretenu que la piste d'alpage qu'il croise à plusieurs occasions.
Lui faisant suite, le toboggan d'Unnerbrunnji rajoute de la terre meuble et du lacet à un exercice d'abord très minéral.
Toujours joueur, jamais tricheur ...
... c'est une pure merveille à dévaler tout en douceur et en rondeurs.
Avec à chaque intersection un panneau indicateur, il est difficile de perdre le fil (du fromage).
Pour gagner vers l'Ouest et notre point de chute de Münster, nous choisissons de passer par la rive droite du Joschtbach.
Bonne pioche ! Son chemin, un poil plus exigeant, n'en est que plus intéressant encore.
Et ses pavés, à surveiller, jusqu'au dernier des derniers.