Tout comme le chat échaudé craint l’eau froide, le biker aux pieds congelés évite de refréquenter le névé glacé.
Notre ambitieuse sortie de dimanche dernier nous ayant fait toucher des doigts (de pied) la limite à ne pas franchir pour les garder au chaud et au sec, nous avions choisi de limiter le point culminant de cette inédite escapade « mercurienne » aux fatidiques 2’000 mètres d’altitude. Y compris, ou surtout, en adret, puisque c’est le versant que nous avons définitivement élu jusqu’à la fin de la saison.
Si le Vieux-Pays ne manque pas de coteaux bien exposés situés sous la barre des 2 kilomètres sur mer, il en est un qui regorge de chemins tous plus ludiques les uns que les autres et qui dispose d’une rampe de lancement sous la forme d’un sympathique petit téléphérique dans lequel les bikers sont toujours les bienvenus.
Sans surprise, nous voilà donc « Back To Jeizinen » pour un insolite « Allerheiligen in Dorben ».
Vivre la vie pour mieux fêter les morts !
La météo est radieuse et le cadre splendide. Que cette Toussaint s'annonce belle !
Et pour ne rien gâcher, notre itinéraire commence directement par un chemin.
Un chemin panoramique, plus ou moins horizontal et très joueur.
Les mercredis en selle, surtout ceux de novembre, sont généralement rares. Alors autant en apprécier ce premier à sa juste valeur.
L'échauffement en jouant...
... nous permet d'arriver à Brentschen Downtown à l'heure des croissants.
Visiblement, nous ne sommes pas les seuls à apprécier ce superbe été indien persistant.
La traversée vers Guttet, toujours en selle à condition se savoir faire du "Ludo" pour en gérer ses premières épingles montantes.
Et un petit pierrier, un ! Pour bien se remettre les yeux en face des trous.
Et aussi, un petit portage, pour bien prendre conscience que la journée ne sera pas que douce et plate.
Et de fait, à l'heure de l'apéro, notre itinéraire finit (enfin) par monter. En l'ocurence, vers le hameau de Tschärmilonga...
... où l'or des mélèzes nous accueille pour le casse-dalle de mi-journée.
Le slogan le dit "Mars et ça repart", mais, pour Novembre ça marche aussi.
Malgré la douceur de l'air, pas de sieste avec vue. Retour en selle avec le sandwich en phase de pré-digestion.
Pas de plongée vers Albinen non plus, mais une rallonge montante jusqu'au au hameau de Torrentalp.
Point culminant (enfin) atteint, il ne reste plus qu'à plonger.
Ce qui semble ravir l'ami JP et son Orange destrier.
L'or n'est pas toujours en barres. En aiguilles aussi, il est du plus bel effet.
Le toboggan de Dorben, un must en la matière.
Virages, contre-virages, bords relevés et tapis amortissant, tout y est fait pour vous inciter à lâcher les leviers.
A ce rythme effréné, (Ober)Dorben remonte très rapidement à notre rencontre.
Bref arrêt sourire et yeux qui brillent, et puis, rebelote, le secteur 2 est déjà sous le crampon.
Beaucoup plus "roots" et moins fréquenté par les bikes, il n'en a pas pour autant moins de charme.
Il est juste différent. Plus lent, plus furtif mais toujours aussi tournant.
... mais ça finit quasiment toujours par passer (sur le vélo).
Si les fausses pistes y sont plutôt nombreuses, pâture à moutons oblige ...
... le tracé original finit toujours par vous proposer un nième lacet à enrouler ...
... ou à couper, quand son voisin est vraiment trop "voisin".
En quelques arabesques plus ou moins stylées, (Under)Dorben n'est plus une simple appellation sur le SwissMap, mais un petit rassemblement de madriers plus ou moins organisés.
Centre-ville contourné par sa rocade ouest, nous continuons à plonger.
Direction l'ombre humide des gorges de la Dala, moyen de transport, une machine à coudre comme on n'en fait plus.
Et quand on touche enfin le fond, y a plus qu'à remonter (vers Inden).
Autre rocade inédite et bienvenue, celle qui nous emmène vers Varen sans user le bitume de la cantonale de Loèche-les-Bains.
Toute journée festive finit forcément par un dessert. Le nôtre a pour nom Rotafen-Getwing, un monument de crème et de douceur...
... délicieusement épicé d'un zeste de caillasse et d'une pincée de pavés.
A déguster avec relâchement mais concentration ...
... pour en savourer tout le fumet et tout le croquant.
Il est d'usage de dire que l'on mange d'abord avec les yeux. De là à penser que c'est aussi applicable au bike, il n'y a qu'un pas, ou plutôt, un coup d'oeil.
Le rouge ardent des arbre à perruques est déjà en phase de brunissement, mais notre été indien tient toujours la dragée haute aux perturbations automnales.
Perturbations qui seraient pourtant nécessaires, tant ce fond de coteau est desséché. Alors, prions tous les Saints pour que Mr Hiver soit (enfin) généreux en précipitations.