Toujours pas de haute pression à se mettre sur la tête. Une ou deux journées (à peu près) estivales par-ci, par-là, mais surtout de la pluie et des orages répétés qui finissent par provoquer inondations ou laves torrentielles. Cette sat’année 2024 continue d’égrener sa liste de calamités. Et nous, à slalomer entre les perturbations pour persister à rouler.
Excellente pioche pour ce premier vendredi (enfin) digne de juillet. 10 petits kilomètres de piste, suivis de 20 kilomètres de chemins valaisans. 1200 mètres à escalader pour, ensuite, enquiller les 2100 mètres qui permettent de regagner la plaine du Rhône. Un ratio hautement appréciable, égayé par du soleil, un ciel bleu, des températures estivales (mais pas trop), de la terre, des cailloux, de la boue (forcément en 2024) et, en prime, une série de paysages à couper le souffle.
Même si nous sommes des habitués de longue date de la région de Montana/Loèche, même si nous en avons déjà usé une bonne partie des chemins, en grattant un peu sous la croûte de roesti, on arrive encore et toujours à découvrir de l’inédit. Entre Tièche et Raspille, qu’ils se nomment « chemin de randonnée », en rive droite, ou « Wanderwege », en rive gauche, il y a toujours du monotrace intéressant à se mettre sous la roue.
Et c’est aussi pour ça que depuis bientôt 30 ans nous suivons assidûment notre célèbre régime avec « selle ».
Les « Hérens » broutent et les « Levo » passent. Chronique d'un vendredi de juillet enfin estival.
Avec le rapide gain d'altitude, les panoramas prennent de l'envergure et la superbe.
Le vert reste omniprésent, mais la neige commence enfin à refluer au-delà des 2'500 mètres d'altitude.
La remontée des pistes de ski n'est jamais une sinécure à VTT. Sauf quand on a la chance d'être épaule par Herr Brose.
Une photo de JP « à la JP ». Ça, c'est fait !
Une couronne impériale à la place du casque de VTT ? Ça protège moins, mais ça en jette plus !
Quelques bouchées de sandwich, et, tout à coup, un splendide gypaète qui s'envole de la falaise située sous nos pieds pour s'élever placidement dans le ciel bleu. Quel spectacle incroyable !
Accroché au-dessus des falaises de Bèveron, court un divin chemin. C'est avant tout pour lui, que nous sommes là, aujourd'hui.
Ciel pointillé, pour une itinéraire MAJUSCULE !
La couronne de 4'000 s'élargit au fur et à mesure que notre divin chemin rétrécit.
Les premières zones d'éboulis instables nous imposent quelques acrobaties pédestres, mais ne nous empêchent pas de persister à flanc.
C'est beau comme une carte postale, et intéressant à rouler comme un chemin alpin qui aurait fait « bikable » en première langue.
Si les tours sombres du Mont Bonvin (le grand) paraissent menaçantes, c'est surtout parce qu'on les imagine en train de s'écrouler.
Jusqu'ici on les avait croisé, ou contourné. Désormais, il n'y a plus moyen d'y couper. Voilà le premier névé de la journée !
Et visiblement, c'est loin d'être le dernier...
Il y a plusieurs façons de gérer ce genre de situations. Avancer à flanc ....
.... Ou « rider » directement dans la pente. Tout dépend de l'endroit où l'on veut aller.
Quand l'herbe verte des hauts pâturages est à portée de roue, éboulis et névés ne sont rapidement plus que des souvenirs instables ou mouillés.
A la croisée des chemins, nous choisissons de « zapper » les Outannes pour nous rabattre sur le « Sex » et sa montagne. Une simple histoire de bon sens !
Mais aussi d'herbe plus verte et de chemin plus « bikable » que ceux du vallon perché juste à côté.
Le dernier névé de la journée serait-il aussi le dernier de l'année ? Je ne suis pas sûr de vouloir parier.
De l'arête herbeuse de Nusey, chutent un nombre variable de cascades, selon la saison.
Certaines alimentées par de l'eau de rêve, d'autres par de l'eau à l'origine plus douteuse.
Mais au final, toutes finissent par former la Tièche, qui va former la Raspille, qui va former le Rhône, qui va former... etc. etc. etc.
Retour en terres connues, même si jamais encore parcourues dans ce sens.
L'idée d'une journée bénie et d'un itinéraire particulièrement inspiré commence à faire son chemin. Et pas que sous nos roues.
Un retour dans le vallon de la Tièche qui pique les yeux et ravit l'esprit.
Faire une photo de JP « à la JP », épisode 2 - Le champ de boutons d'or -
Entre la Tièche et le Lavagir, on n'est ni dans le « Haut » , ni dans le « Bas ». Une sorte de zone tampon, mais déjà bien rocailleuse.
Rocailleuse, mais aussi herbeuse, boueuse et très « bêlante » lorsqu'il faut y partager le chemin.
Quand les pieds sont mouillés, ils le restent pour la journée tant l'eau est omniprésente en cette sat'année 2024.
Mais quand on croise les premiers pins de l'itinéraire, on passe instantanément du printemps à l'été, sur le versant ardoisé et surchauffé de Dare.