Les Grisons et le Valais, si semblables du point de vue du relief, si comparables du point de vue touristique, si proches géographiquement, et pourtant si éloignés en terme de liaison routière. Onze heures de routes et d’autoroutes (aller-retour) pour trois jours d’escapade à travers la Basse-Engadine. Le tribut à payer aux déplacements semblait disproportionné par rapport au dépaysement incertain que laissaient présager les premiers clichés entrevus sur le Net. La réalité du terrain est tout autre. Si le Vieux-Pays et les Grisons sont effectivement assez similaires du point de vue topographique, l’exploitation des ressources naturelles que leurs offre généreusement la nature y est fondamentalement différente. En terres grisonnes, le tourisme doux n’est pas qu’une vague notion utopique que quelques journalistes ou parlementaires en mal d’audience jettent en pâture aux écologistes urbains mécontents de l’utilisation qui est faite de leur terrain de jeux du week-end. La mise en valeur du potentiel naturel au profit des loisirs non-motorisés, randonnée, vtt, pêche, kayak, est une réalité tangible. Le nombre de vallées et vallons inhabités y est, certes, plus important qu’en Valais, mais surtout, leurs accès au trafic motorisé y est fortement réglementés, voire souvent interdits. Du coup, la tranquilité y est préservée et la beauté sauvage des paysages montagneux exacerbée. Les adeptes d’activités de plein air, non rebutés par l’effort nécessaire pour y accéder, s’y cotoient dans une formidable convivialité, loin des gaz d’échappement des 4×4 et de l’irascibilité de leurs conducteurs/randonneurs en mocassins.
Etape 1 : Scuol-Santa Maria Basse Engadine – Val Müstair (38 km – 1025 m D+)
Scuol – Val San Charl – Pass da Costainas – Lü – Santa Maria
A mesure que le beau temps, que nous avons ramené avec nous du Valais, gagne du terrain sur les dernières brumes locales, le somptueux Val San Charl nous dévoile ses innombrables et superbes charmes naturels : ses hauts pâturages aux formes potelés, ses profondes forêts de pins et d’aroles, mais surtout, pour les adeptes de VTT que nos sommes, ses étonnantes pistes en pente douce et son phénoménal single-track terminal. L’ascension du Pass da Costainas est une succession d’émerveillements paysagers et vttesques comme peu de spots des Alpes sont susceptibles d’en offrir. A chaque détour de l’étroit vallon, l’esprit du biker est exalté par la beauté des paysages alors que ses muscles sont « dopés » par l’incroyable potentiel du sentier pédestre.
Une entrée en matière pleine de poésie : la corvée d'eau aux WC publics de Scuol.
L'accès au Val San Charl par le pont piétonnier qui enjambe les gorges de l'Inn : un choix judicieux pour éviter quelques mètres de dénivelé inutiles.
Pour quitter le goudron, tout est bon! Un tunnel interdit aux cyclistes ? Qu'à cela ne tienne, le chemin pédestre qui le contourne en balcon est superbement agrémenté de petites pyramides naturelles.
Un jardin de cairns ? L'occasion idéale de tester la maniabilité des montures et l'habileté des bikers.
Le hameau de San Charl : le terminus des moyens de locomotion motorisés. Place désormais aux grolles ou aux pneus à crampons.
L'hôtel-restaurant Mayor à San Charl : avant de pouvoir s'y faire servir à boire, il est fortement recommandé de faire ami-ami avec les mauvais esprits qui y habitent.
Les randonneurs du dimanche ne s'éloignant que très peu de leurs chers habitacles climatisés, 1 à 2 kilomètres au-delà du parking payant de S-Charl suffisent pour se retrouver quasi seuls au monde.
Quand la piste devient trop monotone, il existe toujours une alternative plus ludique pour agrémenter notre ascension.
Pouvoir rouler à trois de frond sans craindre l'ire des randonneurs ou la vindicte des automobilistes-rois, un plaisir rare, sauf aux Grisons.
