Que peut on bien faire sur les rives abruptes du Lago di Garda quand on en a un peu marre de la caillasse et de son « marteau-piquage » incessant ? Eh bien, il suffit de demander aux locaux où ils vont « rider » quand ils ont fini de servir, nourrir, désaltérer et tor…, pardon loger, les touristes « envahisseurs » venus du nord. Direction le « monument » Tremlazo, version « due » , pour aller explorer son côté sombre, le versant tournant le dos aux rives du « Lago » et découvrir l’itinéraire décrit comme le plus « flowy » de toute la région, «Attack Singletrail ».
Et pour le coup, nous n’avons croisé ni allemands, ni autochtones, absolument personne, tout au long de cet interminable ruban de terre meuble et parfois glissante, qui nous a emmené du sommet du « Trem », d’abord vers le Rifugio Garibaldi, puis vers Bocca Caset, Cima Rinalt, Cima Vai et enfin Tiarno di Sopra et les rives enchanteresses du Lago di Ledro. Quelques pistes poussiéreuses au-dessus et au-dessous de Molina di Ledro, puis les pavés glissants du Alto Belvedere de Ponale nous ont ensuite ramené plus ou moins en douceur vers les eaux turquoises du « Garda ». Un menu d’abord doux comme un « panettone lombard », puis de plus en plus « secouant » au fur et à mesure de notre retour vers le « lago principale » et ses falaises granitiques.
Même autour du plus fréquenté des « lago », on peut rouler en solo, si on sait bien se faire conseiller.
Notre Tremalzo "due", versant Haut-Adige, débute tout en vert et en grasses pâtures.
Je ne sais pas comment se traduit "dré dans l'pentu" en dialecte local, mais ceux qui ont tracé ce début de parcours doivent en être adeptes.
Ici comme partout, le printemps 2018 pluvieux est immédiatement visible dans les pâturages.
Une descente qui commence sérieusement à remonter : la piste menant au Bocca puis au Passo di Caset.
Et puis, tout à coup, accroché aux flancs d'une nième crête boisée, Attack, le single track le plus "flowy" du pays.
Sauf qu'ici, "flowy" ne rime pas toujours avec "moelleux", seulement avec moins cassant.
Les tronçons de terre meuble...
... alternent avec ceux de caillasse instable...
... et de roches grasses et glissantes ...
... pour nous emmener plus ou moins en douceur vers Cima Vai, la "bifurc" à ne pas rater.
Basta pour la piste menant à Tiarno di Sopra. Viva il sentiero plongeant vers son jumeau di Sotto.
Et accessoirement, le premier (double) lacet du parcours. Il ne faut jamais désespérer d'un chemin italien.
Et en plus, chaque trouée forestière redonne du mordant à son revêtement.
De crêtes en crêtes, nous finissons par approcher de notre but...
... la plongée finale sur Tiarno di Sotto, dans la vallée de Ledro.
Plongée en versant nord, dans laquelle nous retrouvons nos amis préférés, l'humus gras et les rochers glissants.
Il faut souvent peser le pour et le contre avant de choisir où poser ses roues sans se retrouver le nez dans les feuilles mortes.
Et surtout savoir suivre son vélo (quand il glisse des deux roues) plutôt que de vouloir lui imposer une trajectoire qu'il ne voudra de toute façon pas suivre.
En émergeant de notre forêt "merveilleuse" nous découvrons Tiarno di Sopra dans l'étouffante chaleur de juin.
Traversées en ruelles ...
... où il faut constamment savoir privilégier le côté ombragé.
Pour ressortir de la vallée de Ledro et retrouver le Lago, il y a plusieurs options.
Forcément, nous choisissons la moins fréquentée.
Et pour cause, le biker allemand (de base) n'est pas un gros joueur de marteau-piqueur.
Pas grave. On va encore improviser et, surtout, garder la vitesse nécessaire pour ne pas "planter" la roue avant.
En moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, nous retrouvons l'ancienne route militaire de Riva.
Retour vers nos pénates ...
... en balcons ombragés avec vue imprenable sur les régates dominicales.