Cette semaine, notre indien estival et tenace s’est sérieusement fait bousculer par son glacial cousin sibérien. Dans les bagages de ce continental boréal, à défaut de véritable humidité, une bonne grosse poche d’air glacial. Pas vraiment de quoi se mettre au régime sans selle, juste matière à sérieusement adapter sa tenue à des conditions enfin de saison.
« L’envie d’avoir envie ».
Si le (pas vraiment) regretté Jean-Philippe Smet « Hollyday » avait su faire autre chose que boire et chanter, c’est sûrement à propos de vélo qu’il aurait pu écrire cette phrase pleine d’à propos. En effet, une fois les gambettes convaincues qu’elles peuvent aussi fonctionner dans un air proche du zéro degré et les mimines décidées à empoigner ce cintre qui n’attend qu’à être diriger, la tête retrouve très vite l’envie d’avoir envie.
Envie de respirer, envie d’admirer, envie de partager, envie de « pulser », envie de pédaler, envie de piloter…
Envie de rouler, tout simplement.
Grandes oreilles et curiosité atavique, en forme dès les premiers rayons du pâle soleil de novembre.
A chacun son chemin, à chacun son Cervin !
Enrochement à droite et flexinette à gauche : chacun chez soi ...
... et les moutons seront bien gardés.
Adret VS Ubac !
Avant l'hiver, c'est pas l'hiver ! Espérons juste, que pendant l'hiver, ça le sera vraiment...
La vache, c'est resse ! Pardon, raide.
A chacun sa manière de s'élever. A la force du thermique, ou avec l'aide du charbon allemand.
La Chaux, la mal nommée. Accueillis par la bise et aussitôt refroidis.
Refroidis, mais pas au point de se priver d'un bout de bisse du Levron déserté par les marcheurs-râleurs.
A la même date, l'an passé on était sur nos skis. Oui, mais voilà, à défaut de carres, on bouffe du crampon.
Si le célèbre col de Mille devra sûrement attendre 2019 avant de nous revoir, le domaine skiable de Verbier, sera sûrement plus chanceux.
Ce qui est bien avec les photos, c'est qu'on entend pas le raclement du pédalier sur le rocher.
Horizontalité et panorama d'exception...
... pas le moindre des atouts du bisse du Levron.
Plus c'est haut, plus c'est beau ? Peut-être, mais alors, uniquement à condition d'être bien emmitouflé.
Une Pierre à Voir ... et un chemin à faire.
L'étau blanc se resserre inexorablement. Il est l'heure de rebrousser ce divin chemin.
Les mammouths broutent, la caravane passe.
Le Bec pas encore tout à fait prêt pour son Extrem.
Autre itinéraire, autres greniers. Ceux de la Chaux, sont loin d'être mal, surtout en cette saison.
L'art de créer un chemin là où il n'y en a jamais eu. Ou l'art du VTT mal pratiqué !
Notre crête qui est lumière, que ta ligne soit sanctifiée...
... que ton règne perdure, que tes ondulations nous proposent la terre comme le ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre ride de ce jour, et ne sous soumets pas à la tentation de l'ombre glaciale.
Amen ? Ah, non, pas encore vraiment.
Il y a encore tant de chemins à faire et à refaire.
L'image la plus "Instagramisée" par les adeptes de backcountry bike ?
En tout cas, un sillon de plus en plus profond.
D'où un changement de secteur réconfortant.
R2 mais chemin pas dégeu !
Même plus besoin de le diriger, en fin de saison, mon Levo le connaît par coeur.
Malgré le froid, le terrain est tellement sec que le gel n'a finalement aucune prise sur lui.
Charrières, Combe, Clambin : un triple C majeur pour qui aime les chemins joueurs.
Ombre chinoise et lacets lascifs.
L'heure du choix ! Vu le froid, on va aller retrouver nos pénates.
Doudoune et sourire figé.
Tant qu'il reste du soleil à capter et du chemin à enrouler...
