Au-dessus des 2000 mètres d’altitude, pour Dame-nature, la saison n’a déjà plus d’estivale que le nom. Les premières gelées nocturnes se sont chargées de repeindre herbages, pâturages et arbustes dans des tons plus chauds ou plus ternes. Les ocres, ors, bistres ou vermeils ont d’hors et déjà envahi les hauteurs et transformé leurs verdeurs estivales en doux dégradés annonciateurs d’un automne précoce. Le superbe itinéraire menant de Vercorin, via le Vallon de Réchy/L’Ar du Tsan, au col de Cou et à sa mythique descente single-trackeuse (2050m D-) vers la plaine du Rhône, prend en la circonstance une tournure encore plus gratifiante. Le plaisir de la pratique du VTT alpin est agréablement sublimé par le plaisir de l’œil. La douceur des températures diurnes se charge de compléter ce tableau idyllique par un sentiment de bien-être que l’effort physique, finalement moyen, ne saurait troubler.
La prise en main d’un nouveau bike longtemps attendu, dans un tel cadre, est la cerise sur le gâteau. Récemment débarqué de sa Californie natale, mon Intense Spider à eu l’occasion de découvrir sur les hauteurs du Vallon de Réchy, un aperçu de son futur terrain de jeu. Rando typiquement montagnarde par définition, le Col de Cou réunit sur les 35 kilomètres de son parcours, tous les aspects d’une pratique All-Mountains ou X-Alps : du dénivelé, de la piste, du single-track à profusion, du portage et en apothéose, une descente d’anthologie. Loin de se laisser impressionner par ce copieux programme, l’araignée californienne s’y est révélée parfaitement à son aise. Réactif et dynamique sur les longues pistes forestières du début, agile et maniable sur les étroits sentiers gravissant les versants escarpés, accrocheur et bien campé sur ses roues dans les raidillons infernaux et surtout parfaitement stable et docile sur la longue et parfois cassante descente finale. Seul le tronçon de portage s’est finalement révélé moins avantageux qu’avec mon ancienne monture, en raison des deux raidisseurs de fixation de l’amorto, particulièrement agressifs pour la nuque et les épaules. Une prise de contact en forme de coup de foudre, pour un spad manifestement taillé pour une pratique très spécifique mais habituelle dans l’arc alpin.