Pour notre ultime étape « valmarienne », nous avions échafaudé, d’un commun accord, une courte étape finale, dans le but de clôturer notre semaine piémontaise avec une délicieuse petite « dolce ».
1750 mètres de dénivelé positif et 51 kilomètres plus tard, nous sommes désormais convaincus que cet itinéraire alpin, en boucle autour du massif du « Monte Cervet », s’apparente clairement plus aux six habituels plats d’un repas italien typique qu’à un simple dessert. Surtout si on y ajoute les longues minutes de « jardinage » qu’ont exigé la découverte d’un passage à peu près « bikable » entre la « Colletta » et le « Colle di Bellino ».
Mais l’aventure, c’est l’aventure, et autour de « l’Aranciata » finale, personne ne regrettait ni les longues heures de pédalage et de poussage, ni les milliers de calories dépensés pour remonter, d’abord, l’interminable « Vallone Traveriera », puis sur l’autre versant du petit massif montagneux, celles nécessaires à dévaler la « Valle de Maurin ». Toutes la palette que proposent les paysage alpins situés entre 1000 et 3000 mètres d’altitude n’a cessé de défiler devant nos yeux irrités par la sueur mais émerveillés par tant de splendeurs.
Un dernier jour piémontais sous forme d’excès et d’excellence !
Un peu à l’image des cinq précédents, en fait…
Après une entrée en matière bien chahutée par les troupeaux de « Piémontaises » montant à l'alpage...
... chacun trouve peu à peu son rythme sur une piste longue comme un jour sans vélo...
... et sinuante comme un tracé qui ne semble pas exactement savoir vers où aller.
La remontée du « Vallone Traversiera » commence plus à ressembler à un marathon qu'à la dernière « petite » sortie VTT de notre semaine.
Mais à force de nous élever, nous finissons par découvrir là où la piste a finalement choisi de nous emmener.
Ne reste plus qu'à gérer les premiers névés rencontrés ...
... et la « Colletta » , du haut de ses 2850 mètres, est enfin à portée de roues.
Un premier tour de propriétaire nous montre qu'à partir d'ici, plusieurs options sont possibles.
La première, et la plus raisonnable, consiste à remettre un peu de carburant dans le moteur.
La seconde, qui parait la plus raisonnable, revient à suivre le balisage....
... et à se diriger vers le « Colle Traversiera » .
C'est l'occasion de faire quelques superbes clichés...
De découvrir un chemin plus « bikable » qu'il ne le paraissait à son origine....
... mais finalement pas de trouver un passage pour change de vallée.
Résultat, un retour sur nos roues toujours aussi panoramique, mais un peu déstabilisant. Jardiner c'est un métier, pas un occupation improvisée à mi rando.
Après quelques palabres, nous choisissons d'emprunter un petit « bout » de « Val Varaita » et de contourner le « Monte Bellino » par le Nord.
Au prix d'une perte d'altitude raisonnable, d'un chemin parfois rocailleux, parfois spongieux, puis d'une remontée plus neigeuse que prévue ....
... nous finissons par atteindre notre objectif du jour, le « Colle di Bellino ».
Un « Colle di Bellino » qui nous ouvre grand les portes de la « Valle de Maurin ».
L'endroit est absolument splendide, mais son chemin plus retors qu'il n'y parait.
Si la partie sommitale fait la part belle à la terre meuble ....
... et aux lacets « ouverts » ...
.... certains tronçons inférieurs se révèlent beaucoup plus technique, en raison d'une caillasse instable et d'une adhérence précaire.
Il faut y faire preuve de confiance et d'une technique au-dessus de la moyenne pour tout passer en selle.
Alternant entre éboulis et prairies, notre chemin de descente passe constamment de l'instable et technique, à l'adhérent et ludique.
Chacun y prend ses marques, en fonction de la fatigue, de la confiance et de ses aptitudes.
Et finalement chacun y trouve sa ligne, ou en tout cas, celle qui lui parait la plus gérable.
L'ami Patrik, plus aguerri en matière de caillasse instable, ouvre et nous tentons de suivre.
Quand le terrain ressemble au nôtre, ça marche assez bien....
... mais quand le tracé se souvient qu'il vit au Sud des Alpes, l'affaire est plus compliquée.
Quoi qu'il en soit, chacun mérite des fleurs après une telle débauche d'énergie et de motivation.
A l'approche des alpages de « Grange Rivero » et « Grange Collet », le choix des lignes se multiplie.
... le sol plus terreux et notre chemin moins pentu.
Même si, à la base, nous ne sommes pas toujours adeptes de pistes pour la descente, celle menant au village de « Chiappera » fait parfaitement notre affaire pour boucler notre itinéraire.
L'image incontournable de notre journée : « Chiappera » et son célèbre « Roca Groce Provenzale ». La boucle est bouclée, et notre belles semaine piémontaise terminée.