G, comme gris, pour la météo, 3xC, comme cales, couteaux et conversions, pour les conditions d’ascension , un quatrième C, comme cartonné, pour l’état général de la neige rencontrée à la descente, un grand V, comme « velue », pour l’aérienne et avalancheuse traversée finale vers les Marécottes, et un superbe A+ pour la très pédagogique initiation à la recherche-avalanche délivrée de main de maître par Sieur Mathieu, à proximité de l’alpage d’Emaney.
H+24 quelque part dans la vallée du Trient.
Une fois n'est pas coutume, aujourd'hui le beau soleil n'est pas dans le ciel.
Le chemin menant à la Léchère, une entrée en matière en pente douce.
Même avec un hiver neigeux comme cette année, le début du chemin de l'alpage de Fenestral reste un mets bien sec et rugueux à avaler.
Droit devant nous, le col de Fenestral semble miraculeusement épargné par le brouillard.
Si la météo est incertaine, la température est particulièrement douce.
Image rare, presque collector, Mathieu utilisant ses cales dans une montée.
Une ascension pure CCC : cales, couteaux & conversions...
.. et une trace bien mise à mal par le fort réchauffement de la veille, quelques petites coulées et les nombreuses traces de descente.
Les derniers hectomètres sous le col : plutôt que de multiplier les conversions sur une pente de plus en plus gelée, nous optons pour un final skis sur l'épaule.
Petit service de déglaçage avant d'attaquer la descente vers le vallon d'Emaney.
Nous choisissons de contouner la Dent d'Emaney par la gauche et de plonger vers les lacs de Blantsin.
Les conditions de neige y sont difficiles et la visibilité localement médiocre...
....mais pas au point de nous priver de quelques hectomètres de plaisir tout de même.
Petite pause à la verticale de l'alpage d'Emaney. Et le terme vertical n'est pas, ici, choisi par hasard.
La plongée finale vers le cirque naturel d'Emaney à travers aulnes et vernes dénudées.
Purée, Christian a disparu !!! (Tout à fait crédible à condition de m'expliquer qui est en train de prendre les photos...)
(pas grave ... On va faire comme si c'était vrai.) Nez sur l'Arva, pelle et sonde à la main, chaque seconde compte désormais.
4.50...3.80...2.30...1.20 m, l'Arva a fait son job. Reste maintenant à affiner la recherche à la sonde... selon la méthode dite "de l'escargot".
... et surtout à creuser.
3min35 pour retrouver Christian. A m... c'est le sac de Mathieu. Record personnel quand même. (pas difficile à établir c'était une première)
Au moment de remballer le matériel et de quitter l'alpage, le temps s'éclaircit enfin sur le vallon d'Emaney.
Le début de la descente le long du Triège : symphonie de coups de carres pour un versant mal dégelé.
A mi-symphonie, un petit mouvement "allegro/desordonato" pour traverser une (récente ??) avalanche de boules bien gelées.
Deuxième (récente ??) avalanche, version full gaz, cette fois.
C'est marrant comme quelques mètres de neige plus haut, une route réputée aérienne peut franchement devenir vertigineuse à emprunter.
Le dernier couloir avalancheux de la journée : bonne carres, jambes sûres et cerveau déconnecté sont ici des éléments indispensables.
L'arrivée à la crête de Temelet et à sa forêt protectrice : léger soulagement général (quand même).