Après l’invasion « beaufistique » occasionnée par le passage du « Tour » dans la région il y a une semaine, nous avons à nouveau dû cohabiter avec une course de vélos, plus régionale celle-là, Martigny-Mauvoisin, sur la première partie de notre sortie dominicale. Itinéraire connu et reconnu, le tour du barrage de Mauvoisin, via la cabane de Chanrion, nous avait un peu boudé (à moins que ça ne soit l’inverse) depuis quelques années. Rando toujours sympa, mais peut-être trop près de nos bases pour parvenir à nous inciter à l’entreprendre chaque saison, elle est également la seule à m’avoir laissé en rade, avec un vélo cassé, en octobre 2001.
8 ans plus tard, l’itinéraire est toujours aussi intéressant, moitié pistes, moitié singles, certains tronçons toujours aussi exigeants, le Lancet, la Barme ou l’escalade vers Tsofeiret, mais surtout, les paysages toujours aussi grandioses. Quel bonheur de rouler entre le turquoise des eaux du lac d’accumulation et le blanc des neiges éternelles du massif des Combins, de transiter à travers les verts et gras pâturages de Lia ou de Charmotane, de boire un coup au soleil sur la terrasse de la cabane Chanrion, ou encore, de crapahuter, pulses dans le rouge, tantôt en selle, tantôt à côté du bike, à travers les nombreux cailloux et autres délices piégeux des chemins supérieurs de la rive droite du barrage.
Faut vraiment qu’on pense à revenir ici plus souvent ! Et c’est aussi valable pour toi, Paul. ;o)
Kilomètre 13 : l'arrivée du Tour ? Non, pas chaque week-end, faut pas déconner, juste la course de côte Martigny-Mauvoisin. L'occasion de faire un sort au premier sandwich et de tailler le bout de gras avec Mao et sa chienne Lola.
Dès le mur du barrage quitté, l'ambiance redevient plus calme... en tout cas pour ce qui concerne la foule, parce que côté pourcentages, ce serait plutôt le contraire.
L'alpage de Lia ou l'histoire du dernier coup de pédale avant l'extrémité orientale du lac, 5 km plus loin.
Le vingt-huit, ou l'histoire du premier coup de pédale après la plus belle transition descendante que le Haut Val de Bagnes puisse offrir aux VTTistes.
Les lacets du Lancet, ou quand pourcentages et chaleur se liguent pour faire encore chuter une moyenne déjà digne d'un Contador(mir debout) roulant à l'eau claire.
Autres lacets, ceux de la Barme. C'est à ce moment précis qu'on commence à se dire que le Lancet c'était juste une mise en bouche.
C'est raide, c'est hard et c'est de plus en plus chaud, mais on va quand même pas faire la gueule. De toute façon le phénoménal paysage environnant parviendrait même à dérider un "routeux" dépressif.
Quelques étangs délicieux et un replat quasi descendant. A chaque raidard succède un doux et appréciable répit. A croire cet itinéraire n'a été tracé rien que pour moi.
La silhouette familière de la "cantine à Calpini" ou le début de la célèbre et terrible montée finale vers la cabane de Chanrion. Rien que de l'écrire, ça me fait encore mal aux jambes.
Petit détour pour un petit coca ? On va se gêner, tiens !
C'est toujours au moment de repartir qu'on réalise comme elle était sympa cette brève halte dans la douceur des 2'462 mètres d'altitude de la terrasse de la cabane de Chanrion.
Des jambes de plus en plus rétives, mais un panorama sur le massif des Combins revigorant en diable.
Le Tsé des Violettes ou l'arrivée sur le premier single de la journée. Tout ici concourt désormais à notre bonheur.
La passerelle sur le torrent du Brenay : le débit est impressionnant, le bruit assourdissant et le petit ouvrage de bois, juste une bénédicition.
Le plus beau dimanche de l'été 09 ? Pour l'instant, oui, mais la saison n'est pas finie, loin de là.
Et qui dit été, dit souvent aussi portage. L'un ne va jamais vraiment sans l'autre pour tout VTTiste inspiré et un peu ambitieux.
La rive droite de la profonde combe du Brenay : juste rouler, apprécier et sourire...
... Ah, oui ! Il faut aussi localement pousser ou mieux encore, porter.
Purée, peuvent pas enlever ces chaînes pour touristes hollandais, ça me stresse.
Les premiers pas de l'ascension vers le col de Tsofeiret : le pont du Lancet s'est enfoncé ou je suis devenu presbyte depuis tout à l'heure.
L'arête herbeuse de la délivrance. Ouais, mais pour le moment c'est encore pulses dans le rouge, jambes hésitantes et bouche ouverte à la recherche de quelques molécules d'oxygène supplémentaires.
Le plus beau moment de la rando : le passage de son point culminant et la plongée vers les eaux émeraudes du petit lac de Tsofeiret.
Le chemin est divin, la température optimale et le profil désormais descendant. Que demander de plus ? Des randonneurs conviviaux ! Eh bien vous me croirez si vous voulez, mais on en a rencontré tout plein. Une fois n'est pas coutume.
J'avais oublié à quel point cet endroit et ce chemin sont superbes. Faut vraiment revenir ici plus souvent.
Le vert et le biker, ou l'ivresse d'un conte d'été, sans boisson(s) alcoolisée(s).
Quand le tapis floral se met au diapason d'un ciel enfin estival.
Il faut garder les yeux ouverts, mais le chemin de la rive droite est vachement plus roulable que dans mes souvenirs.
On peut même localement y lacher les freins.
Pour admirer le paysage, par contre, mieux vaut se rabattre sur les photos, parce cet étroit ruban terreux exige une concentration de tous les instants.
Portage descendant pour traverser une nième zone de cailloux. En fait, ce chemin est très "On/Off". Ou ça roule, ou ça ne roule pas. Il y a peu de place pour l'hésitation.
Mais chaque tronçon jugé roulable est l'occasion de remonter en selle.
Le dernier portage de la journée. Si j'avais encore un peu d'eau dans mon Camel, je crois que je boirais un coup à sa santé.
Tout, désormais, n'est plus que calme, douceur et volupté d'une fin d'itinéraire suavement descendante.
Il ne reste plus qu'à se laisser doucement couler en direction du mur du barrage.
En restant toutefois suffisamment attentif pour gérer les derniers pièges d'un tracé qui n'oublie jamais d'être joueur.
Du soleil, un sentier, un vélo : il en faut peu pour nous réjouir.
Avec un peu plus d'élan, on arriverait presqu'à changer de rive sans toucher l'eau.
Le cairn marquant la fin du single. On en arriverait presqu'à regretter notre retour sur piste.
Pourtant l'environnement reste somptueux et le rythme de descente enfin plus rapide.
Au pays des cascades, les petits ponts de bois sont rois.
L'habituel pensum du retour vers le mur de retenue : une simple formalité grâce au bike.
Tcho frangin ! Pour le Titus, je te redis, mais pour le moment, ce bike, je l'aime trop.