On savait l’avril versatile. Une fois n’est pas coutume, du moins on l’espère, nous l’avons, cette année, découvert hostile. Dix jours de froid polaire consécutifs auront eu raison de bon nombre d’arbres fruitiers non-protégés, de la PDG et de nos sorties VTT. Pas simple de trouver un créneau sec et motivant quand il neige chaque jour qu’avril fait depuis que sa moitié est passée. Résultat de ce « non-réchauffement avrilesque », contrairement à ce qui devrait se passer à cette saison, notre terrain de jeu s’est rétréci au fil des jours, avec un manteau neigeux qui, au lieu de fondre, à gagner en surface vers le bas et en épaisseur sur les hauts.
Alors, quand on ne peut pas rouler les hauts, il faut savoir mettre à profit les bas. Et c’est loin d’être un problème, maintenant que le Val de Bagnes a ouvert de nombreux chemins VTT sur chacun de ses versants. Démarrer sur son pas de porte et pouvoir rouler dans la foulée le rugueux « Racines Low Section » puis le virevoltant « Vernays » reste un plaisir drôlement appréciable, même s’il faut, pour les enquiller à la suite, forcément, s’infliger deux remontées du toujours abrupt « Diabley ».
Deux chemins sinon rien !
Après autant de jours consécutifs de froid et de neige, voilà un slogan qui était loin d’être écrit d’avance, ne serait-ce qu’au milieu de cette semaine, dont polaire, n’aura finalement été que le prénom.
Dix courtes minutes d'ascension et puis .... directement l'entrée dans « Racines Low Section ». Ca braque, ça tabasse et ça glisse. Parfait pour se mettre en confiance. Ou pas.
Un « Racines » qui porte particulièrement bien son nom au sortir d'un hiver très humide et ravageur pour les chemins.
Pas vraiment le temps de se poser des questions. Dès la première cassure de pente, on entre véritablement dans le sujet.
La terre meuble et glissante cède sa place à la roche, fixe et/ou mobile.
Avec la pente qui ne demande qu'à rajouter des pourcents et des à pics omniprésents, mieux vaut choisir une ligne et s'y tenir. Toute improvisation est ici à bannir.
Evidemment, avec une bonne connaissance des lieux, tout est .... moins difficile, à défaut d'être véritablement facile.
Quand la verdure reprend finalement le dessus sur les rochers, c'est que la partie est gagnée.
La partie inférieure du « Racines » n'a plus rien à voir avec sa soeur (ou mère) supérieure.
Plutôt que de « bêtement » emprunter la piste du Diabley, nous optons ensuite pour couper via l'ancien tracé du chemin pédestre. Ca pique beaucoup (les bras) et ça pue le piège à chaque tournant.
Et le tronçon suivant ne relève pas vraiment le niveau en matière de balisage et d'entretien.
Heureusement, la section finale, une fois son portail d'entrée gérée, revient à de bien meilleurs sentiments.
Notre chemin retrouve du « flow » et notre rythme, de l'entrain.
La dernière passerelle avant le hameau de la Tsombe ....
... marque aussi le début de notre première remontée du Diablay.
Un petit morceau de route du Soleil nous ramène en douceur jusqu'à Tsangremau d'où nous pouvons enquiller la soeur cadette de notre chère « Dent ».
Le chemin des Vernays débute par une superbe section de quasi « Bike Park ».
Une entrée en « Médières » qui n'a rien à voir avec notre précédent chemin, quelques kilomètres plus loin.
Le premier lacet du tortillard de « Clous » demande beaucoup (trop) de courage, mais ensuite, les virages s'enchaînent sans coups férir, ni pieds posés.
Haut lieu de pèlerinage bagnard, l'endroit propose un chemin qui n'a rien d'un chemin de croix.
Comme quoi, nos week-ends se suivent et ne se ressemblent pas forcément.
Quand les lacets remplacent les stations, et la descente, l'ascension, l'exercice de foi n'a rien d'une dévotion.
Avec ou sans panneaux, la cohabitation est désormais bien acceptée partout dans cette belle vallée.
La dernière section du « Vernays » n'aime pas y aller par quatre chemins.
Elle est du genre « droit au but » et pied au plancher.
Fort heureusement, les talentueux et dévoués « shapers » locaux, ont usé de tous leurs stratagèmes pour la rendre plus sinueuse et, par conséquent aussi, plus intéressante.
Il n'y a que sa sortie qui « tape » un peu pour vous prévenir qu'un lacet s'est subrepticement glissé dans le final de cette longue rectiligne forestière.
A quelques mètres et un « baille » près, on se retrouve au même point qu'un heure avant : le hameau de la Tsombe.
Et donc, si vous avez bien suivi, au pied de notre seconde remontée de l'abrupt Diabley.