Les raisons de remettre, une fois encore, à notre programme estival, la traversée du Saflischtal de Rosswald au Binntal sont à la fois nombreuses et diverses.
Certaines sont futiles, comme le fait de pouvoir emprunter à nouveau l’improbable descente démarrant de l’épaulement de Hola pour plonger sur Ze Binne. Descente dont nous avions été privés, l’été passé, faute de ponts valides pour traverser la Lengtalwasser.
Moins futile, mais pas forcément essentielle pour autant, le fait de pouvoir rouler régulièrement un des rares itinéraires valaisans dépassant les 2’500 mètres, tout en étant intégralement « bikable ».
Mais du côté des raisons vraiment importantes, il faut citer le projet de parc solaire de Grengiols. S’il finit pas se réaliser, maintenant que son seuil de rentabilité a été remis en question et que son potentiel de production a été divisé par cinq, la traversée de ce magnifique vallon, parmi les plus sauvages et préservés de tout le Vieux-Pays, n’aura plus d’intérêt. A quoi ressemblerait une sortie VTT à travers une forêt de 160’000 socles en béton, supports métalliques et autres panneaux photovoltaïques, qu’il est prévu d’édifier grâce à un téléphérique défigurant le versant Ouest du col et à des routes d’accès réaménagées sur son versant Est ?
Alors, avant que cette superbe région ne soit définitivement recouverte de silicium cristallin et de lignes à très haute tension, nous avons rajouté un onzième Saflischpass à notre carnet de chemins, tout en espérant qu’il y en aura encore d’autres dans les années à venir.
Les « antipasti » de notre menu du mardi se passent dans l'Alte Simplonstrasse, au coeur de Brigue.
Le « primo piatto », lui, déroule ses volutes parfumées, dans la remontée des pistes de la petite station de Rosswald .
Le « secondo piatto » démarre sous les meilleures auspices, mais surtout sur un « Rundweg » entièrement réaménagé.
Adieu les profondes ornières infranchissables, bienvenue sur les lacets d'un le « climbing trail » particulièrement bien inspiré.
Si le le « Rundweg » a été entièrement repensé, le le « Ganterbrücke », lui, continue à défier le temps et les éléments de sa silhouette si reconnaissable.
La remontée des pistes de Fleschboden n'est jamais vraiment une partie de plaisir, surtout avec cette météo caniculaire, même en altitude.
A ses pourcentages inavouables, se rejoutent, localement, un revêtement particulièrement instable. Que du plaisir... Et une bonne grosse suée aussi.
Pour en revenir à notre menu du mardi, les « dolce » démarrent en fanfare par un chemin menant au Saflischpass entièrement remanié, lui aussi.
Déjà particulièrement « bikable » dans sa version initiale « pédestre », notre itinéraire du jour vire à la pure régalade.
Les nombreuses traces de VTT prouvent d'ailleurs, que si nous découvrons la version 2.0 de ce tracé, certains nous y ont déjà précédé.
Le bonheur n'est définitivement pas « dans le pré » sur un tel tracé !
Tous les passages « cassants » ont été entièrement retravaillés. Ils ne sont désormais plus que du bonheur à rouler.
Il n'y a donc plus aucune raison de mettre pied à terre. Sauf à vouloir, cette saison encore, s'ébahir face à l'incroyable beauté des lieux.
Notre plus beau mardi de l'année ? En tout cas, ce 12 août est carrément bien parti pour postuler à ce titre.
Tous ceux qui se souviennent de l'enchevêtrement de rochers qui barraient le chemin dans cette sortie de gorge, doivent certainement apprécier le travail qui y a été effectué.
Big mountains for an even bigger trail !
Croix de bois, croix de fer, il est inenvisageable qu'on ne revienne plus faire du bike sur ces terres.
Les 2'562 mètres d'altitude du plus « bikable » des cols du Vieux-Pays sont désormais à porter de mollets.
S'il n'y avait pas ce sentier béni à garder en tête, qu'est qu'il y aurait de merveilles à admirer par ici.
Basculer dans le Saflischtal débute invariablement par un « S » majuscule...
... et se poursuit tout aussi immanquablement par le traditionnel slalom entre ses moraines blanches et ses cavités glaciaires.
La silhouette ocre des premiers sommets bordant le flanc nord de cette vallée magique.
L'Aster des Alpes, qui aime le sec et la chaleur, a trouvé ici un terrain propice à son épanouissement.
Tout comme l'ami JP et son nouveau destrier.
Plus qu'un simple chemin, carrément une voie express vers le paradis.
Un paradis que l'on va peut-être perdre au profit d'une forêt de béton, de métal et de panneaux de silicium.
Quelques kWh contre une éternité de bonheur. Le jeu en vaut-il réellement la chandelle ?
Clairement non, à nos yeux de passionnés de nature et de VTT !
C'était déjà beau, c'est désormais carrément enivrant, avec un tel réaménagement.
Imaginez tout ce que vous voyez, recouvert de panneaux photovoltaïques. --> https://www.grengiols-solar.ch/fr
Direction Hola, accrochés (comme on peut) aux flancs herbeux du Breithorn.
Hola ou plutôt, Ho la la.
Un trait d'horizontalité ...
... avant une plongée chaque année plus en apnée.
Livré à lui-même, le sentier de Saflischmatta, tracé sur un versant particulièrement terreux, est de plus en plus creusé.
... il faut privilégier la crête et le pré.
Et pourtant, il y a bel et bien un chemin. Furtif et à moitié souterrain.
La forêt de Schmalegga, royaume du dévaloir à bois... et à bikes.
Un simple coup d'épaule et c'est réglé ! Ou pas.
Autre dévaloir, mais nettement plus comestible, l'ancien chemin menant à Triinematta.