Même à travers le pire champ de pierres, il y a toujours un chemin !
En l’occurrence, le champ de pierres du jour est celui du sommet de la rive gauche de l’inhospitalier Turtmanntal et le chemin, celui qui mène de St-Luc au « roestigraben » du Vieux-Pays, la ligne de crêtes orientale du Val d’Anniviers. Et, pour les relier l’un à l’autre, cet étonnant col au nom de femme de ménage, le Meidpass. Une ascension partagée entre le « bikable » et le « sherpable », avant une descente, d’abord très chahuteuse, puis de plus en plus gratifiante à l’approche des eaux glacées de la Turtamänna.
Encore un vendredi et encore une histoire de ciel bleu, de soleil, de poussière, de cailloux et de chemins. Finalement, il n’y a de barrières que celles qu’on veut bien ériger. Toutes les régions sont connectées, toutes les mentalités sont accordables et tous les passages sont « reliants », même le plus tourmenté des chemins de montagne.
Alpage de Chiesso, les premières pierres d'une journée qui en comptera beaucoup d'autres, dont certaines nettement moins bien organisées.
Les premières dents de la barrière de roesti sont en vue, mais le chemin qui y mène n'est pas aussi pavé de bonnes intentions que cette image pourrait le laisser croire.
Qu'importe la difficulté, l'important est de s'élever...
... et, à la force du mollet, de vaincre la gravité.
L'hôtel Weisshorn, notre repère d'altitude d'un jour, s'enfonce à chaque coup de pédale.
Coups de pédales forcément exigeant sur un balisage rouge et blanc.
La très reconnaissable silhouette claire de Dame Bella Tola, autre pic du "Roestigraben" valaisan, confirme notre avancée.
Et à force de s'approcher, le chemin finit tellement par se redresser ...
... qu'inévitablement, il faut porter.
Des pierres dans le pré et du carbone sur les épaules.
Rocky Garden version Climbing Trail.
Ici plus qu'ailleurs, jusqu'au dernier mètre à escalader, il ne faut jamais rien lâcher.
Même s'il faut avoir la dent dure pour goûter à ce rugueux roesti.
2'790 mètres, un panorama à couper le souffle et deux bikes même pas fatigués.
Et si on allait bouger quelques pierres dans le jardin du voisin ?
Qu'elle est verte cette vallée... Mais ça ne va pas durer.
Entre ciel et ... pierrier.
Une minéralité exacerbée, avec, au milieu, un étroit ruban de terre.
Un étroit ruban parfois vivervoltant ...
... souvent plongeant ...
... mais jamais vraiment méchant.
Même si le pâturage mouchette à grand renfort de vert, il reste pas mal de roches à gérer.
Dont certaines aussi fuyantes que traîtresses.
Le Meidsee, une touche de bleu au royaume du gris.
Pas de blondes naïades à se mettre sous la pupille. La saison serait-elle déjà trop avancée ?
Au sujet des couleurs, un bon conseil, quand l'ocre est vraiment trop cabossé, passer directement au vert.
Et, à l'inverse, quand les abords sont mal pavés, le chemin ne surtout pas quitter.
... ne signifie pas qu'on n'a plus aucun caillou sous le pied.
Et un petit stage de tricot pour apprendre à désescalader en douceur, ça vout dit ?
Les pierres c'est comme les commères. De leur réunion dans un même lieu ne ressort jamais rien de bon.
Même s'il faut pourtant bien savoir rester au-dessus de ces basses considérations.
Le fameux "S" du tremplin est toujours fidèle au poste.
Passable à condition de savoir gérer son atterrissage très empierré ...
... ou mieux, de prendre le temps de s'arrêter pour déplacer celles qui obstruent la trajectoire envisagée.
Mais bien sûr que si, en cherchant bien, il y a toujours un chemin possible.
Toujours plus d'herbe sous les roues, pas moins de 4'000 dans les mirettes.
Chemin fumant pour une approche d'Oberstaffel à vitesse grand V.
Si le Turtmanntal n'existait pas, il ne faudrait pas l'inventer, mais juste le rêver.
La piste de bobsleigh de Gruben, le dessert après le dessert.
Compliqué pour y accéder, mais absolument nécessaire à faire (au moins une fois dans une vie de vttiste).
Toujours de la terre, toujours du chemin, mais en direction de la plaine, cette fois, pour clôturer un itinéraire béni (mais pas oui-oui).