Changement de versant – et de pays – pour une inédite journée de reconnaissance à la recherche de « l’ultimo sentiero ». L’idée de rajouter quelques « singles » à notre incontournable Fenêtre de Durand nous trottait dans la tête depuis quelques saisons déjà. Comme il n’est pas forcément raisonnable d’embrayer l’exploration d’une zone inconnue après une grosse journée de bike et plusieurs invités « au cul », nous avons décidé de profiter de ce printemps après l’heure pour aller voir à quoi pouvaient bien ressembler « en vrai » plusieurs lignes traitillées tracées en zig-zag sur la carte du Val d’Aoste.
Direction Etroubles, le point d’arrivée de la « Durand » avec comme premier objectif de la journée, l’ascension du versant sud du Mont Champ Rion et comme conséquence, printemps retrouvé oblige, la première grosse sudation de la saison. Au rendez-vous de Champillon, le point culminant du jour, deux surprises. La première, prévisible mais néanmoins contrariante : les versants adret sont encore intégralement recouverts de neige dès 2’200 mètres d’altitude. Et la seconde, espérée et donc, forcément gratifiante : les fins de nos prochaines « Durand » seront dorénavant aussi sinueuses que joueuses.
Nuit d'orage et fonte des neiges : un rendez-vous aussi matinal que bruyant avec les seuils du torrent de Menovy..
Les divines surprise du matin : un soleil déjà bien présent et un onctueux single à flanc. Direction Daillon, Aillan, Coudrey, Cerise puis Châtellair, que des noms de villages bien de chez nous.
Un long ruban de bitume mais une quasi absence de véhicules à moteur.
L'interminable ascension vers Champillon, avec ses incessants changements de déclvités, est un bon test "à jambes" pour un début de saison.
Golfe 18 trous ou pâturage cinq étoiles pour bétail VIP : nos cousins valdotains ne cesseront jamais de me surprendre.
Un petit paradis face au grand, encore très enneigé pour la saison.
Superbe tapis de violettes mais une Durand encore intégralement encapuchonnée dans son manteau d'hiver.
Ciel de printemps et pâturage d'altitude : le cadre idéal pour une pause "panino" bien méritée.
On aurait encore bien profité un peu du soleil et de la vue, mais une "petite" mission de reconnaissance nous attend.
Vieilles pierres et terrain connu : le bisse de l'Arp du Praz.
Un bisse qui prend localement des airs de lac de montagne, en raison de la fonte des neiges.
Quelques jeunes mélèzes meurtris par le rude hiver ...
... et d'autres, plus âgés et plus taquins, égayent notre douce transition bercée de glouglous.
Notre rencontre avec le premier traitillé inconnu nous laisse un sentiment mitigé.
Bikers de peu de foi, contentez-vous d'éviter les planches manquantes ...
... et laissez les charmes cachés de cet inédit "sentiero" faire le reste.
Et de fait, au fur et à mesure que les balisages de chiffres et d'or défilent, les bananes s'allongent.
Après quelques hectomètres incertains, le chemin se fait soudain plus divin...
... voire carrément taquin.
A grand renfort de jeunes mélèzes facétieux...
... de tranchantes ardoises guide-eau...
... et de pavés aussi glissants qu'ancestraux...
... il nous charme lentement mais sûrement.
La forêt des géants sans branches...
... ou l'heure du rendez-vous avec le lacet valdotain : imprévisible, étonnant d'inutilité, mais tellement joueur qu'on ne peut s'empêcher d'enquiller une folle farandole suave et fluide.
L'arrivée à l'étage des prés : quand la volupté est au contour, le chemin est forcément toujours trop court.
Incroyable, comme certains mots sons lisibles dans toutes les langues.
Pasta, vino rosso e gelate : après le plaisir des sens, il était temps de penser à celui de l'estomac.Salute a tutti !