Les vastes pâturages de God Tamangur : une incroyable sensation de douceur et de quiétude.
Un après-midi en pente douce, entre forêts d'aroles et pâtures d'altitude.
Alp Plazer : changement de monture? Les bovins locaux (délavés par les abondantes pluies) sont d'une étonnante placidité. Pas sûr que ça soit aussi simple avec une race d'hérens.
Alp Astras, où quand piste et torrent s'amusent à onduler de concert.
La clé des champs ?
Nouveau changement de montures ?? Pas sûr, vus l'age et l'état du bike des locataires de l'alpage et la rapide complicité de Tania avec son tout nouveau GT argenté.
Keep Smiling ! Chassez le naturel, il reviendra aux premiers coups de pédales sur un chemin ausi ludique.
Single-track ou mono-trace, anglissisme ou néologisme, qu'importe, ce n'est pas la définition qui fait le chemin mais son tracé et à ce jeu-là, celui du Val San Charl est imbattable.
Ride Big Or Ride Narrow ? Assurément les deux sur un tel itinéraire et dans un tel environnement.
Comble de luxe, le sentier du Val S-Charl propose même des chicken-pass pour garder nos petits petons bien au sec.
La silhouette érodée du Piz Murtera annonce notre arrivée prochaine au col de Costainas.
Fin d'après-midi entre Basse-Engadine et Val Müstair.
Dernier effort avant de basculer sur le versant Sud du Pass da Costainas
Le début de la descente ressemble comme un frère-jumeau à la fin de l'ascension, périlleux exercice de slalom entre les vaches en plus.
Alp Champatsch marque un changement radical de topographie : les douces collines herbeuses cèdent leur place aux premières falaises entre lesquelles notre piste serpente pour trouver un itinéraire praticable.
Quelques passages techniques viennent nous rappeler que l'admiration béate du magnifique paysage n'est probablement pas le meilleur moyen de devenir un vieux VTTiste.
Le rythme de la descente s'accélère à mesure que la piste s'élargit et que la pente s'adoucit, nous promettant une arrivée tardive mais diurne.
Si, si, vous avez bien lu :o))
Direction Valchava/Santa Maria, option full gaz.
Etape 2 : Santa Maria-Livigno Val Müstair – Valle di Livigno ( 36 km – 1045 m D+)
Santa Maria – Val Vau – Val Mora – Passo Val Mora – Passo di Fraéle – Val Alpisella – Passo Val Alpisella – Lago di Livigno
Avec une météo radieuse, cette traversée vers l’Italie via son sublime itinéraire transfrontalier ne pouvait que se transformer en un incroyable fête des sens. Si l’ascension à travers les vastes forêts du Val Vau constitue avant-tout un exercice physique non négligeable, la traversée du vallon supérieur du Val Mora est un véritable enchantement pour les yeux. Les paysages y sont à couper le souffle, alors que la pente des chemins y est douce à souhait. La pratique du VTT y est magnifiée comme nulle part ailleurs. L’interminable descente vers les eaux bleutées du Lago San Giacomo di Fraèle, est juste une véritable « tuerie » tellement son single-track serpentant entre gorges et bouquets de conifères est phénoménal. Après ça, la terrible remontée vers le Passo Alpisella n’est finalement qu’anecdotique, tant les formidables images de la première partie de rando sont encore présentes à l’esprit du vttiste fatigué. Le final, la vertigineuse plongée vers le Lago di Livigno et l’arrivée dans la magnifique station transalpine du même nom, sont comme la cerise sur le délicieux gateau d’une journée extraordinaire, délectable à souhait.
Santa Maria Down Town, comme si vous y étiez.
L'indispensable échauffement avant une longue étape est une phase essentielle de la pratique du VTT. Quand elle peut se faire naturellement et sans efforts, c'est encore mieux.
Val Vau : un début d'ascension dans la fraîcheur des pins et des mélèzes.
La piste n'en finit pas de s'élever, mais les sourires persitent grâce à un environnement de plus en plus grandiose.
