Face aux prévisions incertaines de Météo Suisse, c’était notre devise (en plus du franc suisse) pour cette semaine en selle à travers la Haute Vallée de Conches. Nous étions partis pour faire deux, voire trois escapades, mais voilà qu’octobre, fidèle à sa réputation « indienne », nous propose finalement de beau temp en rab. Alors, au Grimsel et à la Furka, nous avons rajouté, non pas le Nufenen, troisième mousquetaire bien trop ombrageux pour la saison, mais la Galmihornhuette, perchée sur son balcon en adret, mille mètres au-dessus de notre nid d’accueil douillet.
Côté météo, si le soleil était bel et bien au rendez-vous du troisième jour de notre « Obergoms Bike Trip 21 », la neige, tombée durant la nuit, l’était aussi. Tous les reliefs situés au-dessus des 1600 mètres avaient revêtu leur blanche parure pour accueillir nos roues cramponnées. Du coup, malgré une mise en selle retardée, dans l’attente des effets bénéfiques de l’astre du jour, nous avions quand même revêtu tout ce que nos valises recelaient d’à peu près adapté pour pédaler au « chaud ».
En même temps, le dernier qui prétend avoir vécu un octobre sans chutes de neige dans les Alpes, n’est ni très jeune, ni très franc.
Blanches perspectives et motivation matinale ne font pas toujours bon ménage, à VTT.
Et pourtant, une fois les pourcentages de la piste de Bawald intégrés, les mines fermées retrouvent leur sourire.
Gla gla et re-gla ! Les flancs Ouest du profond Minstigertal n'incitent pas immédiatement à l'optimise béat.
Pas plus que le long ubac « obergommer », sur l'autre versant de cette belle vallée.
D'ailleurs, à force de nous élever, nous finissons par rencontrer, nous-aussi, les premiers résidus neigeux laissés par la perturbation de la nuit passée.
Pas de quoi nous décourager, d'autant que la « Galmi » est désormais en vue.
Premiers tours de roue blancs depuis le 19 juin ! C'est dans ces moments-là qu'on prend conscience de la durée de l'été alpin.
Malgré ça, sourire et pieds mouillés font ici, pour l'instant, plutôt bon ménage.
D'autant que même repeint en blanc, le panorama sur le Blinnental est loin d'être « dégueu ».
Pause soleil méritée pour des Brose même pas fatigués !
Retour en selle, en chemins et en boue pour tenter de se hisser jusqu'à Unnere Treichbode, d'où démarre notre futur meilleur ami de la journée.
L'exercice demande du mollet, des puls' et du doigté pour être mené à bien...
... et avaler les 112 mètres de dénivelé, à l'adhérence aussi précaire qu'à la déclivité prononcée, qui nous en séparent.
Mais baigné de soleil et d'horizontalité, de nos difficultés momentanées, Ulrichen s'en moque !
Même s'il n'y a pas de Mortimer en vue, le chemin de Bleik n'en n'est pas moins appétissant pour autant.
Accroché aux flancs d'Alpje, il file entre paravalanches et à pics ...
... en direction du bas et du Bas.
Il désescalade sans dévaler...
... avec juste ce qu'il faut de lacets pour être vraiment intéressant.
Jamais avare de balcons, ni de panoramas ...
... il demande localement concentration et courage pour être rouler intégralement et en sécurité.
Délaissant peu à peu le versant, il coule, ensuite, à travers les pâturage menant à Altstafel ...
... mêlant habilement le « flow » et le cassant pour n'en être que plus enivrant.
Devenu carrousel herbeux ...
... il nous entraine joyeusement jusqu'aux superbes tavillons du hameau de Tomebiine...
... puis vers les couvertures moins authentiques de celui de Schwendi.
Plongée finale quasi en apnée vers Reckingen la martyre du 24 février 1970.
A Münster, quand on ne peut pas écarter les maisons pour construire un trottoir, on le fait simplement passer à travers.