Si la destination Tatz est devenue, au fil des saisons, une grande classique, quasi incontournable, le secteur situé au-dessus de ce village en balcon a beaucoup plus rarement fait l’objet de visites de notre part. Après une grosse galère pour nous extraire des infranchissables paravalanches surplombant Rarnerkumme, en été 2004, jamais plus nous n’avons remis les roues dans le petit vallon suspendu du Jolital. Rare « Walliser Tal » à ne compter aucun habitant, l’endroit est évidement retiré et perché, mais pas au point d’être impraticable en bike. Grâce à l’appréciable assistance de l’ami Levo, les 1’333 mètres de dénivelé qui le sépare de la plaine du Rhône ont pu être avalés en conservant suffisamment de lucidité et d’influx pour aborder l’exigeante descente sur Niedergesteln, dans sa version rallongée, avec encore quelques brins de sérénité.
Tout ceux qui connaissent son formidable « wanderweg » seront peut-être étonnés, mais il y a quelque chose au-dessus de Tatz : une gorge, des forêts, des alpages, des bisses et des chemins, pas forcément tous divins, mais donnant néanmoins accès un splendide vallon, dont sauvage est juste l’esquisse du prénom.
Quand on parle de rouler entre ciel et terre, ce n'est pas forcément l'image qui vient à l'esprit. Et pourtant, je suis assez admiratif du collègue qui a conçu cet ouvrage étonnant.
Beau pays, dont on profite évidemment plus quand on est épaulé pour rouler.
Ca pique les yeux... mais pas que.
Jolital : un pays de gorges et de cascades...
... dont il vaut mieux éviter de quitter la piste, sous peine de grand, très grand, plongeon vers les Jolibach.
Jolialp : je ne sais pas si c'est joli, mais sauvage, ça c'est sûr.
Le Tatz-Giesch Suon : ça partait pourtant bien.
Malheureusement, il n'y a pas mille façons de s'élever de 150 mètres pour changer de bisse. Qui a affirmé que le « SL » était un E-bike léger ?
Aussi vite que possible, mais aussi lentement que nécessaire.
Pourtant, quelques puls' et litres de sueur plus tard, le Ladu Suon, bisse supérieur, est là, sous nos roues.
Faut juste savoir que c'est un bisse, mais sinon c'est à peu près roulable.
Allez, ça doit passer. Pas forcément sur le bike, mais avec un peu de volonté, ça va le faire.
De la volonté, du câble...
... et quelques planches dans lesquelles il vaut mieux avoir confiance.
Joli, joli, très joli Tal !
Mais aussi, très joli wanderweg.
Juste étroit comme il faut, juste perché comme on aime.
La retraversée du tumultueux Seebach, les pieds au sec et le sourire aux lèvres.
Direction Spilbielalpji ! Même en allemand, ça doit rapporter des points au scrabble, un alpage avec un nom aussi improbable.
Autre retraversée de la journée, celle du vertigineux toboggan du Lüegilchi, pour rejoindre Tatz..
... via un nouveau chemin inédit.
L'eau tiède du Camel ou les deux degrés de celle de Tatz ? Vu l'étouffante chaleur qui commence à envahir son versant, c'est une bonne idée de consommer local.
Le plus formidable « wanderweg » valaisan de moyenne montagne ? En tout cas, un du « Top Drü », das ist sicher !
Arbres morts, pans d'ardoises et terrain cassant : le menu du Tatz Express, ne change pas au fil des saisons.
Ses lacets en balcon, aussi, sont toujours d'actualité.
Rester relâché et laisser filer. Le petit « SL » adore l'idée.
Bon, de temps en temps, il faut aussi penser à freiner.
Et un petit bout de Lötschberg Südrampe, pour changer la fin du film, ça vous dit ?
Nous, oui !
Le rugueux toboggan de Niedergesteln, en dessert du dessert.
Tout en rocher, ce n'est de loin pas le pire de ses lacets.
En général, chaque épingle est précédée d'une grosse cassure, recouverte de caillasse instable et immédiatement suivie d'une seconde marche encore cachée.
Marteau-piqueur, c'est un doux métier comparé à biker de Niedergesteln.
Heureusement, quand on a plus de bras, il reste, non pas du chocolat, mais des prières pour continuer à gérer les pièges d'un chemin qui s'en en fait sa spécialité.
Peut-être, est-ce la même eau qu'à Tatz. Elle est juste descendue à la même vitesse que nous. Sauf que je n'ai pas le palais assez affûté pour le confirmer.
