« A défaut de grives, on mange des merles »
Et à défaut de Passo del Corno et de vallon tessinois du même nom, pour cause de neige déjà trop présente, on s’est « contenté » du versant nord de l’unique col routier reliant le Valais au Tessin. D’abord sur son formidable « Nufenen Trail » sommital, puis, après une remontée un peu « velue » censée passer intégralement en selle, sur le phénoménal « Mossmatten Trail », petit bijou tout juste « shapé », perché sur les vastes hauts plateaux du versant sud de la vallée de Conches.
Du coup, le fameux dicton « con », appliqué à notre journée, devrait clairement se réécrire ainsi :
« A défaut de grives, on déguste du chapon fourré aux truffes noires », non pas du Périgord, mais de la haute vallée de Conches.
Comme quoi, il arrive que le pire ne soit pas toujours sûr, et que le meilleur, soit, parfois plus imprévisible qu’on ne pourrait le penser.
Toutes nos journées « gommer » ne débutent pas forcément de la même façon. Notre vendredi, par exemple, nous propose les charmes automnaux des versant Nord.
A la déjà austère vallée du col du Nufenen, nous rajoutons la traversée vers le glacial Griessee.
Traversée en aller et retour, tant le manteau neigeux semble infranchissable pour nous attaquer au Passo del Corno, juste en face, sur la rive Sud du petit barrage perché.
Roule plus vite, sinon les « hélicoptères fixes » de Dame Doris ne vont jamais se mettre à tourner. Ah, c'est ce qu'elle voulait ? Alors, c'est réussi. Bravo Mme Leuthard !
Après un retour aussi glaçant que l'aller, nous retrouvons la vallée principal du plus célèbre col Valaiso-Tessinois.
Bye bye, les éoliennes aussi chères qu'inutiles.
Le Nufenen Trail et ses épingles bien « shapées » ne semble attendre que nous.
Accroché aux à pics du Stocklamme, il est tellement bien tracé, que même ses portions gelés passent sans « capoter ».
Juste de l'autre côté de la vallée, les « Horn » (Blashorn/Mittaghorn/Galmihorn) rivalise de facettes à présenter au doux soleil d'octobre avec les « Pizzo » (Gallina e Nero)
En s'enfonçant vers le célèbre axe routier, noter chemin retrouve son caractère plus authentique et naturel.
Aux lacets bien tracé, il privilégie la rugosité de sa caillasse ancestrale.
Su le chemin de la vallée, nous avons croisé l'engageant et ensoleillé « Lengtal ». Du coup, pour le visiter, l'Ägene, nous avons dû traverser.
Dans une vallée aussi reculée, il était évident qu'on avait bâti un « Stafel »...
... et tracé un chemin bien de loin, mais, localement, loin d'être bien.
A « Ladstafel », « l'Ägene » nous aurions pu retraverser.
Sauf qu'à l'axe routier tout asphalté, c'est, une fois encore, le chemin que nous avons privilégié.
Même si, pour ça, nous avons dû, nos pied, à nouveau mouiller.
Sur le chemin de la vallée, un deuxième vallon nous avons croisé. Le Chietal (cher à Thierry) et son chemin (pas) si facile à remonter.
Facile, surtout si vous aimez pulser, suer et vomir votre (récent) diner.
Intégralement « bikable » ou l'escroquerie du vendredi.
Peu importe, au final, si de « Chäller » à « Mittlätsch » nous en avons un peu ch(biiiiiip), ensuite nous nous sommes vraiment bien amusés.
A commencer par nous mesurer à ses innombrables rochers inclinés.
Puis à ses lacets empilés.
Jusqu'au plateau des « Matte » (Chalbermatte/Mossmatte/Schossmatte) nous nous somme, peu à peu, élevés...
... pour en apprécier béatement l'incroyable vue sur le versant opposé et le fond de vallée.
Rien que pour ça, nous avons déjà complètement oublié notre grosse suée.
A en juger l'arrière plan, la partie supérieure du Rhônegletscher est loin d'avoir complètement fondu.
Si le Valais est un pays de vallées, que dire de la vallée de Conches avec ses innombrables branches latérales.
Entre « Ober » et « Unner Flesche », notre chemin s'est finalement décidé à plonger.
Plutôt que de le contrarier, nous avons décidé de l'accompagner.
D'autant plus qu'il avait revêtu sa plus belle parure automnale (presque) rien que pour nous.
Perchés au milieu des myrtilliers sous le regard bienveillant des 3586 mètres du Galenstock.
L'appel de la gravité nous entraine inexorablement vers la vallée, même s'il reste quelques gués à franchir et quelques pièges à déjouer.
« Seng », dernière clairière avant la vaste et profonde « Breite Wald » et son formidable sentier forestier.
Retour à Geschinen, comme 10 ans plus tôt, le 1er juillet 2016, au sortir d'un inoubliable périple à travers le « Rappetal » voisin.