Et si la neige ne revenait pas ?
Après 42 jours d’une pénurie nivale incroyable, ce titre, à peine revisité, d’un des plus célèbre roman de C.F. Ramuz, commence sournoisement à s’insinuer dans la tête du motivé randonneur hivernal que je croyais être. Les redoutables tempêtes nord-américaines, soi-disant promises à l’Europe dans les semaines qui suivent leur descente sur la côte Est des Etats-Unis, succèdent aux changements de lune, censés renverser la tendance météo générale, et toujours pas la moindre perturbation neigeuse à se mettre sous des carres de plus en plus émoussées par la croûte verglacée du maigre manteau neigeux recouvrant encore nos Alpes.
Mais, si la neige manque, il est une autre denrée, très appréciable en hiver, dont les Alpes et le Valais regorgent, particulièrement cette année. Je veux parler du soleil. Du coup, plutôt que de nous lamenter sur ce déficit d’hiver que nous vivons, nous persévérons dans nos vendredis sur les skis, à nous imprégner de lumière et de paysages alpins, à humer l’air cristallin de nos montagnes, à transpirer agréablement au rythme lent et régulier des « TLT » qui couinent et à … profiter des pistes damées et tapissées de neige plus ou moins naturelle, pour regagner notre point de départ dans des conditions acceptables. Les petits domaines skiables sont souvent bien adaptés à ce genre de « mix », ski de rando/ski de piste, grâce à leur emprise relativement restreinte et à leur proximité avec des zones souvent bien préservées. Après Nax, Bruson, Ovronnaz, nous avons opté, pour ce premier week-end de février, pour Le Tour/Col de Balme, au-dessus de Vallorcine, sur la frontière franco-suisse.