Dernière sortie d’un mois d’août particulièrement studieux, le mémorable itinéraire en boucle autour du Sérac et du Sublage, sur les hauteurs du Sanetsch, laissera son lot de traces, aussi bien dans nos corps que dans nos esprits. Un peu d’acide lactique dans nos jambes mises à mal par la longue ascension asphaltée. Quelques hématomes rougeâtres sur nos épaules meurtries par l’interminable et très « casse-pattes » portage nécessaire pour venir à bout du vallon de la Nétage et de son dédale de lapiés. Une myriade d’étoiles scintillantes dans nos yeux ébahis par l’incroyable spectacle de la remontée d’une combe des Grand Gouilles (avec un « G ») absolument féérique. Et surtout un sourire béatement figé et joliment décoré par quelques moustiques collés sur nos dents par la plongée finale via l’étonnant chemin de crête de la panoramique arête de l’Arpille.
Imaginé de longue date, repéré à pieds et évoqué régulièrement, ce circuit aussi exigeant qu’original, a finalement déroulé sous nos crampons et nos semelles sa terre noire agglomérée, sa caillasse dispersée et son enchevêtrement de lapiés en ce superbe dernier vendredi d’août.
Chronique d’une journée hors du commun en pays saviésan.
Col de montagne, bitume et couverture hélicoptère : s’il ne manquait pas quelques blaireaux avinés au bord de la route, on pourrait se croire sur le Tour.
Encore de l’asphalte mais un environnement de plus en plus grandiose.
Enfin de la terre, même, ou surtout, si question pente, elle ne fait pas vraiment dans la dentelle.
Prémices d’une journée « fumante » ?
Malgré son absence de tous les guides VTT, le vallon de la Nétage sait d’abord se faire accueillant pour vous inciter à le remonter tout en restant en selle.
Malheureusement il ne peut pas cacher son véritable caractère bien longtemps.
Entrecoupé de quelques rares transitions « bikables »...
... son menu préféré consiste en barres de rocher à escalader ...
... en goulets abrupts à gravir ...
... et en lapiés tortueux à franchir.
Muraille sombre et crête herbeuse pour un court intermède pédalant ...
... avant de reprendre notre stage de formation de sherpa saviésan.
Ombres et lumière sur un lapié enfin plus conciliant.
Le basculement est peut-être imperceptible, mais le cliquetis de la roue libre tellement agréable à nos oreilles.
Flore d’éboulis et perspectives lunaires.
Quand le Pivot passe, les frêles bâtisses trépassent.
Welcome on the moon !
Féérie de gris et magie minérale.
Tiens, sur la lune aussi, il y a de la « bugne ».
Somptueuse austérité pour un chemin si longtemps rêvé.
Caillasse et ébouli ne découragent pas la doronic à grandes fleurs à coloniser les abords de notre sentier du jour.
T’as décidé de rouler en Solo ?
Quelques hectomètres de douceur herbeuse ...
... et fleurie.
Dos de Sérac et hauts plateaux « andins ».
La douceur à ses limites que l’omniprésente caillasse se charge de nous rappeler.
En route pour l’Arpille. Enfin route, faut le dire vite.
Si l’instabilité descendante est un art, l’instabilité montante est un sacerdoce.
Sans l’inévitable névé de mi-journée, on ne serait pas en été 2013.
L’appel de la lumière.
Si la mythique arête de l’Arpille est maintenant en vue...
... le chemin qui y mène n’a pas décidé de nous dérouler un tapis de pétales de rose.
Il a plutôt opté pour le gris, l’instable, le caillouteux en diable ...
... toujours compliqué à escalader.
Quand le Sublage dévoile ses apics, c’est que l’Arpille se faite ronde...
... dodue et accueillante.
Les derniers coups de pédales d’une journée qui en a compté presqu’autant que des pas.
Ton Yeti aurait perdu son noir en même temps qu’il a gagné des grandes roues ?
Dos de chameau géant, gaz en grand...
... et sourire béant.
De vrais enfants !
Le tapis est déroulé et les festivités annoncés.
De la déclivité à avaler...
et de l’adhérence à gérer.
Pas de sandwichs, mais une banane d’enfer.
Rappelez-moi, un chameau ça a combien de bosses, déjà ?
Une journée en Solo ou la vie en orange.
Prévoir un pied, mais ne jamais rien lâcher.
A chaque palier son lot de joyeusetés.
Regarder d’où l’on vient et savoir où l’on va.
Terre agglomérée et trajectoire chiadée.
Retour sur le pâturage d’un Sublage désormais contourné.