Derniers kilomètres du Val Vaud : un subtil cocktail de pierriers, de roches erratiques, d'eau glaciale et de confières de plus en plus épars.
Une couverture forestière qui se raréfie est un bien meilleur signe de notre gain d'altitude que n'importe quel altimètre.
La cascade de Praveder : dernier jalon naturel sur notre lente approche du Val Mora
Döss Radond : sublimissime porte d'entrée Est du Val Mora.
Petites frasques ludiques à la recherche d'un endroit confortable pour notre premier casse-dalle du jour.
Les vastes étendues de pâtures d'Alp Sprella : gage d'harmonie entre bovins tintinabulants, chevaux paissant librement et bikeuses curieuses.
Brève apparthée aquatique sur la longue piste menant vers Alp Mora.
L'interminable piste du Val Mora : un régal pour les yeux et un suave moment d'agrément pour les jambes.
A partir d'Alp Mora, la piste se transforme soudain en divin chemin.
Le rétrécissement de la vallée nous oblige à changer de rive pour continuer notre cavalcade descendante vers la frontière italienne.
Rive gauche ou rive droite, ce superbe sentier continue à faire des étincelles, surtout dans les yeux des bikers.
Miam, miam.
En s'enfonçant dans la gorge, le sentier nous donne le faux sentiment de prendre de l'altitude. Quoique que certaines de ses ondulations ne sont pas piquées des vers, nous roulons toujours en D-.
Le chemin du Passo Val Mora : un grand moment de pur bonheur vttesque. A faire absolument, au moins une fois dans sa vie.
La borne-frontière italo-suisse, ou le passage d'un col en descente, encore une spécialité locale.
Petite sieste réparatrice avant d'attaquer la vallée suivante.
Passo di Fraéle : ça ressemble à tout sauf à un col.
La piste du Passo Alpisella : 4ème col de la journée, mais seulement deuxième montée. Allez comprendre.
Après la terrible montée depuis les berge du Lago di San Giacomo di Fraele, l'entrée dans la Valle Alpisella proprement dite est un grand moment.
Quelques kilomètres d'une piste en faux plat et le Passo Alpisella marque la fin des hostilités du jour pour nos mollets fatigués.
Tentant, isn't it ?
A défaut d'être techniquement exigeante, la première partie de la descente vers Livigno est un véritable régal pour les yeux.
A la sortie du haut vallon, la piste plonge abruptement à travers les falaises boisées.
Le viaduc de Millau n'a qu'à bien se tenir.
Du turquoise à l'horizon ! A chaque détour de la piste, le Lago di Livigno attire l'oeil comme un aimant.
L'arrivée toute proche et la beauté des lieux galvanisent les retardataires.
Malgré tout, il reste fortement conseillé de garder suffisamment de concentration pour éviter le grand plongeon.
La silhouette caractéristique et l'antenne sommitale d'Il Moto indiquent notre arrivée imminente dans la Valle di Livigno.
Un dernier pont sur un bras du Lago di Livigno à franchir, un petit détour pour contourner le Monte Crapene et nous y serons.
Et maintenant, place au shopping, dans une des plus mercantiles stations transalpines. Grâce à son absence de TVA et à son niveau d'imposition quasi nulle, Livigno est, chaque week-end, le lieu de rendez-vous de nombreux italiens à la recherche de bonnes affaires à faire.
