Pour beaucoup de cyclotouristes romands, le tour du lac rime généralement avec baies, jet d’eau, villas cossues, beaux rivages, petites criques, points de vue, route des vins, campagne vaudoise et vignoble en terrasse, mais aussi, inévitablement, avec goudron, trafic, essence et effervescence. Or, il existe un autre tour du lac qui exalte les 4’000 et leurs neiges éternelles, les pistes de terre désertes, les singles courant à travers pâtures célestes, le calme, le silence, les éparpillements de petits lacs turquoises, les parterres de fleurs de montagne, l’odeur de terre et l’air vivifiant d’altitude.
Léman VS Mauvoisin.
Bitume et kilométrage VS sentiers et dénivelé.
Gros braquets et profilage VS agilité et impulsions.
Regard fixe et nez dans le guidon VS tête qui tourne et yeux qui pétillent.
Gaz d’échappement VS air pur des montagnes.
Chacun sa route.
Chacun son chemin.
Chacun son rêve.
Chacun son destin.
Notre rendez-vous avec le brouillard matinal tombe à l'eau (c'est le cas de le dire). Le radieux soleil de juillet évapore les dernières nappes pendant que nous alternons galeries sombres et galeries humides.
Une piste dévastée par les récents orages et leurs débordements nous hisse rapidement au-dessus de l'habituel gris-bleu limoneux du Mauvoisin.
Grâce à un itinéraire qui virevolte de ravines en fracas tumultueux nous filons à vive allure vers le vingt-huit.
Fenêtre rocheuse sur un trio de dents serrées.
Grâce aux talents floraux du photographe, mêmes les derniers ont droit à leur bouquet.
L'échappée belle ? Echappée, je ne sais pas, mais, belle, ça oui, belle à pleurer.
L'insignifiance du biker solitaire au royaume de la montagne.
Rouler à trois de front : un plaisir qui touche à son terme avec l'iminence du premier single du jour.
Le versant sud du Haut Val de Bagnes : yeux équarquillés pour un panorama hallucinant.
On devrait toujours se méfier d'un sentier qui ouvre "appétissimo".
Le deuxième mouvement de ce concerto pour un singletrack sonne rapidement beaucoup plus rocailleux.
La petite passerelle sur la Dyure du Brenay a eu la bonne idée de ne pas suivre l'exemple des ses grandes soeurs de Madzeria. Nous pourrons donc garder les pieds secs.
Nouveau premier-plan floral (devinez qui tient le TZ10) pour une ascension quasi religieuse, ou en tout cas célébrée dans un silence de cathédrale.
Et à l'arrivée, le même sourire qu'à la sortie de la messe du dimanche matin.
L'aire de repos du col de Tsofeiret : une halte aussi indispensable qu'appréciable.
Les eaux vert-turquoise du lac de Tsofeiret : fidèles au rendez-vous de juillet et toujours aussi exaltantes.
Marécage alpin pour une brochette de trajectoires divergentes.
L'appel du vert ... (et pas du verre. Ne me faites pas écrire ce que je n'ai pas écrit.)
Un sentier, ou plutôt un torrent semi-asséché, pavé de bonnes et de moins bonnes intentions.
Horizon pour deux bikers réunis par une attitude.
Yes, He Can !
Après quelques secteurs particulièrement cassants, l'étroit ruban se fait de plus en plus terreux, permettant à tout le monde de remonter en selle de concert.
Quelques cassures bien marqués nous font plonger vers les vastes pâturages de Pierracarro...
... et leurs douces déclivités parcourues par un single de plus en plus conciliant.
Back To The Track.
Attrape-moi si tu peux !
Une ultime cerise pour sherpa sur un gâteau déjà bien portant dans sa première partie.
Tunnel sombre et incertain ou sentier en balcon très rafraichissant ?