Retourner dans le Loetschental, depuis le terrible éboulement de Blatten, pourrait clairement être considéré comme une sorte de voyeurisme malsain. Mais d’un autre côté, si personne ne retourne marcher, rouler ou, plus tard, skier dans cette pittoresque vallée, pour son économie touristique, c’est la double peine. Impactée par la catastrophe et désertée par les touristes.
Du coup, nous avons décidé de couper la poire en deux. Aller rouler dans le Loetschental sans empiéter sur la vallée principale et la région de Blatten, où la priorité n’est actuellement pas de ré aménager les chemins pédestres ou VTT mis à mal par l’éboulement du 28 mai dernier. En démarrant de Jeizinen, la boucle menant au Horiläger, crête rocheuse hérissée de paravalanches surplombant le hameau de Faldumalp, offre cette possibilité tout en proposant une belle brochette de chemins particulièrement variés et intéressants à rouler.
Un beau mardi en selle, mais surtout en pensées avec tous les sinistrés du village de Blatten.
Le premier chemin du matin consiste à quitter le téléphérique Gampel-Jeizinen pour rejoindre la route menant à Fäsilalpu.
Une fois n'est pas coutume, aujourd'hui toutes les bêtes à cornes ne sont pas en selle. Certaines sont accrochée aux durites de freins.
Duo de petits basques papotants au sortir de la redoutable ascension Fäsilalpu-Grindji.
Pour une fois que certains menacent de se rendre dans une chapelle, mieux vaut ne pas rater la photo.
Grindji et Heruhubel sont séparés par une côte qui pique un peu les jambes.
Mais, une fois les 100 mètres de dénivelé avalés, ce sont les yeux qui piquent, tellement les panoramas proposés sont incroyables.
Willkommen zu Hause, Herr JP !
Toutes les montagnes du Loetschental ne s'effondrent heureusement pas dans la vallée. Certaines se contentent de pointer fièrement leur somptueuses silhouettes enneigées vers le ciel.
A chaque jour son chemin.
Ou pas de chemin, d'ailleurs.
Dès que le chemin se décide à plonger vers Oberi Meiggu, on entrevoit les premières traces de l'éboulement du 28 mai.
Mais ce n'est qu'en continuant de s'avancer vers Faldumalp qu'on découvre toute l'étendue de la catastrophe.
Faldumalp que nous comptons bien rejoindre, mais pas en nous laissant simplement glisser par sa route forestière.
Histoire d'épicer un peu notre sortie du mardi, nous optons pour l'ascension de l'Horilaeger.
Une ascension d'abord par la piste qui a servi à l'édification de ses paravalanches, puis par son chemin final.
Avoir le Bietschhorn, mais surtout le « maudit » Kleines Neshorn dans notre champ de vision n'est pas le meilleur moment de la journée.
Les derniers des 2'473 mètres finissent par passer « sellés ».
Le début de la descente du Horläger s'apparente plus à une plongée en apnée qu'à une sortie VTT.
Et, en fait, la suite aussi.
Parfois, il faut même se convaincre qu'il y a bel et bien un chemin...
... ou préférer le pré, quand le chemin est trop cabossé.
En tout cas, ici plus qu'ailleurs, rouler ou contempler, il faut choisir. Les deux pratiques étant clairement incompatibles.
Rouler moelleux ou rouler caillouteux ? Le choix est localement évident.
Mais quand on peut combiner les deux, c'est encore mieux.
A croire que tous les jeunes mélèzes du coteau se sont donnés le mot pour choisir de pousser au milieu de notre chemin.
A l'approche de Faldumalp, l'importance de la catastrophe devient de plus en plus palpable.
Champs de bruyères pour une fin de descente plus que méritée.
Quand il n'y a pas de mots, mieux vaut éviter de parler (ou d'écrire).
Retour vers Jeizinen, via l'habituel chemin forestier, complètement remis en état. Merci les gars, pour votre incroyable travail !
Au cas où vous n'auriez pas reconnu l'endroit, c'est facile, c'est indiqué sur le rocher de droite.
Quand les prés sont bien rasés, c'est que Jeizinen est désormais à proximité.
Je pense que cette photo, personne ne l'avait encore jamais faite.
Les ardoises de la Erschmatt Highway : chaque année plus aiguisées.
Pas de quoi inciter le JP à se calmer.
Beaucoup roulé, n'est que le prénom de ce chemin mythique.
Histoire de varier les plaisirs, à partir d'Erschmatt, nous optons pour une variante inédite.
Direction Bratsch, via un chemin aussi inconnu qu'ondulant.
On peut avoir roulé des dizaines de fois sur ce coteau béni et en découvrir encore des tracés inconnus.
Direction Metje Hüs, via une « directissime » plus empruntée depuis... très très longtemps.
Retour en rocher connu.
Avec la perte d'altitude, la chaleur devient vraiment éprouvante sur un versant aussi rocheux et exposé.
Un des rares secteurs (plus ou moins) bien pavés de la partie finale sur Niedergampel.