Etape 3 : Livigno-Susch Valle di Livigno – Basse Engadine (41 km – 930 m D+)
Livigno – Valle di Federia – Pass Chaschauna – Val Chaschauna – San Chanf – Zernez – Susch
Même en partant des hauteurs de Livigno, la terrible ascension des 2’694 mètres du Pass Chaschauna a tenu toutes ses angoissantes promesses. Une piste étroite et raide comme la justice de Berne, pavée de gravier fuyant et instable, capable de mettre à mal la motivation, la condition physique et la technique de n’importe quel VTTiste. Le retour vers la Suisse promettait d’être riche en sueur, il l’a aussi été par la très délicate désescalade du versant nord de ce terrible col, mise à mal par le ruissellement des nombreuses pluies de l’été 2007 et le passage du Nationalpark Bike-Marathon . Après une telle entrée en matière, la longue descente via les pistes forestières du Val Chaschauna s’est forcément apparentée à un doux répit, nous permettant de faire aisément augmenter notre moyenne horaire au profit d’un voyage de retour vers le Valais qui promettait d’être à nouveau long et pénible. C’était sans compter sur une erreur d’aiguillage à la sortie du Val Trupchun, qui nous a offert l’opportunité de découvrir les bourgades de San Chanf, Zuoz et Madulain, mais qui a transformé le retour en «descente vallonnée» vers Zernez et Susch, en éprouvant exercice pour nos jambes meurtries par trois jours d’efforts.
Clin d'oeil matinal à notre dévoué service d'assitance.
Valle di Federia : la petite troupe prête pour au départ pour un retour vers la Suisse.
Dès que les dernières bâtisses d'I Muri sont dépassées, l'itinéraire du Pass Chaschauna dévoile à nos yeux son terrible chapelet d'épingles.
Nous quittons rapidement le fond de la Valle di Federia pour nous élever sur son flanc gauche, direction la frontière suisse.
Si la piste est relativement large, sa pente est dantesque, conséquence probable d'un simple élargissement de l'ancien chemin pédestre.
Les techniques varient au gré des capicités de mollets de chacun, mais l'effort reste intense pour tous.
Le fond de la Valle de Federia, baromètre de notre gain d'altitude, s'enfonce lentement au rythme de notre difficile ascension.
A partir du Rifugio Cassana, la piste redevient un chemin, ne perdant au passage rien de ses copieux pourcentages.
L'austère bâtiment du Rifugio Cassana : vestige de la dernière guerre ou douillet foyer d'accueil pour randonneurs ? Nous n'aurons pas l'occasion de le vérifier. L'approche du col redonne des jambes à toute notre petite équipe.
Le Pass Chaschauna aussi appelé Passo Cassana, et ses 2'694 mètres d'altitude. Dernier col et point culminant de notre escapade de trois jours autour du Parc National Suisse.
Le passage du col réjouit visiblement les troupes, d'autant qu'il se fait on the bike, contrairement à une bonne partie de son ascension.
Battu par les vents, l'endroit est peu propice à une pause pic nique.
Arrivederci Italia, bainvegni en Svizra.
Val Chaschauna Highway ? Mmmmhh, pas sûr ...
Rapidement, le sentier sommital devient très pentu, mais gérable grace à son parfait état.
Chacun son style, chacun ses compétences : fluide et appliqué, pour Nancy.
Tranquille et relâché, pour votre serviteur.
Après la terrible ascension de son versant sud, le Pass Chaschauna nous dévoile les merveilles de son versant nord, dont ce single-track n'est pas la moindre.
Paradoxalement, le tronçon inférieur du sentier est beaucoup plus délicat à gérer que sa partie supérieure. La faute aux nombreuses pluies de l'été 2007 qui y l'ont localement transformé en véritable lit de torrent.
Dès que le fond du Val Chaschauna est atteint, le périlleux exercice de la descente se transforme immédiatement en balade d'agrément pour randonneurs du dimanche. Pas désagréable pour une fin de périple.
Alp Chaschauna : parfait pour un petit arrêt casse croûte.
Les vallons et vallées grisonnes se suivent et se ressemblent : paisibles, silencieuses, bovines et superbes.
Retour en piste pour une seconde partie de descente, full gaz, direction S-Chanf et la Basse-Engadine.
Mulins : bref regard en arrière vers celui qui a défini notre itinéraire par ses formes et son étendue, le Parc National Suisse.
S-chanf, Zernez, Susch : un faux retour descendant vers un lointain point de rendez-vous en vue de notre retour en Valais.
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