La « Varner » c’est un peu la grand-mère de nos sorties VTT.
Une grand-mère qui a son petit caractère.
Une grand-mère qui pique un peu quand elle vous embrasse.
Mais une grand-mère qui en connait un rayon (de vélo) en matière de chemins.
C’est grâce à elle que nous avons découvert qu’un VTT principalement orienté chemins était possible.
Grâce à elle aussi, que nous avons appris que toute descente alpine digne de ce nom, se mérite.
Grâce à elle encore, que nous avons pris goût à parcourir tous les plus beaux spots du Vieux-Pays.
Grâce à elle enfin, que nous avons pris conscience que le Valais ne s’arrêtait pas à la Raspille.
Ce serait même plutôt le contraire, en ce qui concerne le VTT.
Depuis 2002, cette « grand-mère » jalonne nos saisons, à raison d’une édition au moins, chaque été. Témoin d’une saison accomplie, elle continue à attirer nos roues cramponnées, malgré des chemins d’accès, pas toujours très coopératifs. Si notre pratique a évidemment évolué, comme toutes les grand-mères, la « Varner » aussi, a su s’adapter. Grâce à nos amis « Leukois », elle dispose désormais d’une « Family Line » pour rejoindre la vallée du Rhône à partir du petit oratoire de Chäller. Mais, en plus de ce réaménagement moderne, elle a su conserver tout ce qui a toujours fait son caractère et son attractivité. Un itinéraire « bis », perché au-dessus des impressionnantes falaises de Varner Leitern, et qui comporte tout ce qu’une descente engagée, technique et valorisante à défier peut apporter à un biker curieux et motivé.
En d’autres termes, malgré les années qui passent, la « Varner » reste la sortie incontournable du cœur de l’été.
Ça tombe bien, depuis un mois, l’été, le vrai, est enfin installé dans nos contrées.
Le premier chemin du (bon) matin, canicule oblige. Dix Vins ! (mais ceux de Giroud)
Si, depuis un mois maintenant, le bleu s'est enfin imposé au gris, le vert, lui n'a (encore) rien perdu de son intensité.
Si la Tièche est avant tout un torrent, affluent de la Raspille, c'est aussi un lieu-dit, une cabane, un « creux » et une somptueuse cuvette naturelle.
Jamais je ne me lasserai d'évoluer dans un environnement aussi grandiose.
Je ne me suis jamais senti très grand, mais parfois, comme aujourd'hui, je me sens vraiment tout petit. Tout petit et admiratif !
Quand la Tièche est traversée, on n'est pas encore vraiment en Valais germanophone, tant que la Pauja, autre affluent de la Raspille, n'a pas encore été enjambé.
Le Petit Mont-Bonvin ayant déjà vu nos roues cramponnées, cette année, voilà un cliché qui sent le « U-Turn » à plein nez.
Un alpage dédié aux chèvres n'empêche pas une bonne cohabitation avec des voisins cochons.
Là où JP passe, les mélèzes trépassent ? A moins, que ça ne soit l'inverse.
Toujours pas de Pauja franchie, mais un autre (petit) affluent de la Raspille, le Lavagir. Nous évoluons désormais dans un « No Man’s Land » linguistique. Plus vraiment francophone. Pas encore complètement germanophone.
Après une entrée en matière plutôt caractérielle, le chemin de Varneralp donne peu à peu des signes encourageants de « roulabilité ».
Ca reste tortueux, parfois cassant, souvent piégeux, mais, avec de la conviction et du doigté, on parvient à y avancer « selllés ».
Après, comme beaucoup de grand-mères, la Varner aime bien évoquer le passé : « Back To The Roots ».
Quand le chemin ne donne rien, il faut parfois savoir lui préférer le pré d'à côté.
Cache ta joie ! En principe, à partir d'ici, tout passe sur le vélo.
A commencer par la transition vers Nüschelet.
Suivie de la terrible montée finale vers les pâturages de l'alpage de Varen.
Bon, eh bien alors, ne cache pas ta joie. Pédale !
« Die Kreuzung der Wanderwege », à l'option Planitschat, nous préférons l'ascension vers Planigrächti et son chalet d'alpage bien équipé en matière de « binouzes ».
Vieux-Pays ou Beau Pays ? Les deux, très clairement.
Si du Moléson, on y voit sa maison, de Planigrächit, l'ami JP voit aussi chez lui.
Pas tous les jours facile, la vie de cheval d'alpage.
Ca n'a rien d'un portillon de départ chronométré. C'est simplement le meilleur système de clôturage de parc à bétail, au passage d'un chemin pédestre.
Ca se voit qu'on a désormais changé de région linguistique, non ? Y a de plus en plus de gravier.
La fameuse entaille qui va bien pour passer de Planigrächti à Plammis.
Et une nouvelle espèce de fleurs à rajouter à l'herbier de l'ami JP:
La fameuse croix de Plammis. Toujours un grand moment, face à tant de géants.
Les dalles d'entrée dans la descente finale. Plus pentues que l'APN ne veut bien l'afficher.
De face, c'est encore moins représentatif. On a l'impression que c'est plat.
Même quand on a l'habituelle fantaisie de l'ami JP, il faut parfois savoir revenir dans le droit chemin.
Surtout quand celui-ci va si bien.
A force de fréquenter la « Varner », on va devenir de vrais experts du tricot.
Même quand elles sont masquées...
... aucune maille n'est a négliger. Sinon, le tricot est raté.
En débouchant à Chäller, on découvre enfin la vallée de Loèche, sans pour autant en deviner encore les à pics, tout proches.
La « Chällerflüe Bike » et sa « Family Line ». Toujours une bonne occasion de mettre du gaz.
Du « flow » oui, mais du caractère, pas assez aux yeux de certains.
C'est pas grave, sa voisine orientale, perchée sur les falaises de Varner Leitern, elle, en a à revendre, du caractère.
On pourrait même la qualifier de « velue », maintenant que plus personne ne la roule régulièrement.
Du petit bassin de rétention des eaux, jusqu'à Varen, tous les ponceaux et les lacets sont à aborder avec concentration.
A l'approche du village de Varen, le cagna rajoute encore de l'intensité. Celle de ses pans ardoisés qui réfractent la chaleur.
Mais alors que dire de notre retour via le « Dala Wasserleitung » (bisse du bas). Etouffant, c'est juste le prénom du prénom.