A défaut d’un « grand » Tour de France, nous avons entrepris un « petit » détour par la France, pour boucler le toujours très panoramique circuit transfrontalier autour de la Tête de Balme. Nouveau dimanche pronostiqué orageux et nouvelle journée finalement sèche et ensoleillée sur des chemins franco-suisses parmi les plus « bikables » entre Chamonix et Martigny.
Ni l’abrupte vallée du Trient, ni celle sur fréquentée de Chamonix ne sont réputées pour leurs « trails » VTT. Pourtant, à force d’insister, nous avons fini par dégotter le « combo » parfait pour passer une sympathique « petite » demi-journée en selle. Si la remontée de la rugueuse piste bleue de la Grande Jeur n’est clairement pas la section la plus roulante de l’itinéraire, en « assisté » elle passe nettement mieux. Ensuite, du col des Possettes et celui de Balme, la principale difficulté ne consiste pas à pédaler, mais à éviter la foule des « tourneurs » du Mont-Blanc ou des randonneurs mécanisés en provenance de Cham’. Pour la descente finale, au départ du col de Balme, après avoir testé la plongée directe (et interdite) via les Herbagères, l’ascension de la Croix de Fer associée avec le souvent très « cabossé » Pas des Moutons, nous avons fini par dégotter le « chemin qui va bien ».
Loin de la foule, tout en lacets et en « flow », il vous ramène en douceur jusqu’aux Jeurs, via Catogne et les Preises.
La piscine municipale des Jeurs. Même si elle se situe proche de la frontière, elle est visiblement moins fréquentée que celle de Porrentruy par nos voisins français.
Entre route et piste, la remontée de la « bleue » de la Grande Jeur est loin d'être une sinécure. Même avec un peu d'assistance de M. Shim'
Quand on aperçoit enfin la silhouette massive de l'Aiguille Verte, on sait que le premier col, celui des Possettes, n'est plus très loin.
Et quand sa voisine, l'Aiguille du Chardonnet, sous écrase de sa masse sombre, on sait qu'on est déjà sur la route du second, celui de Balme.
L'habituel crochet sur le « panoramissime » chemin de l'Aiguillette des Possettes, n'est, aujourd'hui, clairement pas envisageable, car débordant de randonneurs.
Faire une photo du JP à la JP, c'est aussi possible avec des fleurs inconnues.
La terrasse de la cabane du Col de Balme croulant sous les clients, nous enquillons directement avec le chemin des sources de l'Arve.
Même si ce tronçon doit être partagé avec les courageux marcheurs qui entreprennent le Tour du Mont-Blanc ....
... il est momentanément peu fréquenté. Pause de midi oblige.
Nous en apprécions d'autant plus sa « flowytude » et son horizontalité avérée.
Quand la Tour Salière et le Mont Ruan sont devant, c'est que la frontière suisse n'est plus qu'une question de peu de temps.
Marcher « encolonnés » ou rouler sans contraintes ? Poser la question, c'est déjà un peu y répondre.
A partir de là, il n'y a plus qu'à plonger. Et pas forcément dans les eaux turquoises du barrage d'Emosson.
Taillé dans l'ardoise, le début du chemin propose un grip particulier mais plus adhérent qu'on pourrait le penser.
Quelques fleurs pour fêter notre retour en terres valaisannes.
Et un petit hors chemin pour satisfaire aux demandes insistantes du photographe exigeant.
Giétroz, Finhaut et Tutti Quanto !
Moins clinquante, mais certainement plus authentique que celle de Chamonix, la vallée du Trient nous dévoile ses à pics.
La plongée vers la cuvette de Catogne nous montre immédiatement son caractère rugueux.
Rugueux, mais moins instable que redouté, car composée de caillasse mobile mais anguleuse, versant ardoisé oblige.
Eviter le chemin de l'eau, garder de la vitesse et faire confiance aux pneus cramponnés.
... cela devrait bien passer et bien se passer.
Vérification faite, on peut, une fois encore, (se) jeter des fleurs.
Quand l'horizontalité momentanément est retrouvée....
... c'est que le pittoresque alpage de Catogne est annoncé.
Une moraine à contourner grâce à un large 180 degrés et c'est reparti pour un deuxième stage d'apnée.
Si la plongée sur les Preises n'est jamais véritablement piégeuse, mieux vaut éviter ses bas côtés, qui, ici plus qu'ailleurs sont souvent très très bas.
Des lacets pas trop empilés, entrecoupés de cassures pas trop marquées. Notre dessert de ce dimanche 20 juillet est parfaitement comestible.
Moins médiatisé que son cousin du fond de vallée, le Nant de Catogne reste néanmoins à éviter.
C'est bon, le bétail peut monter. Je pense que l'herbe est suffisamment poussée.
Les Preises et son chemin rasé de près. Un vrai bonheur à rouler.
Et dévaler est, localement, le terme le plus approprié.
Des Preises à la Mène il n'y a qu'un Belle Combe à traverser et un divin chemin à enquiller.
Du coup, comment qualifier son voisin de l'Ouest, entre la Mène et Crenne ? Aussi improbable que délicieux ?
Un sentier d'un autre siècle tracé avec tact et douceur dans un versant pourtant peu accueillant.