Une semaine après la mémorable JeannoTT et ses excès en tout genre, une rando moins mouvementée et surtout moins humide nous a permis de découvrir un nouveau petit coin de paradis. Blotti dans sa petite dépression alpine au pied du Mont-Gond, l’Etang de 30 pas domine tout le versant des Mayens de Conthey et de My de ses eaux limpides dans lesquelles se miroitent les plus hauts sommets de la chaîne des Alpes Valaisannes.
Les petits marécages alpins recèlent souvent des trésors de beauté naturelle. Celui-là, en plus, dévoile grâce à une ligne d’horizon parfaitement ajustée, un panorama absolument incomparable sur quasiment tous les plus hauts sommets du versant sud de la vallée du Rhône.
S’y rendre à VTT, n’est pas forcément courant, mais ne pose pourtant pas de problèmes résolument insurmontables, surtout si quelques tronçons de portage ne vous font pas peur. Au départ de la plaine, vous traverserez d’abord les pittoresques villages de Erde et de Daillon. Puis en suivant de petites routes secondaires en pente modérée vous découvrirez toute l’étendue et tout le charme des hauteurs contheysanes, pour atteindre finalement le niveau des premiers alpages, Larzey et Pointet. A partir de là, laissez votre imagination tracer un itinéraire à travers le dédale de crêtes douces et de combes herbeuses, en direction du Mont-Gond. Le bonheur simple d’une ascension à travers pâturage, vous mènera presque inévitablement au bord du vaste marais ceinturant le fameux petit étang alpin.
Début de rando inhabituel et ô combien agréable : le soleil est au rendez-vous, malgré le fond de l’air plutôt frais. La première partie de la rando au départ de Erde, nous emmène par de petites routes secondaires via Daillon, en direction des Mayens de Conthey.
Après une entrée en matière à l’image de la journée, douce et agréable, les choses sérieuses commencent dès le passage du torrent de La Rogne. A la recherche d’un raccourci nous évitant de redescendre sur les Mayens de My, nous optons pour un single-track très furtif et plutôt pentu. Tellement furtif d'ailleurs, que nous en perdons bientôt la trace. Pas de quoi nous faire rebrousser chemin. Nous décidons d’escalader la falaise par la faille qui nous fait face, bille en tête et surtout vélo sur le dos.
Dès que le sommet de la falaise est franchi, retour en selle. Le chemin semble abandonné, mais sa ligne de pente reste escaladable sur le bike.
Après un nouveau tronçon de portage, l’arrivée en vue de la cabane de la Chaux du Larzey nous remet en selle, et pour un bon petit moment. Direction le pied du Mont Gond, au fond de l’image.
Les chemins sont multiples mais la pente parfois espiègle. Notre objectif est en vue : le muret de pierres bordant l’Etang de 30 Pas est à portée de crampons.
Les vastes pâturages du Pointet et du Larzey sont un régal pour VTTiste motivé : pommelés comme les dune d’un désert et recouvert d’herbe rase. Avec un minimum de tonicité, il est ludique et exaltant d’y musarder à la recherche d’un single-track de plus en plus invisible.
La montée finale nous ramène aux «dures » réalités de la vie de VTTistes alpins. En l’occurrence, un tronçon constellé de cailloux et dont la pente s’accentue inexorablement.
Le bonheur est dans le pré.... surtout quand ce pré est posé à 2200 mètres sur une terrasse alpine ensoleillée en face de toute la chaîne des Alpes Valaisannes...
Lac Titicaca/Pérou/Chaîne des Andes/3800 mètres, un pêcheur autochtone et sa fidèle monture à la quête de sa nourriture quotidienne... Vous y êtes presque. Etang de 30 pas/Valais /Chaîne des Alpes/1400 mètres plus bas, un ouèbemaistre autochtone et sa fidèle monture en quête de sa nourriture spirituelle hebdomadaire ...
L’endroit est somptueux, sa ligne d’horizon est exactement ajustée à la hauteur des majestueux sommets de la chaîne des Alpes Valaisanne, sur le versant opposé de la vallée du Rhône. Du tout grand art.
Après quelques circonvolutions hésitantes, nous finissons par trouver un passage nous permettant de nous extraire des marais et de gagner la rive opposée. Enfin presque... JP, pas vraiment convaincu par mon choix semi humide décide d'affronter les difficultés à sa manière : directement dans le lit du petit torrent qui alimente l’étang....
Pour se remettre de ses précédents ébats acquatiques, JP opte pour une petite séance de glisse « tout schuss » sur les pentes des Tsermettes précocement recouvertes des premières neiges automnales.
La descente de terrasses en terrasses, alterne les tronçons très caillouteux et les parties plus roulantes. JP s’y délecte sur les premiers, alors que je m’éclate en dévalant les seconds. Chacun son style, mais surtout chacun ses compétences....
Au détour d’une ultime crête, la vallée du Rhône réapparaît en contrebas de l’alpage de Flore. La fin de la rando se profile au fur et à mesure que nous glissons le long l’interminable coteau contheysan.