Un fort danger d’avalanche au-dessus des 2’200 mètres d’altitude ( particulièrement en Valais au sud du Rhône.) associé à une météo promise au gris, gris sombre et neige pour une bonne partie de l’Europe, gris clair et encore momentanément sec pour le Valais, les arguments propices à une rando à peaux étaient minces, mais pas inexistants : une éclaircie de foehn, un tracé forestier ou proche d’un domaine skiable et une irrépressible envie d’aller s’ébrouer dans le froid et la neige. Une bonne volonté finalement peu partagée, si j’en crois les rares randonneurs présents au rendez-vous de Nax, englué dans la purée de poix d’un stratus multicouche, sur le coup des 9H00.
Quel dommage !
L’ascension vers le Mont-Noble, à travers la vaste forêt des Grand Pras puis sur le panoramique épaulement des Plannards, est toujours aussi superbe, surtout au moment d’émerger de la couche de brouillard en s’apercevant que notre allié météo habituel, le foehn, est une fois encore fidèle au rendez-vous.
Un départ de rando comme je les aime : verglacé, broussailleux, casse-pattes et englué de brouillard.
Après quelques hectomètres de pistes balisées, retour sur les chemins forestiers. Direction le Chiesso, les Planards et le Col de Cou. Des noms et des sentiers mythiques pour les amateurs de bike et de "brazilian".
Qui dit forestier, dit aussi surprises arborées.
Yes ! Même si le ciel ne respire pas le bleu intense, ce brouillard collant et inhabituel n'était finalement qu'un stratus dont nous émergeons avec bonheur.
Comble de savoir-vivre, au moment de nous extraire de la forêt, Monsieur le foehn décide d'ouvrir une fenêtre dont il a le secret pour nous accueillir avec le soleil.
Fenêtre de foehn est peut-être en grand mot, vue ses dimensions et le mauvais temps débordant déjà depuis le sud, on devrait plutôt parler de simple lucarne.
Qu'importe ! Le moment est lumineux et l'épaulement des Plannards toujours aussi superbe et panoramique.
Et en plus notre spot estival de prédilection, le col de Cou, est maintenant en vue.
Les skis commencent à peser une tonne, le foehn devient de plus en plus tempétueux, mais, heureusement, le sommet se rapproche à grands pas.
Pendant que sur l'autre rive de l'océan, les Alpes Bernoises profitent au mieux de l'éclaircie...
... des bourrasques de foehn nous accueillent sur le Mont-Noble pour le "dépeautage".
La tempête annoncée sévit déjà sur le vallon de Réchy et les 4'000 anniviards.
Je ne me souviens pas d'avoir été aussi pressé de retourner sous le brouillard.
Tout de même pas au point de négliger quelques pentes de poudreuses repérées lors de la montée.
Comme toujours ici, la faible déclivité et la copieuse épaisseur de neige fraîche ne sont pas de meilleures alliées...
... mais chaque cassure de pente est néanmoins mise à profit pour retrouver quelques sensations dans la profonde.
Jusqu'au retour en forêt qui calme immédiatement nos ardeurs et notre rythme de descente.
Face à un stratus qui remonte pourtant vers nous à vitesse grand V.