Quatre ans sans revoir le Nanztal, c’est long. Trop long ! La dernière fois que nous avions fréquenté cette singulière vallée latérale n’ayant pas d’accès routier à la plaine du Rhône et roulé le long de son célèbre Heido, c’était avant le Covid. C’est dire s’il était temps de reprendre contact avec cet espace préservé et de remettre un peu de « wild » dans notre pratique VTT.
Et, en matière de « wild », pour ce dernier vendredi de l’été, Dame Nature avait sorti le grand jeu. Nappes de brouillard collant, fine bruine persistante, vent tempétueux et fraîcheur automnale avant l’heure. Rouler le Heido en temps normal, c’est déjà mythique, mais le rouler dans des conditions aussi « roots », c’était carrément mystique.
En contrepartie, oui, nous avons passé notre journée « k-waytés ». Mais, si vous avez la chance d’avoir des amis belges, ou brito-colombiens, demandez leurs. Rouler « k-waytés », chez eux, c’est simplement rouler. Rouler sans veste de pluie, ça n’arrive jamais. Et, pour autant, ils ne sont pas les derniers à pratiquer le VTT.
Pâles rayons de soleil et vent tempétueux pour une option de départ inédite.
Tenter de s'élever jusqu'à Hopsche sans faire pied(s).
L'ami Rüdi et ses amis bernois avaient choisi le même bus et à peu près le même itinéraire que nous. C'était sympa de refaire un bout de chemin ensemble, liebe Freunde.
Le premier lacet de notre journée est montant et pavé de mauvaise caillasse, une fois n'est pas coutume.
Quand le mauvais temps vient du sud, le col du Simplon n'est clairement pas le meilleur endroit où aller pour pratiquer le VTT.
A force de s'élever, le chemin des Nanzlicke montre de plus en plus de signes de vélléïté.
Alors, quand la moraine de Weng s'annonce, on sait déjà qu'elle risque d'être le juge de paix de l'ascension.
Et, de fait, chacun y va de son choix de ligne et de sa gestion du combo « pente/lacets » ...
... pour tenter de continuer à s'élever « sellé ».
Et c'est seulement quand on émerge dans le pâturage supérieur qu'on se rend compte que le juge de paix n'était pas là où on le croyait.
Du vent décoiffant, du brouillard collant et une fine pluie glacée. L'arrivée en haut des 2601 mètres du Üesseri Nanzlicke en mode « roots ».
L'arche d'ardoises de l'alpage de Glattweng vaut tous les Arcs de Triomphe parisiens quand il s'agit de le franchir pour échapper aux éléments déchainés.
Entrer dans le Nanztal reste toujours magique. Mais y entrer dans ces conditions tient clairement du mysticisme.
On s'enfonce dans le Nanztal, d'abord à la force de la pédale, mais aussi, localement, en simple mode survie.
De quoi rendre ce moment encore plus grand, émotionnellement parlant.
Cernés de nappes brumeuses, battus par les vents et régulièrement arrosés par de brèves averses glaciales et répétées, notre progression vers le sud n'en demeure pas moins décidée.
Savoir d'où l'on vient et voir où l'on va, rajoute de la motivation à une exercice qui n'en manquait déjà pas.
Si Obers Fulmoos est désormais en vue, ni son chemin, ni sa météo, ne semblent vouloir nous faciliter la tâche.
Dans ces conditions, le mieux est de rester concentré et d'aborder une pierre après l'autre.
A force d'insister, le rouge du toit du petit alpage perché finit inexorablement par se rapprocher.
La section descendante vers les eaux tumultueuses de la jeune Gamsa s'aborde, peut-être encore plus que d'habitude, avec un peu de doigté.
Et même quand en connait toutes les lignes, certains passages demandent à être engagées avec prudence dans des conditions aussi glissantes.
Après une courte remontée en mode « poussage/portage », la vue des 3 petits étangs d'Obers Fulmoos annonce enfin le « casse-dalle » de mi-journée. Il est 13H30 et la pluie a enfin cessé.
Une enrichissante discussion plus tard, avec un sympathique berger local, , à propos du loup, nous entamons le retour par la rive gauche, toujours « kwaytés » mais confortés dans nos convictions.
Mais pour accéder au célèbre Heido, à partir d'Obers Fulmoos, il faut commencer par désescalader.
Et ce n'est que quand la « casquette » de Stenofärich est atteinte que l'horizontalité du célèbre bisse est à portée de roues.
Une horizontalité d'abord herbeuse et humide...
... avant d'enchainer avec un ruban terreux mais souvent perché.
A chaque crête, le soleil de la rive droite nous fait de l'oeil et nous incite à accélérer.
Toutes les chutes de bisse n'ont pas la même ampleur et le même dénivelé. Notre ami du jour, le Heido, sait en toutes circonstances rester raisonnable.
On ressort du Nanztal, via le Gebidum, à chaque fois un peu soulagés, mais aussi, souvent, grandis.
Pour le bain en eau glacée, aujourd'hui, c'est bon, nous avons déjà donné. Même si ce n'était que des douches répétées.
Le facile et accueillant Panorama-Rundwandweweg est le moment idéal pour relâcher son attention. Résultat, roue avant dans le talus et grosse « pizza » au genou gauche.
Une Margherita au gravier, ça saigne et ça pique, mais ça n'empêche pas de rouler.
De Viège, j'en connais déjà (trop bien) l'hôpital. Du coup, la prudence est de mise, je n'ai aucunement l'intention d'en revisiter les urgences pour indigestion de pizzas.
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