L’effondrement tant espérée du plus opiniâtre anticyclone hivernal qui ait sévi sur l’Europe Centrale depuis plus de vingt ans n’a pas eu les mêmes répercussions selon qu’on se trouve sur le versant nord ou le versant sud de la chaine des Alpes Valaisannes. Quelques misérables centimètres (et je suis optimiste en employant le pluriel) de nouvelle neige sur un Bas-Valais indéniablement maudit, contre un sympathique replâtrage en fraîche du côté du Val d’Aoste. Au rayon météo 2011, le Vieux-Pays est décidément le parent pauvre de cet hiver déjà singulièrement déficitaire en précipitations. Du coup, grâce aux tuyaux de notre guide préféré, nous avons opté pour une retraversée des Alpes avec la ferme intention de pouvoir tracer de la « peuf » sur leur versant Sud.
2547 / 871 / 20, de ces 3 données chiffrées, altitude du sommet, dénivelé positif, épaisseur de fraîche, seule la dernière avait une réelle importance à nos yeux par rapport à la saison que nous sommes en train de vivre. Et nous n’avons pas été déçus. En effet, quel bonheur de retrouver à quelques encablures de chez nous, l’hiver, le vrai, celui qui rime avec soleil, neige poudreuse, température glaciale et vent mordant. Quelques dizaines de kilomètres à peine, pour carrément changer de saison, décidément, les caprices de cet hiver 2011 sont aussi déconcertants que ses bons plans sont rares, et par conséquent, vraiment gratifiants.
On ne le sait pas encore, mais les tronçons ensoleillés seront tellement rares qu'on aurait mieux dû profiter de cette mise en jambes "tiède et en pente douce.
Une forêt de mélèzes, une trace bien marquée et déjà 15 centimètres de neige fraîche. Bonne pioche, on aurait peut-être aussi dû jouer au loto ce week-end.
Petit crochet vers les ancestrales bâtisses de pierres de l'Arp du Bois avant de définitivement plonger dans l'ombre de la cresta di Corléans.
Ouaip, je sais, ça fait drôle de voir autant de neige d'un seul coup.
Et en plus d'être copieusement à l'ombre, la trace de montée est de plus en plus ventilée par un Sud glacial et forcissant.
Appréciable émersion au soleil pour les derniers hectomètres de l'ascension.
Col ou Fenêtre de Serena, 2'547 mètres d'altitude, mais surtout d'appréciables perspectives d'ivresse pour la descente.
Et de fait, dès les premières pentes, la poudreuse promise est au rendez-vous.
Penser à rester au soleil, garder un peu de vitesse pour retraverser les faux plats...
... et puis juste apprécier la délicieuse poudreuse qui recouvre l'épaisse couche de fond bien dure.
Chaque combe fait l'objet d'une dégustation en bon et due forme.
Dire que la poudreuse nous a manqué serait un euphémisme.
Même si la couche de fraîche n'est pas aussi impressionante que lors de notre escapade valdotaine de janvier dernier, on aurait tort de se priver.
Un plaisir si évident qu'il se passe de commentaires.
Neige un peu soufflée sur les crêtes, et conséquence logique, épaisse couche de fraîche dans les combes environnantes.
Soleil, ciel bleu et neige poudreuse. C'était quand la dernière fois ?
Et une option "full-gaz" qu'on avait un peu oubliée, sur les neiges verglacées qu'on fréquente depuis un bon mois.
L'épaisseur de la neige fraîche ne diminue pas avec notre arrivée au niveau de la forêt, bien au contraire.
Encore une clairère...
encore une combe...
... et de la poudreuse en veux-tu en voilà, jusqu'au fond du torrent des Bosses, à 1'600 mètres d'altitude. Incroyable... mais vrai.