La « Durand » est devenue célèbre pour beaucoup de raisons. Parce que son itinéraire est chargé d’histoires de contrebandiers, de soldats et de pèlerins. Parce que son tracé est transfrontalier et qu’elle offre l’opportunité de terminer sa journée devant un plat de polenta valdotaine. Parce que son col donne accès à tout un chapelet de « sentieris » valdotains plein de caractère et d’authenticité. Mais aussi, parce que ses chemins ascendants sont finalement très « bikables » à partir de Plan Petit Giétro.
Et c’est cette dernière option que nous avons voulu privilégier, parce que notre dernière tentative de les remonter, nous était un peu restée en travers de la gorge, en octobre dernier, nous forçant à patauger dans la neige sans pouvoir rouler, puis carrément, abandonner, roues bloquées par la glace. Alors, nous avons décidé de remettre l’ouvrage sur le métier en le couplant avec le toujours exigeant tour du barrage de Mauvoisin, sur l’autre versant de ce fond de vallée très préservé. Une longue et belle journée en selle, par monts et par vaux, mais surtout par chemins multiples et variés.
Pourquoi ne rouler qu’un seul côté de la vallée, quand les deux versants proposent des chemins aussi intéressants ?
Les retrouvailles sont souvent propices aux papotages. Ce petit matin frisquet ne déroge pas à la règle.
Petite fraîcheur d'automne avant l'heure ?
L'habituelle transition descendante en direction du vingt-huit encore une fois avalée sans virages ratés. Toutes les vaches de Charmotane ne peuvent pas en dire autant.
Côte du Lancet, version assistés, un cru qui descend, ou plutôt monte, tout seul.
Pareil pour le raidard qui mène à Grand Charmotane, avalé sans sourciller.
Pour la suite de l'ascension, c'est la monture choisie qui dicte la technique adoptée.
Mais poussage ou portage, à chaque fois que le profil du chemin en offre l'opportunité, c'est la selle qui reprend ses droits.
Alex, la machine, ne craint jamais de se frotter aux « assistés ». Surtout pas quand ça devient technique.
Plan Petit Gietro, à partir de là, on ne devrait plus user la semelle de nos chaussures...
... même s'il faut, localement, pas mal « pulser » pour ce faire.
Des perspectives qui s'annoncent sous de meilleurs auspices qu'en octobre dernier ?
Carrément ! Au point de préférer, au chemin creusé, le pré accueillant.
Parce que je Levo bien !
Quand le chemin quitte enfin le flanc pour le fond (du vallon), c'est que les pédales ont fini de taper.
Et quand le vert cède sa place au gris, c'est que les 2'700 mètres sont atteints.
Alex, ou l'art du sourire caché.
Dans la dernière bugne avant l'Italie, toute l'ivresse du biker solitaire (ou en retard).
Pas de traversée transfrontalière à notre menu, mais la vision de (presque) tout ce qui nous attend. D'abord sous nos roues, puis en face, sur l'autre versant.
Le fameux pan ardoisé, si difficile à vaincre à la montée, dans le sens descendant, devient une simple formalité.
Toutes les sinuosités n'ont pas la même déclivité.
Alex, toujours concentré et souvent (bien) inspiré dans le choix de ses lignes.
Grand Charmotane, sans avoir à suer, c'est sympa aussi à rouler.
Si le décor ne change pas, le rajout de dénivelé commence à compter.
Le Brenay commence par un pré ...
... avant de se transformer en infâme pierrier. Enfin, infâme, ça dépend pour qui.
Avec ou sans assistance, Tsofeiret se fait toujours mériter.
Surtout dans son ultime montée, où l'assistance tourne au handicap.
Tsofeiret toujours pas asséché, signe d'un été toujours pas (très) réchauffé ?
Les derniers kilomètres de sentiers d'un futur retraité ?
Le chemin du retour (vers Mauvoisin) toujours aussi retors ?
Pas vraiment. Une fois qu'on revoit du bleu sous ses pieds, on n'y fait plus que d'y rouler.
Même s'il faut localement un peu slalomer.
La machine à rouler finit aussi parfois, par tomber. Malheureusement, sans photographe pour l'illustrer.
Certains appelle ça un conte de fée.
D'autres une grosse journée et pratiquement 2'000 mètres de dénivelé.